Les athlètes d’Équipe Canada déploient leur héritage olympique

L’héritage olympique ne s’arrête pas après la Cérémonie de clôture des Jeux.

Pour plusieurs olympiens, transmettre à d’autres ce qu’ils ont appris au cours de leur carrière est ce qui les motive à créer un monde meilleur pour tous. Ils y arrivent en appliquant les valeurs de l’olympisme, soit l’excellence, l’amitié et le respect.

Caroline Ouellette (Célébration du hockey féminin)

Il est difficile de ne pas tomber dans un enthousiasme démesuré lorsqu’on écoute Caroline Ouellette parler de son projet Célébration du hockey féminin (CHF), un tournoi annuel pour les jeunes hockeyeuses de 5 à 12 ans.

La quadruple médaillée d’or olympique a démarré cet événement en 2014 en réponse aux baisses d’inscriptions au hockey, particulièrement chez les jeunes Québécoises, qui n’ont que très peu de modèles à suivre au hockey et dans les médias.

Ouellette croit fermement que la solution se trouve chez ces mêmes filles – la prochaine génération d’athlètes d’élite. D’où l’idée de créer un tournoi qui leur est réservé; cela permet de développer une passion pour le hockey et les inspire à s’accrocher au sport lorsqu’elles deviennent des ados.

Un autre pilier majeur de la Célébration du hockey féminin, c’est la création d’une communauté : connecter les jeunes joueuses entre elles, ainsi qu’avec les meilleures athlètes au monde. 

« J’aimerais tellement ça que ces jeunes filles-là
puissent vivre les Jeux olympiques. »

Des hockeyeuses canadiennes signent des autographes.

Caroline Ouellette et des athlètes de l’équipe olympique canadienne de hockey féminin participent à une séance d’autographes lors du tournoi Célébration du hockey féminin. (Photo : Célébration du hockey féminin)

Celle qui est mère de deux filles – Liv, 2 ans, adore déjà le mini-hockey – a donc accueilli aux tournois d’anciennes coéquipières d’Équipe Canada comme Marie-Philip Poulin et Mélodie Daoust. Ces modèles de réussite sportive et académique prouvent à la prochaine génération que c’est possible, pour une fille, de réaliser son rêve olympique.

« Je crois fermement que pour une jeune fille, si elle ne voit pas de femme qui réussit dans le hockey, qui se dépasse, qui rend le pays fier, elle ne s’imaginera pas vouloir faire ça. »

En plus d’inspirer toute une génération à se consacrer au hockey, à demander de meilleures conditions, à viser le succès et à défoncer des portes (ou des plafonds de verres), l’entraîneuse des Stingers de Concordia a fait bouger les choses au niveau international.

Il y a quelques années, Ouellette a réussi à faire inscrire la première équipe féminine au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. Maintenant, chaque année, grâce à la CHF, Ouellette peut former une équipe Étoiles qui se rendra au tournoi de Québec en tant que seule formation féminine de la compétition.

Ce pas de géant, en plus de tous les autres efforts qu’elle a mis dans son projet, a des répercussions directes sur les jeunes hockeyeuses. 

« Cette génération-là y croit. Elles veulent. Elles espèrent jouer au hockey de façon professionnelle un jour. »

Cet espoir, c’est ce qui motive Ouellette à continuer de se battre pour les filles dans son sport pour qu’un jour, les meilleures athlètes de demain puissent vivre du hockey, et vivre leur rêve olympique.

Eric Mitchell (Pass the Torch)

Une nouvelle flamme s’est allumée avec la création du programme Pass the Torch (« Passer le flambeau » en anglais) de l’athlète en saut à ski Eric Mitchell. Ce projet offre à de jeunes athlètes l’opportunité de partager leurs expériences et leurs histoires tout en étant des leaders dans leurs communautés.

Après être revenu des Jeux olympiques de Vancouver 2010, celui qui avait alors 17 ans a eu la chance de parler de son expérience olympique à ses écoles primaire et secondaire.

Réalisant à quel point ses mots étaient puissants aux yeux des autres, il a voulu donner cette même opportunité à de jeunes athlètes.

« Il me semblait qu’il manquait un pont pour ces jeunes athlètes afin qu’ils partagent ce qu’ils avaient appris aux Jeux avec leurs clubs, écoles et communautés une fois qu’ils étaient de retour à la maison, au Canada », dit Mitchell.

En tant qu’ambassadeur pour l’initiative Une Équipe d’Équipe Canada, en plus d’avoir été Young Change-Maker pour le Canada aux Jeux olympiques de la jeunesse, Mitchell savait ce que ça représente d’être un mentor pour inspirer les jeunes athlètes à être des leaders et pour les aider à partager leurs histoires. Après qu’il ait reçu du financement grâce aux premières Subventions Héritage d’OLY Canada en 2019, son programme a pris vie.

