Marilou Duvernay-Tardif en action en aviron

Marilou Duvernay-Tardif : Son rêve olympique à un coup de rame grâce au Camp des recrues RBC

Marilou Duvernay-Tardif ne pratiquait l’aviron que depuis six mois lorsqu’elle a participé au tout premier Camp des recrues RBC, en 2016. Depuis, son rêve olympique s’est rapproché à la vitesse grand V, elle a pu poursuivre ses études jusqu’à l’université, en plus de continuer à s’entraîner toutes les fins de semaine sans avoir de stress financier.

Oui, juste ça.

Vous aurez sûrement reconnu son nom de famille; en effet, Marilou Duvernay-Tardif vient d’une famille axée sur le sport. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait choisi une carrière athlétique. « J’ai des photos de moi à six mois dans un traîneau, derrière mon père qui montait le mont St-Hilaire en ski de fond! » 

Partir sur des bonnes bases comme ça et avoir des athlètes d’élite comme grand frère et grande soeur, ça aide. D’ailleurs, c’est son frère, Laurent, qui lui a suggéré d’essayer l’aviron, alors qu’il avait lui-même pratiqué cette discipline à l’université. Ç’a cliqué entre Marilou et ce nouveau sport, puis est arrivé le Camp des recrues RBC.

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« Je savais pas trop à quoi m’attendre, a expliqué la rameuse en riant. C’est mon coach qui m’avait inscrite, et il m’a seulement dit : “Assure-toi d’être en forme.” » 

Sa participation comptait plusieurs objectifs : découvrir d’autres points forts et obtenir un soutien financier inestimable, bien sûr, mais aussi de voir si elle était bel et bien dans le bon sport. 

Mission accomplie.

« C’est vraiment dans les exercices associés à l’aviron que j’étais la meilleure. On le savait déjà un peu, mais disons que ça m’a confirmé que je ne serais jamais en athlétisme, parce que mon sprint était tellement mauvais! Il y a d’autres organismes nationaux de sport qui m’ont contactée ensuite. C’était intéressant, mais j’étais déjà accrochée à l’aviron. »

Car c’est aussi ça, le but du Camp des recrues RBC : connecter les athlètes de la prochaine génération avec les organismes nationaux de sport (ONS) du Canada. Après le Camp, les ONS contactent les participants qui ont offert la meilleure performance aux tests déterminants pour leur discipline respective. Pour Marilou, cette connexion avec Aviron Canada a été un game-changer.

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« J’étais très jeune dans ma carrière d’aviron, a dit la rameuse, et ça m’a mis dans le radar d’Aviron Canada. À partir de ce moment-là, ils savaient davantage qui j’étais, ils avaient un contact direct avec moi. Donc ça m’a beaucoup aidée. »

Puis, il y a évidemment tout l’aspect financier qui vient avec une sélection au Camp des Recrues RBC.

Alors étudiante au cégep à Montréal, Marilou devait faire l’aller-retour vers Knowlton (en Estrie, à 1 h 30 de Montréal environ) à chaque fin de semaine pour les entraînements. Cela signifiait des dépenses supplémentaires comme un deuxième appartement, de l’essence, etc., en plus des dépenses de base comme la nourriture – et ça mange, une rameuse d’élite. Avec un horaire pareil, avoir un emploi pour payer les factures relève de l’impossible. Et pas question pour Duvernay-Tardif de laisser tomber les études, qui sont pour elle une priorité.

« Avoir un travail à temps partiel, plus aller à l’école, plus s’entraîner à temps plein, à un moment donné ça devient trop, a expliqué Marilou. Il manque de temps pour récupérer, il manque de temps pour soi. Donc c’est sûr que RBC m’a fait “survivre” les premières années. [Les fonds obtenus grâce au Camp des recrues] m’ont permis de combiner les études et le sport et de pas avoir à tout le temps stresser sur le plan financier. »

« On s’entend, ce n’est jamais facile d’être un(e) athlète professionnel(le), mais il y a eu une certaine facilité dans mon développement et mon parcours qui est attribuable au Camp des recrues RBC. »

Une fois tous ces éléments favorables rassemblés, la carrière de Marilou Duvernay-Tardif a fait un énorme bond en avant.

« Il y a quatre ans, je venais de commencer l’aviron. Je n’arrivais même pas à faire un entraînement sans chavirer! […] Cette année, j’ai passé tout l’hiver en camp de sélection à Victoria avec l’équipe nationale senior pour savoir qui allait faire partie des bateaux olympiques. Mon plan initial c’était Paris 2024, alors c’était une belle surprise d’avoir été sélectionnée pour ce camp. En 2018-2019, j’ai fait les Mondiaux U23, j’ai fait les qualifications au Brésil pour les Jeux panaméricains… Donc j’ai eu de belles expériences, et je pense qu’il y a une grande partie de ça qui est due au Camp des recrues RBC. »

Alors, après une telle accélération, à quoi ressemblent ses plans pour les deux, quatre… ou douze prochaines années?

« À très court terme, l’année prochaine, si ce n’est pas les Jeux, je me suis mis en tête les Championnats du monde senior et essayer d’être dans le top 12 mondial. À moyen terme, Paris 2024 – dès le début, c’était ça notre but. Et à plus long terme, c’est sûr que je me vois ramer plus loin que 2024. Donc je pense à 2028… Peut-être 2032 si jamais je me sens encore en forme rendue là. Mais c’est sûr que c’est dans encore longtemps, même 2028, je me dis : “Eh boy, encore un autre huit ans!” On voit loin, mais on y va un jour à la fois. »


Marilou Duvernay-Tardif est passée à l’équipe nationale senior le 1er janvier 2021. Avant ça, elle s’entraîne à temps plein avec l’équipe québécoise d’aviron à Knowlton. Elle a aussi débuté des études en kinésiologie à l’Université de Montréal l’automne dernier.