L’équipe derrière l’équipe : Rencontrez Eric Myles, médaillé des Jeux panaméricains de 1987 en canoë-kayak et chef du Sport du COC
Le Comité olympique canadien est fier de placer les athlètes au cœur de tout ce qu’il fait. À tous les niveaux de l’organisation, de notre conseil d’administration à nos stagiaires, notre équipe est composée de gens qui croient vraiment au pouvoir du sport – y compris un groupe impressionnant d’Olympiens, de Paralympiens, d’athlètes des Jeux panaméricains, d’anciens athlètes d’équipes nationales, d’athlètes des ligues récréatives et de passionnés du sport. Dans le cadre de cette série de textes, nous ferons connaître le récit de membres de notre équipe qui ont concouru à des Jeux et qui consacrent maintenant leur vie professionnelle à aider la prochaine génération d’athlètes d’Équipe Canada à réaliser leurs rêves.
Eric Myles est impliqué dans le sport de haut niveau depuis 1981, d’abord en tant qu’athlète, puis comme entraîneur, et enfin dans un rôle d’administrateur. En tant qu’athlète, il a remporté une médaille de bronze à l’épreuve de K-2 500 m aux Jeux panaméricains de 1987. Après avoir subi de nombreuses blessures, il s’est toutefois retiré de la compétition à l’âge de 23 ans. Depuis, il a consacré sa vie au monde du sport, d’abord comme entraîneur, puis dans les rôles d’administrateur et de bâtisseur. De 1992 à 2002, Eric a occupé un rôle de direction en éducation où il a eu une grande influence, notamment sur les programmes sport études. En 2002, il est devenu directeur général de Québec en Forme, un organisme qui fait la promotion d’un mode de vie actif et sain dans la province. Il s’est joint au COC en tant que chef du Sport en 2014.
En quoi consiste votre poste de chef du Sport?
L’essentiel de mon rôle consiste à être responsable de tous les grands Jeux, c’est-à-dire les Jeux olympiques, les Jeux panaméricains et les Jeux olympiques de la jeunesse. Cependant, il est important de souligner que le COC a évolué et qu’il ne se contente pas de veiller à l’exécution des Jeux. Nous sommes aussi des facilitateurs, qui dirigeons en coulisses, parfois même dans des domaines où certains pourraient être surpris de voir le COC jouer un rôle.
Cela figure évidemment dans le deuxième pilier de mon travail : l’amélioration du système sportif au Canada. Quand je me suis joint au COC en 2014, c’est pour cela que j’ai été embauché. À l’époque, la notion de renforcement des capacités, ou l’établissement de relations et d’une meilleure gouvernance au sein des organismes nationaux de sport (ONS), ne faisait pas partie du mandat du COC. Nous avons été plus précis dans la recherche de moyens d’amélioration du système en mettant l’accent sur le leadership des athlètes. Par exemple, nous avons travaillé avec notre commission des athlètes et avons contribué aux efforts des athlètes à siéger au sein de différents conseils. Une autre chose qui me tient à cœur a été l’élaboration de Plan de match. Ce programme de mieux-être global offre des outils et des ressources afin d’aider les athlètes à se sentir au sommet de leur forme sur le terrain, comme à l’extérieur, à rester plus longtemps dans le sport, et à prendre leur retraite en meilleure santé, sachant qu’ils disposent des outils nécessaires pour se préparer et être des membres positifs de leur communauté à tous les stades de leur carrière. Il y a des années, j’ai moi-même connu une transition très difficile après avoir quitté le sport de compétition et donc je suis très fier que les athlètes aient maintenant accès à un programme comme celui-ci.
