La médaille qui pourrait propulser le saut à ski canadien
L’équipe de saut à ski canadienne est sur un nuage, après avoir causé la surprise et décroché le bronze olympique à l’épreuve mixte par équipes de saut à ski, lundi matin.
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« L’idée est encore en cours de traitement dans ma tête. Je ne sens toujours pas que c’est la réalité! »
Alexandria Loutitt n’en revient tout simplement pas, et le monde non plus. Elle et ses trois coéquipiers, le vétéran Mackenzie Boyd-Clowes, Matthew Soukup et Abigail Strate, viennent d’entrer dans l’histoire du sport canadien en remportant la toute première médaille olympique du pays en saut à ski.
Si c’était une première expérience olympique pour Loutitt, Soukup et Strate, ce qui rend cette histoire encore plus magique, ce n’était pas le premier rodéo de Boyd-Clowes qui, à 30 ans, en est à ses quatrièmes Jeux consécutifs.
Le jour d’avant, il avait enregistré sa meilleure performance aux Jeux olympiques, terminant 16e de la compétition individuelle masculine de tremplin normal. Il s’agissait du meilleur résultat obtenu par un athlète canadien dans une compétition masculine individuelle de saut à ski depuis Calgary 1988.
Une chose est certaine, Boyd-Clowes ne s’attendait pas à ajouter la mention « médaillé olympique » à son CV aujourd’hui. « Honnêtement, je croyais assez en moi pour continuer [à skier], mais gagner une médaille n’était pas l’objectif. »
Il tenait d’ailleurs à lever son chapeau à ses coéquipiers.
« Je dois remercier mes coéquipiers. […] C’est une journée emballante pour notre équipe, a dit Boyd-Clowes. C’est le meilleur scénario possible. Les filles sont incroyables, mes coéquipiers sont incroyables. Ils travaillent tous tellement fort et ils m’inspirent à être à mon meilleur. Nous avons tous fait notre travail et… c’est juste incroyable. »
Gagner une médaille olympique est incroyable, mais le quatuor espère aussi que cet exploit permettra au sport de reprendre son essor au Canada.
Depuis la fermeture des infrastructures de saut à ski qui avaient été utilisées pour les Jeux olympiques d’hiver de Calgary 1988, l’équipe nationale de saut à ski doit être basée en Slovénie, ce qui les garde loin de la maison pour la majeure partie de l’année alors qu’ils participent à des compétitions et s’entraînent pour vivre un moment tel que celui vécu lundi soir à Beijing.
« Cela nous donne une chance de sauver notre sport », a dit Loutitt à propos de la médaille et de la visibilité qu’elle apportera au saut à ski au Canada. « Abi (Strate) et moi vivons loin de chez nous depuis que nous avons environ 13 ans. Cela montre que même si notre sport était en difficulté et qu’il ne restait plus grand-chose, nous avons toujours poursuivi notre passion et notre amour du sport nous a poussés. »
« Je ne pensais pas qu’une médaille était possible, donc ça signifiait vraiment tout pour moi. Je pratique ce sport depuis 23 ans et je n’ai pas encore vu le saut à ski au Canada prendre un coup de pouce, alors j’espère que cela pourrait faire quelque chose », a confié Boyd-Clowes.
Alors, compte tenu de toute l’adversité à laquelle ils ont dû faire face, à quoi les sauteurs à ski attribuent-ils leur percée à Beijing ?
« Je crois sincèrement que c’est grâce à notre façon de travailler ensemble et à l’amour que nous avons les uns pour les autres, explique Alexandria Loutitt. Nous habitons à 8 000 kilomètres de chez nous, ensemble, alors ça nous donne la capacité de vraiment bien travailler et d’être tellement contents pour nos coéquipiers. »
L’athlète de 18 ans, qui avant cette année visait davantage de participer à Milano-Cortina 2026, connaît le pouvoir qu’un succès et une visibilité sur la scène olympique peut amener.
J’ai été inspirée en regardant les Jeux olympiques et je peux juste imaginer à quel point ça peut être inspirant de voir quelqu’un gagner une médaille. »
