150 ans de sport canadien: les années 90
Plus que quelques décennies à explorer avant la fin de notre compte à rebours vers le 150e anniversaire du Canada.
Avant de plonger dans nos souvenirs des plus récents exploits sportifs du pays, vous pouvez toujours revisiter les décennies passées en cliquant ici.
Maintenant, place à la nostalgie des années 90!
1992 – La première médaille d’or olympique du Canada en descente
À l’approche des Jeux d’Albertville en 1992, personne ne pouvait prédire que Kerrin Lee-Gartner deviendrait la première athlète du Canada médaillée d’or olympique en descente. En 10 ans sur le circuit de la Coupe du monde, la skieuse canadienne a mis pied sur le podium qu’à une seule occasion, terminant troisième lors d’une épreuve de descente en décembre 1990. Mais Lee-Gartner a saisi sa chance sur l’une des plus longues descentes de l’histoire des Jeux olympiques. Alors que l’Allemande Katja Seizinger et l’Autrichienne Petra Kronberger se retrouvaient en première et deuxième position, Lee-Gartner s’est emparée de la pole avec 0,12 seconde d’écart. Sa performance fut suffisante pour tenir le coup jusqu’à la fin.
1992 – Le Canada brille lors des débuts olympiques du courte piste
Quatre ans après avoir avoir été présenté comme sport de démonstration aux Jeux de Calgary en 1988, le patinage de vitesse courte piste a fait son entrée officielle au programme olympique à Albertville. Seulement quatre épreuves étaient présentées: le 1000 m masculin, le 500 m féminin, le relais 5000 m masculin et le relais 3000 m féminin.
Le Canada est tout de même parvenu à repartir des Jeux avec trois médailles. Frédéric Blackburn a décroché une médaille d’argent individuelle et a pris part au relais masculin au terme duquel les Canadiens ont terminé au deuxième rang. Sylvie Daigle a pour sa part aidé le Canada à remporter le titre au relais féminin. Depuis, les Canadiennes se sont retrouvé sur le podium à chaque rendez-vous olympique.
1992 – Laumann rame vers le bronze olympique
En tant que championne du monde de l’épreuve d’une rameuse en couple, Silken Laumann était considérée comme l’une des favorites pour décrocher l’or aux Jeux de Barcelone en 1992. Mais lors d’une Coupe du monde à quelques mois des Jeux, elle a été victime d’une fracture au tibia après avoir été heurtée par une embarcation Allemande.
Alors que la possibilité de ne plus jamais pouvoir pratiquer son sport était bien réelle, Laumann est passée sous le bistouri à cinq reprises. Un peu plus de deux mois plus tard elle se retrouvait sur les eaux de Barcelone en route vers une médaille de bronze. Après avoir porté le drapeau canadien à la cérémonie de clôture, Laumann a décidé de prendre une année sabbatique. Elle est revenue en force aux Jeux d’Atlanta, ajoutant une médaille d’argent à son palmarès.
1992-1993 – L’or olympique, mieux vaut tard que jamais
Sylvie Fréchette a été couronnée championne du monde de nage synchronisée solo en 1991. Mais à l’aube des Jeux de 1992, une tragédie est venue chambouler son univers alors que son fiancé s’est enlevé la vie. Malgré être toujours sous le choc, Fréchette a tout de même décidé de participer aux Jeux, mais ses chances de décrocher l’or ont diminué de façon significative après la ronde préliminaire alors que le juge brésilien lui a accordé une note de 8,7 pour l’une de ses figures. Une marque qui faisait contraste avec les autres juges qui avaient décerné des notes entre 9,2 et 9,6.
Réalisant son erreur, la juge a tenté d’enregistrer le 9,7 qu’elle voulait accorder, mais il était trop tard. Peu importe la performance de Fréchette en finale, l’or olympique était désormais hors de sa portée.
Dans les mois qui ont suivi, Dick Pound, membre canadien du CIO, a oeuvré en concert avec la FINA pour rectifier la situation. En décembre 1993, Fréchette a finalement été sacrée championne olympique aux côtés de Babb-Sprague. Elle a reçu sa médaille d’or lors d’une cérémonie au Forum de Montréal.
