5 choses à retenir du parcours d’Équipe Canada à la Coupe du monde de basketball FIBA
Les fans d’Équipe Canada qui se sont levés tôt à plusieurs reprises au cours des deux dernières semaines pour regarder l’équipe masculine canadienne de basketball en action à la Coupe du monde FIBA 2023 ont été témoins de l’incroyable performance des Canadiens. Ils ont obtenu le meilleur résultat du programme canadien masculin de l’histoire de la Coupe du monde, remportant la médaille de bronze après une victoire de 127 à 118 contre les États-Unis.
Avec un bilan de 6-2, le Canada a battu des puissances mondiales du basketball sur son chemin vers le podium, confirmant ainsi le grand potentiel du programme canadien de basketball.
Voici cinq enseignements de ce que nous avons appris
Voici cinq choses à retenir du parcours des Canadiens au grand rendez-vous international de la FIBA en Indonésie et aux Philippines, et ce sur quoi il faudra garder un œil lors du grand retour du Canada dans le tournoi olympique à Paris 2024.
Équipe Canada a livré la marchandise
Après avoir échoué dans leur tentative de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020, Canada Basketball a tenu une conférence de presse importante en mai 2022. Quatorze joueurs se sont engagés envers Canada Basketball pour trois étés, de 2022 à 2024. Le plan était de constituer une équipe avec une bonne chimie et une certaine continuité dans le but d’atteindre l’objectif ultime de qualifier le Canada pour le tournoi masculin de basketball de Paris 2024.
16 mois plus tard, à la Coupe du monde FIBA, le Canada a obtenu une qualification olympique en battant l’Espagne, ainsi que sa première médaille à une Coupe du monde masculine de basketball en battant les États-Unis. Le Canada a réussi à vaincre plusieurs puissances du basketball, groupe dont il fait maintenant partie. Bien que certains joueurs aient dû se retirer du tournoi en raison de blessures, la majorité des 14 joueurs engagés étaient avec le Canada dès le début du camp d’entraînement jusqu’à la cérémonie de remise des médailles.
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La première étape consistait à se qualifier pour la Coupe du monde FIBA, et ils l’ont fait de façon dominante, remportant 11 de leurs 12 matchs avec une moyenne de 29 points d’écart lors du tournoi de qualification des Amériques.
Pour se qualifier pour Paris 2024, ils devaient terminer parmi les deux premières équipes des Amériques lors de la Coupe du monde.
Les Canadiens ont été surpris par le Brésil au deuxième tour, mettant en péril leurs chances de qualification. Ils étaient menés de douze points à l’approche du quatrième quart contre l’Espagne, avec une place olympique en jeu.
Ils ont réussi à demeurer dans le tournoi et ont ensuite battu deux très bonnes équipes dans la phase éliminatoire pour décrocher la médaille de bronze.
Après de nombreuses années difficiles, le Canada a réussi à constituer une équipe qui regroupait tout le talent de niveau mondial que le Canada a à offrir en basketball masculin.
Shai Gilgeous-Alexander : un talent exceptionnel
Si vous croyez que le basketball est un sport mené par des vedettes, alors voir Shai Gilgeous-Alexander en action avec Équipe Canada lors de cette Coupe du monde a sans doute confirmé vos impressions.
Le joueur de 25 ans venait de terminer une saison en NBA où il a maintenu une moyenne de plus de 30 points par match et est devenu le deuxième Canadien de l’histoire à être nommé dans l’équipe d’étoiles de la NBA.
Il n’avait pas encore joué dans une Coupe du monde avec Équipe Canada, mais il a répondu à toutes les questions concernant son adaptation au jeu en FIBA avec des performances brillantes match après match. Il a terminé le tournoi en tant que deuxième meilleur marqueur avec une moyenne de 24,5 points par match, le tout avec une efficacité remarquable de 54,4 % au tir.
Le Canada a montré qu’une offensive menée par SGA figure parmi les meilleures du monde. Sa capacité à marquer de n’importe où sur le terrain, à contrôler le tempo en tant que meneur de jeu, et son calme dans les moments cruciaux ont offert au Canada un joueur qu’ils n’avaient pas eu lors de tournois précédents. SGA élève le niveau.
L’écart entre être champion, candidat au titre ou éliminé de façon précoce est extrêmement mince
Pour la première fois de leur histoire, c’est l’Allemagne qui a remporté la Coupe du monde FIBA en réalisant un parcours parfait de huit victoires.
L’Allemagne a battu la Serbie, une équipe avec laquelle le Canada n’a pas pu rivaliser en demi-finale. Cependant, si les Canadiens avaient affronté l’Allemagne, l’histoire aurait peut-être été différente. Le Canada avait battu l’Allemagne en finale d’un tournoi de préparation à la Coupe du monde. Les partisans d’Équipe Canada se demandent peut-être quel aurait été le résultat s’ils n’avaient jamais rencontré la Serbie.
