Photos: The Canadian Press
Photos: The Canadian Press

Andreescu et Fernandez apprécient l’aventure de faire partie d’Équipe Canada à Paris 2024

Le Canada n’a peut-être qu’une seule médaille olympique en tennis – une médaille d’or en double masculin aux Jeux de Sydney 2000 – mais Leylah Annie Fernandez et Bianca Andreescu sont les vedettes d’une nouvelle génération du tennis féminin canadien et elles visent de laisser leur marque sur les courts en terre battue de Roland-Garros.

Paris 2024 sera la première participation olympique d’Andreescu, qui a pris la difficile décision de se retirer des Jeux de Tokyo 2020 en raison des nombreux défis liés à la pandémie. Fernandez a fait ses débuts olympiques à Tokyo 2020 où elle a été éliminée au deuxième tour par Barbora Krejcikova, championne de Roland-Garros en 2021.

Les deux joueuses canadiennes ont tracé leur propre chemin pour arriver à Paris.

Andreescu est devenue une star mondiale à la suite de sa victoire aux Internationaux de tennis des États-Unis en 2019 où elle a défait Serena Williams en finale, obtenant ainsi son meilleur classement de la WTA en carrière avec le quatrième rang. Depuis, elle a dû faire face à de nombreuses blessures au cou, au dos, au genou et à la cheville.

Andreescu est revenue à la compétition après une pause de neuf mois aux Internationaux de France 2024, atteignant le troisième tour grâce à des victoires contre Sara Sorribes Tormo et Anna Kalinskaya avant de perdre contre l’éventuelle finaliste Jasmine Paolini.

Bianca Andreescu frappe une balle.
Bianca Andreescu joue contre l’Italienne Jasmine Paolini lors de leur match du troisième tour du tournoi de tennis de Roland-Garros au stade Roland-Garros à Paris, le samedi 1er juin 2024. (Photo AP/Thibault Camus)

Elle a ensuite été finaliste au tournoi de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, battant en quart de finale la Japonaise Naomi Osaka, quatre fois titrée en Grand Chelem, pour atteindre sa première finale sur gazon en deux ans.

La joueuse de 24 ans espère poursuivre son retour à la compétition aux Jeux olympiques, alors qu’elle fera ses débuts avec Équipe Canada, un objectif de longue date pour Andreescu. C’est un objectif qu’elle tient à concrétiser malgré le chaos du calendrier tennistique de cette année.

«Ce n’est certainement pas le calendrier le plus facile, mais pour jouer aux Jeux olympiques, c’est comme ça que ça se passe. Je n’ai jamais joué aux Jeux olympiques, donc je voulais vraiment en faire une priorité», a déclaré Andreescu.

«Même si la saison sur surface dure reste une priorité pour moi, les Jeux olympiques, c’est les Jeux olympiques, ça n’arrive qu’une fois tous les quatre ans. Je voulais vraiment y participer et je suis super reconnaissante d’avoir pu me qualifier. J’ai vraiment hâte.»

Bien que tout athlète participant à Paris 2024 vise une médaille, pour Andreescu, le parcours pour y arriver compte plus que le résultat, et pouvoir progresser après des mois d’absence en raison de blessures est quelque chose sur quoi elle se concentre en représentant Équipe Canada.

«J’ai parlé à d’autres joueurs, pas seulement de tennis mais de différents sports, et tous disent qu’il n’y a pas de sensation comparable à celle de représenter son pays aux Jeux olympiques, a lancé Andreescu. Je veux vraiment pouvoir enfin vivre cette expérience».

À son troisième tournoi de l’année, Andreescu a été éliminée par Ana Blinkova au premier tour à Bad Homburg, un autre tournoi sur gazon en préparation pour Wimbledon. Mais Andreescu a vu cette sortie hâtive comme un élément positif, car son corps montrait des signes précoces de douleur.

«Je me sentais vraiment bien après Bois-le-Duc. J’ai ressenti une petite douleur et j’ai dû prendre quelques jours de congé, et je n’étais pas sûre de jouer à Bad Homburg. C’était un peu une décision de dernière minute, mais le temps de repos m’a vraiment beaucoup aidé. Je suppose que ce qui s’est passé à Bad Homburg était comme une bénédiction déguisée», a expliqué Andreescu.