Après une courte retraite, Fréchette est revenue à la compétition en 1994 pour décrocher une médaille d’argent à Atlanta lors des débuts olympiques de la nage synchronisée par équipe.
1992 – Tewksbury sacré champion olympique
Mark Tewksbury a causé toute une surprise au 100 m dos à Barcelone. Aux Championnats du monde en 1991, ll s’était classé au deuxième rang derrière l’Américain Jeff Rouse qui plus tard cette même année allait signé une nouvelle marque mondiale avec un temps de 53,93 secondes. En comparaison, le meilleur chrono de Tewksbury était de 55,19 s.
N’étant pas connu pour ses départs explosifs, Tewksbury a une fois de plus été obligé de combler du temps en deuxième moitié de parcours en finale olympique. Prenant le départ aux côtés de Rouse, le Canadien est parvenu à combler l’écart avec cinq mètres à faire pour finalement battre l’Américain au mur par seulement six centièmes de secondes, inscrivant du même coup un nouveau record olympique (53,98).
1994 – Le Québec Air Force
Le ski acrobatique n’était qu’un sport de démonstration aux Jeux de Calgary en 1988. Quatre ans plus tard à Albertville, le ski sur bosses devenait officiellement une épreuve olympique. Lorsque le saut acrobatique a rejoint le programme olympique en 1994 à Lillehammer, le Canada avait empoché une médaille de chaque couleur.
Entre 1990 et 1994, Jean-Luc Brassard a dominé le circuit de Coupe du monde de bosses, remportant le globe de cristal au terme de la saison 92-93. Au premier rang après les qualifications, Brassard était le dernier à s’élancer en finale. Malgré avoir enregistré l’un des temps les plus lents, le Québécois s’est largement démarqué grâce à sa forme et ses sauts impeccables, lui permettant de récolter quatre notes parfaites sur cinq pour s’emparer de la médaille d’or.
En saut acrobatique, le Canada avait obtenu l’or et l’argent à l’épreuve masculine alors que le sport était en démonstration à Albertville. Les attentent étaient donc élevés pour les prochains Jeux d’hiver. Philippe LaRoche, détenteur du titre quatre ans plus tôt, est reparti avec la médaille d’argent à Lillehammer alors que son compatriote Lloyd Langlois a été décoré de bronze. Il s’agissait de la première fois en 62 ans que deux Canadiens se partageaient le podium lors de Jeux d’hiver.
1994 – Doublé en or pour Myriam Bédard
Le biathlon féminin a fait son entrée aux Jeux en 1992 à Albertville où Myriam Bédard a remporté la première médaille olympique individuelle en sport nordique de l’histoire du Canada, le bronze au 15 km. Deux ans plus tard à Lillehammer, la skieuse québécoise est devenue la première double championne olympique du Canada lors de Jeux d’hiver. Son premier triomphe est survenue au 15 km individuel où elle a récolté lors avec une avance de 45 secondes. Sa victoire au 7,5 km fut beaucoup plus serrée alors qu’elle s’est hissé sur la plus haute marche du podium en devançant sa plus proche rivale par seulement 1,1 s.
1996 – McBean et Heddle, triple médaillées d’or
Les succès des rameuses canadiennes aux Jeux de Barcelone incluent trois médailles d’or sur une possibilité de six aux épreuves féminines. Le 1er août 1992, Marnie McBean et Kathleen Heddle ont mis la main sur l’or au deux de pointe tout comme l’équipage de Kristen Barnes, Brenda Taylor, Jessica Monroe et Kay Worthington au quatre de pointe.
Après ces Jeux, Heddle a pris sa retraite. McBean a alors fait le saut en couple individuel remportant l’argent aux Championnats du monde de 1993. Mais lorsque Heddle a décidé de renouer avec la compétition, la paire a décidé de relever de nouveaux défis en deux de couple. Après avoir enlevé l’argent aux Mondiaux de 1994, elles ont mis la main sur l’or en en 1995.