D’un autre côté, le Canada a subi une défaite surprenante contre le Brésil en début de deuxième tour, et ils ont dû lutter pour venir à bout des champions en titre, l’Espagne, afin d’accéder aux quarts de finale. Menés par 12 points à l’approche du quatrième quart de ce match, si quelques rebonds n’avaient pas tourné en faveur du Canada, ils auraient dû envisager un autre tournoi de repêchage pour espérer jouer à Paris.
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La compétition est féroce et l’écart est mince en haut du classement, mais le monde n’a plus besoin de preuves de la part du Canada. Ils ont battu trois des cinq meilleures équipes du monde selon le classement de la FIBA pour remporter la médaille de bronze.
L’embarras du choix au poste d’arrière, mais un frontcourt de petite taille
Alors que SGA et R.J. Barrett formaient l’un des meilleurs duos d’arrières de cette Coupe du monde, un autre garde de haut niveau était attendu. Le Canada était privé de l’aide de Jamal Murray, qui s’est retiré en raison d’une blessure quelques jours seulement avant le tournoi. Murray est sans doute le meilleur joueur du programme et venait de terminer sa meilleure saison en NBA, au cours de laquelle il a grandement contribué au premier titre des Denver Nuggets.
Le Canada peut s’attendre à voir Murray à Paris 2024 puisqu’il était un des 14 joueurs à s’engager auprès de Canada Basketball. Le pays pourrait également envisager d’autres options au poste d’arrière, par exemple Andrew Nembhard et Shaedon Sharpe .
S’il y a un point à améliorer, c’est le manque de joueurs de grande taille dans l’alignement canadien. Le nouvel entraîneur Jordi Fernandez a apporté d’excellents ajustements pour masquer cette faiblesse contre la France, la Lettonie et l’Espagne, mais cela les a finalement rattrapés dans leur défaite contre la Serbie.
Le duo Kelly Olynyk et Dwight Powell n’a pas pu rivaliser avec le pivot serbe Nikola Milutinov et les ailiers format géant de la Serbie. Le Canada a été dominé au rebond par 11 durant le match et a été gêné par les fautes, car ils ont dû se battre pour obtenir des interceptions et des blocs. Leur taille a également rendu les choses plus difficiles en défensive ; la Serbie a réussi 71 % de ses tirs à deux points, la plupart venant près du panier.
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Brandon Clarke pourrait aider Équipe Canada à remédier à cette situation. Il n’était pas avec l’équipe en Indonésie en raison de la déchirure du tendon d’Achille qu’il a subit en mars. Leur joueur le plus grand, Zach Edey, qui mesure 7’4″, aura une autre saison pour se développer à Purdue, où il a été nommé Joueur de l’année en NCAA la saison dernière.
Il est fort probable que Jordi Fernandez devra continuer à être créatif avec les alignements pour faire face à la taille et à l’aspect physique qui dominent le monde de la FIBA. Avoir des défenseurs périmétriques de haut niveau comme Dillon Brooks et Lu Dort aidera, et ajouter Andrew Wiggins au mix ne ferait pas de mal non plus.
Lors de sa conférence de presse après la médaille de bronze, Fernandez a déclaré ceci au sujet de la composition future de l’équipe :
« À propos de l’équipe l’année prochaine ? Je ne sais pas. Nous avons un excellent programme. Nous avons des gars qui veulent en faire partie, et nous déciderons lorsque le moment sera venu. Mais tous ces gars ont un billet numéro un, car ils ont rendu cela possible. Nous croyons en la loyauté. Bien sûr, vous venez vous battre pour une place, mais nous devons beaucoup à ces gars. Si nous voulons construire le bon programme et si nous ne le faisons pas de cette manière, cela n’a pas de sens », a conclu Fernandez.
Le Canada en position d’écrire une nouvelle page d’histoire à Paris 2024
Avec une médaille de la Coupe du monde à leur actif, le Canada peut désormais se tourner vers Paris en 2024. Ce sera la première participation du Canada à un tournoi olympique masculin de basketball depuis que Steve Nash était la tête d’affiche de l’équipe à Sydney 2000. Ils viseront la première médaille olympique du Canada en basketball depuis l’argent décroché lors des débuts officiels du sport à Berlin 1936.
Les effectifs olympiques attirent généralement encore plus de talents par rapport à la Coupe du Monde. Les États-Unis étaient privés de gros noms comme Kevin Durant et Stephen Curry, qui auraient apparemment l’intention de s’engager pour faire partie de l’équipe olympique pour Paris. La Serbie a eu le dessus sur le Canada en demi-finale, et ce, sans la présence de Nikola Jokic, deux fois MVP de la NBA.
Cependant, le Canada a lui aussi dû composer avec des absences et cela ne diminue en rien ce qu’ils ont accompli en Indonésie et aux Philippines. Après des années de déceptions, ils font désormais partie du groupe sélect des meilleurs pays de basketball au monde. Non seulement cette équipe est capable de remporter une médaille, mais elle se sent capable de passer du bronze en Coupe du monde FIBA à l’argent ou même à l’or olympique l’été prochain.
- Adaptation : Audrey Lacroix