« Pass the Torch a pu donner à des athlètes olympiques de la jeunesse la chance de partager leurs histoires, leurs expériences et les leçons qu’ils ont tirées, en plus de leur donner la plateforme [pour le faire]. »

Eric Mitchell en plein vol lors d'un saut à ski

L’athlète de saut à ski canadien Eric Mitchell s’élance dans un ciel enneigé lors d’une pratique officielle des Jeux d’hiver de Vancouver 2010 qui a eu lieu le 11 février 2010 au Parc Olympique de Whistler, B.C.

Avec son projet, son but est de soutenir les prochaines générations d’athlètes en leur montrant la valeur de l’olympisme (excellence, amitié et respect) et en les motivant à inspirer les autres.

Donner cette plateforme à de jeunes athlètes pour qu’ils puissent partager leur première expérience avec leurs pairs est vraiment puissant, dit Mitchell.

« Ça résonne bien plus fort lorsque ça vient de quelqu’un qui vit les mêmes expériences que toi. »

Mitchell veut donner aux jeunes athlètes le courage et la confiance d’être eux-mêmes. Il réfléchit au fait qu’il n’était pas seulement un athlète au plus haut niveau possible; il était aussi un homme gay à l’aise et confiant.

« Une fois que j’ai été capable de me sentir bien en moi et de montrer qui j’étais comme personne, j’ai ressenti la confiance de sortir du placard et de faire la bonne chose. »

La confiance qu’il a gagnée à travers sa carrière et le soutien qu’il a reçu d’Équipe Canada sont ce qui l’a aidé à avoir du succès sur et à l’extérieur du terrain de jeu.

Alors que Pass the Torch continue de croître, Mitchell espère que son projet rejoigne encore plus de jeunes athlètes pour les aider à partager leurs histoires autour du monde.

Seyi Smith (Racing to Zero – YYC)

C’est lorsqu’il combine ses deux passions, l’athlétisme et la durabilité, que le double olympien Seyi Smith se sent le plus à la maison.

Il était à l’Académie olympique internationale lorsqu’il a réalisé qu’il pouvait utiliser son amour pour le sport et sa passion pour la durabilité pour créer quelque chose de génial. Après avoir appliqué pour un financement de démarrage via le Comité international olympique, Smith a créé Racing to zero – YYC.

Le projet de base, dont le lancement est prévu à l’été 2021, a été créé avec trois buts en tête :

  • Réduire le nombre de bouteilles de plastique utilisées aux compétitions; 
  • Aider les directeurs des compétitions à planifier leurs événements, tout en gardant la performance et la durabilité comme priorités;
  • Éduquer les bénévoles, les athlètes et les spectateurs quant à l’importance de la durabilité.

« L’olympisme, c’est la poursuite de l’excellence dans tout ce que tu fais et dans tout ce qui te passionne. »

Le boblseigh file sur la piste

Justin Kripps, Jesse Lumsden, Alexander Kopacz et Oluseyi Smith au bob à quatre aux Jeux olympiques de PyeongChang 2018, le 25 février 2018. (Photo : Vincent Ethier/COC)

Smith affirme que de créer un futur plus vert, surtout dans le monde du sport, est la responsabilité de tous. Selon lui, des projets comme le sien ne sont que le début.

« C’est bien d’avoir des athlètes connus qui demandent du changement. Mais d’avoir des projets comme ça, ça facilite la mise en oeuvre du changement.

L’éducation à la durabilité est ce que Smith espère apporter à tous les Canadiens. Par exemple, la simple installation de fontaines d’eau n’est qu’une façon de montrer aux gens les bénéfices d’apporter leur propre bouteille d’eau et de les encourager à le faire.

Smith veut aussi encourager les directeurs de compétitions à être conscients de comment leurs événements peuvent être plus respectueux de l’environnement et les conseiller quant aux contributions qu’ils peuvent faire pour un futur plus vert.

« Aux compétitions internationales, il y a un groupe consacré à la durabilité, mais pour les groupes d’âge [plus jeunes]/de niveau secondaire, il n’y a pas ce comité pour superviser la durabilité, explique Smith. Alors c’est important d’avoir quelque chose en place pour prendre la durabilité en considération. »

Smith a aussi planifié des activités pour que les enfants soient plus impliqués. Il a créé des chasses au trésor où ils en apprennent plus sur la durabilité tout en ayant du plaisir.

Smith espère voir le projet prendre de l’expansion au-delà de l’athlétisme, dans plus de sports, alors qu’il tente de créer un environnement athlétique plus respectueux de la planète.


En 2019, le Comité olympique canadien (COC) a donné les premières Subventions Héritage d’OLY Canada à des olympiens partis à leur retraite des Jeux olympiques. Elles permettent aux athlètes de réaliser un projet qui relie leur amour pour le sport et leur passion pour leur communauté. La subvention de 5 000 $ est donnée aux olympiens pour les aider à construire une communauté plus forte à travers les valeurs de l’olympisme.