«J’ai eu un peu plus de temps pour me reposer et me renforcer un peu, car j’ai été vraiment mise à l’épreuve sur l’herbe. Et c’était un peu l’objectif en venant ici, renforcer vraiment la zone de l’aine et du quadriceps. C’est toujours difficile de reproduire la compétition et l’entraînement ou ce que vous faites à la salle d’entraînement. Si je peux continuer à jouer des matchs, je pense que je vais devenir de plus en plus forte.»

Andreescu espère retrouver la faim et la motivation dans son jeu alors qu’elle revient sur le terrain après ses blessures, mais elle sait que faire partie d’Équipe Canada est quelque chose de plus grand qu’elle-même.

Pouvoir soutenir ses coéquipiers qui l’accompagneront à Paris — Fernandez, Félix Auger-Aliassime, Milos Raonic et Gabriela Dabrowski — rend ses débuts olympiques encore plus uniques.

«Nous allons avoir des dîners d’équipe, et nous pourrons passer un peu plus de temps ensemble, puisqu’il n’y a qu’un entraîneur… Je pense que ce sera amusant de simplement être ensemble et de se motiver mutuellement de cette manière, a mentionné Andreescu. Bien sûr, si je peux aller les soutenir pendant certains matchs, et qu’ils peuvent faire de même pour moi, c’est ainsi que nous pourrons nous soutenir mutuellement.»

Quant à Fernandez, qui a fait ses débuts olympiques à seulement 18 ans, l’objectif est de soutenir ses coéquipiers qui participent à leurs premiers Jeux tout en absorbant les connaissances des joueurs vétérans.

Également à la merci du calendrier estival, la joueuse de 21 ans est prête à vivre cette expérience tout en offrant son meilleur tennis à Paris.

«Ce sera chargé et bien rempli comme calendrier… Ça fait partie du métier. Pour moi, les Jeux olympiques représentent une expérience vraiment unique. Ils reviennent tous les quatre ans, donc c’est une opportunité pour moi de représenter mon pays et de soutenir les Canadiens dans leurs sports respectifs», a souligné Fernandez.

«Je pense que c’est juste une chance pour moi d’apprendre. Le calendrier est comme ça depuis très longtemps, et je ne pense pas que ça va changer. Nous allons jouer plus de tournois. Mes parents, mes entraîneurs, mon équipe de soutien ont bien travaillé pour me préparer à soutenir ce genre de charge de travail. Et jusqu’à présent, tout va bien. »

Meilleure joueuse de simple féminin du Canada, Fernandez est actuellement 23e au classement de la WTA. Elle compte trois titres en simple dans sa carrière, elle qui a remporté le tournoi de Hong Kong en 2023 ainsi que celui de Monterrey en 2021 et 2022.

Leylah Fernandez avec son trophée du simple féminin à l'Open de Hong Kong.
Leylah Fernandez avec son trophée du simple féminin à l’Open de Hong Kong. (Photo : Hong Kong Tennis Open)

Elle a été finaliste des Internationaux de tennis des États-Unis 2021, son meilleur résultat en Grand Chelem. À Roland-Garros, elle a été quart de finaliste en simple (2022) et finaliste en double féminin (en 2023 avec sa partenaire américaine Taylor Townsend).

L’un des moments forts de sa carrière a été sa victoire décisive sur Jasmine Paolini en deux sets l’automne dernier afin de décrocher le premier titre du Canada aux Finales de la Coupe Billie Jean King. Elle a soulevé la Coupe aux côtés de Marina Stakusic, Rebecca Marino, Eugenie Bouchard et Dabrowski.

Comme Andreescu, Fernandez profite de tout ce que son parcours lui offre alors qu’elle se prépare pour ses deuxièmes Jeux olympiques. Un podium est l’objectif ultime, mais continuer à jouer son meilleur tennis tout en restant au sommet de sa forme reste sa priorité.

«Je suis en train d’apprendre beaucoup plus sur moi-même, sur ce que je peux supporter, quels tournois je peux faire, comment mon corps se sent. Je me sens bien et je suis en bonne santé, donc nous allons faire autant de tournois que possible», a déclaré Fernandez.

«Profiter du processus, profiter de ce moment, profiter des difficultés qui se présenteront, et profiter de la souffrance, pour qu’à la fin de la journée, je sois simplement heureuse de faire le sport que j’aime.»