L’aspect le plus récent de ce rôle est la santé et le mieux-être. Auparavant, le COC disposait d’un chef des services médicaux qui travaillait en sous-traitance pendant la période des Jeux. À la sortie de la pandémie, nous cherchions à améliorer les choses. Depuis mars 2023, nous avons un chef des services médicaux à temps complet, le Dr Mike Wilkinson. Son rôle n’est pas seulement de collaborer avec le COC, mais aussi avec l’ensemble du système sportif, afin de garantir la santé des athlètes. Une grande partie de son mandat consiste à établir un réseau clair avec ses homologues de centres nationaux d’entraînement afin d’apporter un soutien en matière de mieux-être à nos athlètes.
Si nous voulons vraiment progresser dans le domaine de la santé et du mieux-être, j’estime que nous avons besoin de stabilité. Quand les athlètes se blessent, ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. Nous avons mis en place un réseau de spécialistes pour aider les athlètes au chapitre de la santé physique et mentale. L’autre aspect important de ce rôle est la création d’un environnement sécuritaire. C’est essentiel, car cette vision globale du développement et du soutien des athlètes nous permettra d’améliorer notre situation en aidant les athlètes à être plus performants et à avoir une carrière plus longue.
Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier au cours de votre mandat au COC?
Je suis très fier de la croissance de l’organisation. Quand j’ai rejoint l’équipe de la haute direction, j’ai demandé carte blanche pour changer notre culture en ce qui a trait à notre identité et notre façon de travailler. Ce n’était pas seulement moi, c’était l’équipe. Aujourd’hui, elle est solide et bien ancrée. Nous avons recruté de nombreux Olympiens qui nous ont donné une crédibilité immédiate en raison de qui ils sont, de leur expérience vécue et des valeurs qui leur sont chères. Leur connaissance et leur expérience du milieu sont des atouts indéniables pour accompagner au mieux nos athlètes à donner le meilleur de leur sport. Cela ne fait qu’ajouter à la richesse de notre équipe passionnée aux compétences et expériences qui se complètent. À la fin de la journée, leur réussite est ma plus grande fierté.
De plus, grâce à la dynamique de restructuration du Comité, notre organisation se démarque désormais par la pertinence et la qualité des processus que nous avons développés pour prendre soin de nos athlètes. Les formations que nous proposons, les politiques que nous mettons en place, et le profil de nos équipes, toutes nos démarches répondent à un même objectif : celui de placer les athlètes au cœur de notre travail. Nous sommes une organisation dynamique, innovante et rassembleuse tant au Canada qu’à l’international, ce qui nous rend bien fiers.
Comment votre carrière d’athlète et d’entraîneur vous a-t-elle préparé à votre travail au COC?
Le moment le plus difficile de ma carrière d’athlète a été de rater la qualification pour les Jeux olympiques de Séoul en 1988 par si peu. J’étais en Yougoslavie pour les Universiades d’été de 1987, où mon partenaire et moi avons terminé septièmes. J’avais aussi été médaillé aux Jeux panaméricains d’Indianapolis cette année-là. Comme Séoul se déroulait à la fin de l’automne 1988, nous devions être rapides à différents moments de l’année et malheureusement, l’ensemble de l’équipe a connu une année désastreuse par manque de planification.
Certains d’entre nous ont fini par se surentraîner. J’ai été très malade parce que j’avais perdu trop de poids et j’ai fini par être hospitalisé.
Ce que fait le COC aujourd’hui avec le chef des services médicaux, l’accent mis sur la santé et le mieux-être, ou encore les programmes tels que Plan de match font vraiment la différence pour les athlètes. Ils bénéficient d’un mentorat et d’un soutien qui n’existait pas à mon époque. Je ne dis pas que cela m’aurait permis d’atteindre les Jeux olympiques, mais qui sait?
