AP Photo/Andrew Medichini
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Arfa bat un triple champion olympique et obtient le meilleur résultat de l’histoire du Canada en escrime

Fares Arfa ne s’est pas laissé être dérangé par le fait d’être le négligé. Au contraire, il s’est nourri de cette position. À ses débuts olympiques, Arfa a affronté le champion olympique en titre, Aron Szilagyi de la Hongrie, en ronde des 32, et a remporté le duel par la marque de 15-8.

Mais pour Arfa à Paris 2024, c’était une journée de travail comme les autres.

« Ça fait du bien », a répondu Arfa au sujet de sa victoire inattendue. « Je suis arrivé préparé. J’étais prêt à y aller et je ne me suis pas préoccupé de l’identité de mon adversaire […] Peu importe qui se trouve devant moi, c’est avant tout un combat contre moi-même. Donc, si je reste discipliné, que je suis le plan de match, tout va bien se passer, et ça l’a été. »

Interrogé sur la manière dont il a réussi à se recentrer pour son prochain assaut après avoir battu l’expérimenté vétéran, le Québécois de 29 ans a répondu : « Le truc, c’est qu’on a le droit de célébrer un peu. On a le droit d’être heureux. Je prends le temps de célébrer, puis je trouve un moyen de me préparer. »

Fares Arfa reçoit un câlin de son entraîneur Igor Gantsevich après avoir accédé aux quarts de finale du sabre individuel masculin lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 (Tara MacBournie/COC).

Peu après sa victoire surprise, Arfa est retourné sur la piste pour les huitièmes de finale. Il savait qu’il affronterait de nouveau un adversaire mieux classé.

Visiblement galvanisé par sa première victoire, Arfa, classé 27e, s’est présenté sur la piste avec une énergie comparable à celle de son adversaire, le favori local et 11e tête de série, Bolade Apithy de France. L’assaut a été marqué par des attaques, des coups rapides et de nombreux gestes de célébration de la part d’Arfa. Le Canadien a pris un départ fulgurant, menant 8-3 après la première manche. Apithy a ensuite tenté de motiver la foule, mais Arfa a su conserver sa concentration.

« Je sentais qu’il était désespéré alors j’en ai profité et j’ai pris de l’énergie là-dedans aussi, a raconté l’escrimeur canadien. Il est rusé, donc il faut faire attention, se rapprocher et le laisser prendre une décision et faire une erreur pour ensuite en profiter. Il ne faut pas se lancer sur lui, car ça ne fonctionnera pas. »

En obtenant une autre victoire de 15-8, Arfa est passé aux quarts de finale.

Moins d’une heure plus tard, il affrontait la 3e tête de série Oh Sanguk de la Corée du Sud. Oh est sorti en force, remportant les deux premiers points en quelques secondes. Arfa a réagi et a rendu l’assaut très compétitif. De nombreux points revus et des gestes de célébration de la part des deux escrimeurs ont marqué la compétition.

Arfa, qui a remporté l’or et le bronze aux Jeux panaméricains de Santiago 2023, a répondu aux offensives d’Oh avec ses propres extensions et parades puissantes et rapides comme l’éclair. À un moment donné, il semblait qu’Arfa était prêt à prendre l’avance au pointage, mais une révision tardive de l’assaut a donné un avantage de deux points à Sanguk. Ce dernier a remporté l’assaut 15-13. Le parcours impressionnant d’Arfa le place 8e en sabre masculin à Paris 2024, le meilleur résultat individuel masculin en escrime pour le Canada aux Jeux olympiques. Le précédent meilleur résultat était une 10e place par Michel Dessureault en épée individuelle masculine à Los Angeles 1984.

« J’ai passé un bon moment, mais plus important encore, c’était l’accomplissement de beaucoup de travail, a analysé l’athlète de 29 ans. Nous avons passé presque un mois en France à préparer cela et c’est quatre ans. C’est tout un cycle de préparation pour les Jeux Olympiques et le travail a payé. »

Arfa n’était pas le seul Canadien à avoir réalisé une grande percée lors de la première journée de la compétition d’escrime à Paris 2024.

À seulement 16 ans, Ruien (Angel) Xiao était la plus jeune concurrente à participer à l’épreuve d’épée féminine aux Jeux de Paris. L’adolescente a en surpris plus d’un en battant la championne du monde en 2019, Nathalie Moellhausen du Brésil, 15-11, lors des 32e de finale.

Nathalie Moellhausen du Brésil, à gauche, et Ruien Xiao du Canada s’affrontent lors de la compétition du tableau de 32 en épée individuelle féminine pendant les Jeux olympiques d’été 2024 au Grand Palais, le samedi 27 juillet 2024, à Paris, France. (AP Photo/Andrew Medichini)

Quand on lui a demandé comment se sentait-elle par rapport à sa victoire et à sa première expérience olympique, Xiao a répondu : « C’est quelque chose que je n’ai jamais vécu. Habituellement, l’escrime ne bénéficie pas beaucoup de tout cette couverture médiatique et de ces grandes foules. C’est la première fois, et c’est un peu fou, mais nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. »

Xiao a terminé son parcours en épée individuelle olympique aux 16e de finale, perdant contre l’Ukrainienne Olena Kryvtska 15-14. Fraîchement sortie de sa première expérience olympique, Xiao se tourne vers l’avenir.

« Nous préparons la prochaine saison et je vais continuer à compétitionner, acquérir le plus d’expérience possible à un jeune âge et voyons où cette carrière en escrime peut nous mener. »