Le golfeur canadien Nick Taylor embrassant son trophée après son sacre à l'Omnium canadien RBCTHE CANADIAN PRESS/Andrew Lahodynskyj
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Cinq éléments à retenir pour Équipe Canada à l’issue de la victoire de Nick Taylor à l’Open canadien RBC 

Un coup roulé de 72 pieds pour mettre fin à 69 années d’attente 

Quand Nick Taylor, d’Abbotsford en Colombie-Britannique, a calé son énorme coup roulé de 72 pieds bon pour un aigle au quatrième trou de prolongation de l’Open canadien RBC et qu’il a ainsi décroché le titre, il est devenu le premier Canadien à remporter le tournoi national canadien ouvert chez les hommes depuis Pat Fletcher en 1954. En fait, il a été le premier golfeur né au Canada à y arriver depuis 1914. 

Taylor avait déjà deux victoires sur le circuit de la PGA à son actif, mais maintenant, il restera dans l’histoire comme celui qui a mis fin à une longue disette, et la façon dont il y est arrivé restera gravée dans les mémoires. 

Voici tout ce que vous devez savoir sur l’exploit historique de Taylor à l’Open canadien RBC 2023. 

LIRE: Nick Taylor remporte l’Omnium canadien en prolongation et met fin à une disette de 69 ans

Un moment historique

Taylor fait partie d’une génération de golfeurs canadiens de premier plan qui atteignent tous leur apogée au même moment. Trois Canadiens avaient déjà signé des victoires sur le circuit de la PGA plus tôt cette saison et après le triomphe de Taylor, on compte maintenant quatre gagnants différents du même pays, un total qui situe le Canada au deuxième rang derrière les États-Unis à ce chapitre (11 gagnants sur le circuit de la PGA) jusqu’ici cette saison.  

Cette pénurie de victoires canadiennes a duré près de 70 ans avant que Taylor s’impose, mais quelques golfeurs ont néanmoins frappé à la porte en cours de route. 

En 2004, Mike Weir, le champion du Tournoi des Maîtres en 2003, s’est incliné devant Vijay Singh au troisième trou de prolongation. Weir avait alors atteint le troisième rang du classement mondial – le plus haut classement jamais enregistré par un Canadien – et il est venu très près de devenir un plus grand héros national encore qu’il l’était après avoir enfilé le veston vert. 

En 2015, l’athlète olympique David Hearn de Brantford, en Ontario, se trouvait dans le dernier groupe à prendre le départ dans la journée de dimanche au club de golf Glen Abbey avant de glisser au classement pour se retrouver à égalité en troisième place à l’issue de la ronde. L’année suivante, le golfeur amateur Jared du Toit de Kimberly, en Colombie-Britannique, s’est déniché une place dans le dernier groupe, lui aussi, avant de glisser à égalité en neuvième place. 

L’an dernier, Corey Conners a pris la sixième place, mais c’était là en grande partie parce qu’il a inscrit une dernière ronde de 62, huit sous la normale, qui lui a permis de faire des gains importants au classement – il n’était pas dans la course en début de journée.  

Il y avait eu d’innombrables questions à propos de cette génération de golfeurs canadiens étant donné que presque tous ceux qui évoluent au sein du circuit de la PGA l’avaient déjà emporté sur la plus grande scène du golf, mais Taylor a maintenant répondu à ceux qui se demandaient à quel moment ça allait arriver. 

La seule question qui reste, maintenant, c’est de savoir qui sera le prochain à le réaliser à son tour.  

Le soutien de Golf Canada

Taylor, de même que Conners, Taylor Pendrith, Mackenzie Hughes, Adam Hadwin et plusieurs autres, ont tous fait partie du programme de l’équipe nationale de Golf Canada quand ils ont commencé à passer des rangs juniors et amateurs à ceux du golf professionnel. C’est un programme impressionnant qui est devenu l’envie de bien d’autres pays dans le monde. Même les États-Unis (par l’entremise de son instance dirigeante du golf, la USGA) ont annoncé qu’ils allaient élaborer une structure d’équipe nationale similaire à celle du Canada dans les prochaines années. 

Le programme est présentement divisé en plusieurs niveaux. On commence par identifier les golfeurs qui ne sont pas encore des adolescents et on les encadre afin qu’ils suivent un parcours clair et bien défini vers le plus haut niveau. Il y a aussi une équipe nationale pour les golfeurs en âge d’aller à l’université, ainsi qu’une Formation Jeune pro pour aider à faire la transition des rangs amateurs aux rangs professionnels.  

Brooke Henderson avec un chapeau de la police montée.
Brooke Henderson essaie un stetson de la RCMP alors qu’elle célèbre sa victoire à l’Omnium féminin CP à Régina, le dimanche 26 août 2018. THE CANADIAN PRESS Jonathan Hayward

Les graines ont été semées, mais le temps est venu de voir ce qui va pousser. Kevin Blue, chef du Sport à Golf Canada, a déclaré que l’organisation espère voir 30 golfeurs se retrouver sur les circuits de la PGA et de la LPGA d’ici 2030. C’est là un objectif bien ambitieux, mais avec Taylor et Brooke Henderson qui ont remporté les tournois nationaux canadiens dans les cinq dernières années, il n’y a pas de meilleur moment pour battre le fer tant qu’il est chaud. 