Ensuite, j’ai entamé ma carrière d’entraîneur, et c’est là que je pense avoir trouvé ce qui me fait vraiment vibrer. Je me suis rendu compte, en repensant à ma carrière, que j’aimais développer et que j’étais un bâtisseur. Je faisais partie d’un nouveau club et les gens de la communauté sportive se moquaient de nous parce que nous étions très petits. Puis, deux copains et moi sommes devenus les premiers athlètes du club à participer à des Championnats du monde. J’étais toujours aussi heureux, voire plus heureux, de voir mes coéquipiers connaître le succès. C’est ce qui a vraiment défini ma carrière. L’aspect de « bâtisseur » a pris tout son sens quand j’ai approché l’Alberta pour aider à entraîner et à développer le sport dans cette province. Aucun de leurs athlètes n’avait jamais fait partie de l’équipe nationale auparavant, car la province ne disposait pas des ressources humaines nécessaires pour former les athlètes. J’ai contribué à la création de clubs et, en l’espace de quatre ans, nous avions sept athlètes au sein de l’équipe nationale, dont trois ont participé aux Jeux olympiques. C’est ce qui m’a donné envie de travailler à l’amélioration du système tout en développant l’excellence des athlètes.
L’une des grandes choses que j’ai emportées avec moi dans mon rôle au COC, et qui vient de mon expérience d’athlète dans une embarcation d’équipe, est la conviction que si vous vous entourez de personnes fortes et que vous faites confiance à vos partenaires en cours de route, c’est à ce moment que l’embarcation glisse et plane vraiment.
Parle-nous de la préparation et de la planification que le COC a dû entreprendre avant les Jeux de Paris. Quel a été le plus grand défi jusqu’à présent? Le plus grand succès?
L’une de nos grandes réussites réside dans le rôle joué par le COC pour ces Jeux. Nous sommes pour la première fois membres du comité de coordination, ce qui fait de notre organisation un acteur reconnu et proactif auprès du CIO. Je suis aussi fier de la qualité des relations que nous avons développées depuis notre réforme à l’international, en particulier avec le CNOSF au complet et le Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. Nos actions et notre investissement nous ont permis de nous positionner à la hauteur des CNO d’envergure malgré notre taille.
Paris 2024, c’est aussi le défi de se réinventer dans la manière dont nous livrons ces Jeux. Chaque édition nous en apprend davantage et nous apprendrons encore cet été en France.
Notre plus grand défi reste bien sûr la réussite de nos athlètes, dans un cadre soucieux de leur bien-être et de leur sécurité. Je suis fier qu’on reconnaisse aujourd’hui le COC comme un allié de performance. Je souhaite que nos partenaires et les acteurs clés de la livraison des Jeux partagent cette vision de notre organisation.
Qu’attendez-vous le plus des Jeux olympiques de Paris 2024 cet été? Comment pensez-vous que ces Jeux se démarqueront?
Ce sont des Jeux qui représentent énormément pour moi. D’abord parce qu’ils sont chargés de symboles pour la Francophonie et symbolisent la connexion étroite entre le Canada et la France. C’est une belle occasion de renforcer les relations franco-canadiennes et de faire rayonner notre patrimoine québécois. On ne parle plus seulement de sport, mais de culture commune, de liens historiques et de symboles forts. Notre équipe de natation sera notamment localisée dans un camp d’entraînement en Normandie, non loin des plages du débarquement. Plus fort encore, la Maison olympique du Canada à la Cité des Sciences et de l’Industrie sera juste à côté du Club France au parc de la Villette. Tous ces symboles comptent beaucoup pour notre engagement dans le mouvement sportif mondial et francophone.
Paris 2024, ce sera aussi le retour des Jeux tels qu’on les a connus avant la pandémie, dans un monde qui, on le sait, a été transformé et rempli de nouveaux défis. Le monde entier va enfin se retrouver autour du plus grand événement sportif international. Je ne doute pas que nos athlètes sauront inspirer et rassembler les Canadiens des quatre coins du pays.
Finalement, ces Jeux s’inscrivent dans une amélioration continue des performances d’Équipe Canada. Chaque Olympiade, nos athlètes ne cessent de s’améliorer, et je suis persuadé qu’ils brilleront encore davantage à Paris. Je suis impatient de voir les surprises qu’ils nous réservent.