LIRE: Les treize titres en LPGA de Brooke Henderson, un record canadien

Parlant de Henderson, l’athlète de deux Jeux olympiques continue de réécrire le livre des records du golf canadien. Ex-membre du programme de l’équipe nationale de Golf Canada (elle a commencé à l’âge de 14 ans seulement!), Henderson compte maintenant 13 victoires sur le circuit de la LPGA, dont deux à l’occasion de tournois majeurs et une à l’Open féminin CPKC à Regina en 2018. Henderson a écrit sur Twitter, lundi, afin de féliciter Taylor et celui-ci a répondu, en partie, en affirmant que « J’essaie juste de suivre tes traces ! » 

Quel fabuleux moment.  

L’effet sur le monde du golf

La victoire de Weir au Tournoi des Maîtres en 2003 a inspiré la génération dorée actuelle à en arriver ici dans le cadre de leurs carrières sur le circuit de la PGA. Taylor parle souvent de l’influence de Weir, tout comme Conners, Hughes et Pendrith – tous des Ontariens, à l’instar de Weir. 

La victoire de Weir au Tournoi des Maîtres remonte toutefois à il y a 20 ans. Il est trop tôt pour évaluer les retombées de la victoire de Taylor, mais qui sait de quoi aura l’air le paysage du golf canadien dans deux décennies, quand les jeunes s’appuieront alors sur les triomphes de Henderson et Taylor pour dire : « C’est ça qui m’a motivé à le faire. » 

S’il y a eu des répercussions immédiates sur le caractère inspirant de l’exploit, il a eu lieu lundi au club de golf Ledgeview, où Taylor et Hadwin ont tous deux appris à jouer. 

Alors qu’une bonne dizaine de jeunes suivaient leurs cours habituels, ceux-ci ont cherché à caler des roulés de la même distance que l’avait fait Taylor la veille. 

 « Nick, tu nous rends si fiers », a écrit Brady Stead, le professeur et professionnel de golf de la PGA du Canada à Ledgeview, sur les réseaux sociaux. « Tu permets à nos juniors de croire qu’ils peuvent accomplir ce que tu as accompli. » 

Les paires pour Paris

Tandis que Hughes et Conners – le duo olympique de Tokyo – sont clairement en lice pour retourner aux Jeux parmi les golfeurs les mieux classés du Canada chez les hommes, Taylor a gravi les échelons du classement mondial officiel OWGR et il occupe actuellement une des places qualificatives (avec Conners) lui permettant de représenter le Canada aux Jeux olympiques de Paris 2024

Corey Conners frappe sa balle sur le vert.
Canadian golf Corey Connors competes in the 3rd round of the Men’s Individual Stroke Play during the Tokyo 2020 Olympic Games on July 31, 2021. COC/Handout Dave Holland

Taylor et Adam Hadwin ont joué ensemble à la Classique Zurich de La Nouvelle-Orléans du circuit de la PGA (une compétition par équipes) et ils ont terminé au deuxième rang, tandis que Taylor a représenté le Canada au Trophée Eisenhower et à la Coupe des Quatre Nations à titre de golfeur amateur. La formation canadienne dont Taylor faisait partie (avec celui qui est maintenant son caddie, Dave Markle) à la Coupe des Quatre Nations en 2009 l’a emporté à l’issue de la semaine.  

Dans les rangs professionnels, Hadwin et lui ont représenté le Canada à la Coupe du monde de golf 2018, où ils ont fini à égalité en quatrième place. 

Une semaine spéciale

Outre l’extraordinaire victoire de Taylor, l’Open canadien RBC 2023 a été une semaine spéciale pour plusieurs autres raisons. Voici quelques coups d’approche à retenir à la suite du tournoi –  

  • Le club de golf d’Oakdale était le 37e endroit à accueillir le tournoi en 117 ans d’histoire de cette compétition. Un endroit spécial près de l’aéroport de Toronto, le parcours a fait belle impression auprès des meilleurs golfeurs de la PGA à ses débuts sur le circuit. Ce club de golf espère recevoir l’Open canadien RBC de nouveau en 2026 quand il fêtera ses 100 ans. 
  • Le trou surnommé ‘The Rink’ (la patinoire) était de retour. Le 14e trou de normale trois était ceinturé de bandes de hockey et la foule torontoise a été enthousiaste et tapageuse tout au long de la semaine – surtout pendant la fin de semaine, quand les spectateurs ont entonné l’hymne national chaque fois qu’un Canadien s’y présentait. 

Au milieu de toute la fébrilité qu’il y avait dimanche autour du 18e vert, Hadwin – qui ne portait pas son accréditation de la PGA et était en tenue de ville – a été plaqué par un agent de sécurité. Ils ont ri et Hadwin a dit qu’il allait bien, mais le moment est rapidement devenu viral. Hadwin s’est joint à la fête en partageant une capture d’écran du moment avec la légende « Mettez-le au Louvre! »