Grandes favorites aux Jeux d’Atlanta en 1996, McBean et Heddle ont remporté la finale haut la main pour devenir les premières Canadiennes à décrocher trois médailles d’or olympiques. Elles ont aussi ajouté une médaille de bronze en tant que membre du quatre de couple et porté le drapeau du Canada lors de la cérémonie de clôture.
Le Canada a connu des samedis en or sur la piste des Jeux d’Atlanta 96. D’abord, la finale du 100 m a débuté avec la disqualification du champion du monde de 1993 Lindford Christie après trois faux départs. Le temps de réaction au départ fut donc grandement diminué. Malgré avoir été le dernier à sortir des blocs, Donovan Bailey a rapidement rattrapé le peloton pour finalement l’emporter en un temps record de 9,84 secondes et procurer au Canada sa première médaille d’or olympique au 100 m en 68 ans.
Une semaine plus tard, tous les yeux étaient rivés sur le relais masculin 4×100 m. Malgré le fait qu’il ne s’était pas qualifié pour l’équipe, les Américains avaient permis à Carl Lewis de prendre part à la course afin qu’il puisse remporter un dixième titre olympique. Les États-Unis avaient remporté l’épreuve à 14 reprises auparavant. Mais le Canada se présentait en tant que champion du monde en titre à la ligne de départ de la finale. Robert Esmie, Glenroy Gilbert, Bruny Surin et Bailey ont finalement été couronnés avec un temps de 37,69 secondes, soit deux mètres devant les Américains au fil d’arrivée. Les Canadiens n’étaient qu’à 0,29 seconde du record olympique.
1998 – Le Canada brille en snowboard d’entrée de jeux
La toute première médaille d’or olympique de snowboard fut décernée lors la deuxième journée des Jeux de Nagano 98. En huitième position après le premier tour du slalom géant, le Canadien Ross Rebagliati et les autres planchistes devaient composer avec des conditions difficiles causées principalement par une légère tombée de neige et du brouillard ce qui a causé plusieurs délais.
Malgré les intempéries, Rebagliati a signé le deuxième meilleur temps pour se glisser au sommet du classement provisoire. Jasey-Jay Anderson, détenteur du premier rang des qualifications, a été incapable de déloger son coéquipier par la suite, permettant à Rebagliati de grimper sur la plus haute marche du podium. Mais trois jours plus tard, il a été révélé que des traces de marijuana ont été repérées dans les échantillons de Rebagliati. Le planchiste canadien a cependant pu conserver sa médaille après avoir été en appel en Court d’arbitration du sport. Il a été jugé à l’époque que la marijuana, bien que règlementée, n’était pas une substance prohibée.
1998 – L’or olympique pour Schmirler en curling
Les Jeux de Nagano 1998 ont marqué le retour du curling comme épreuve olympique. La dernière participation du sport aux jeux remontait à 1924 à l’occasion des Jeux de Chamonix. Pour le tout premier tournoi olympique de curling, le Canada était mené par la skip Sandra Schmirler, détentrice des titres mondiaux de 1993, 1994 et 1997. Après avoir terminé au sommet du classement en ronde préliminaire avec un dossier de 6-1, l’équipe canadienne, qui incluait également Marcia Gudereit, Joan McCusker, Jan Betker et Atina Ford, est parvenue à soutirer une victoire de 6-5 en demi-finale face à la Grande-Bretagne.
En finale, l’équipe de Schmirler a inscrit trois points au premier bout en route vers une victoire de 7-5 face au Danemark et l’or olympique. Deux ans plus tard, Schmirler s’est éteinte après avoir succombé à un cancer à l’âge de 36 ans.
1998 – Égalité au sommet en bobsleigh
Bien qu’il est eu quatre descentes, tous chronométrées aux millièmes de seconde près, deux embarcations ont totalisé un temps identique pour se retrouver sur la plus haute marche du podium, du jamais vue dans l’histoire olympique du bobsleigh. Pierre Lueders et son freineur Dave MacEachern ont pris part à ce moment historique aux Jeux de Nagano en 1998 alors qu’ils ont partagé l’or avec le duo italien formé de Gunther Huber et Antonio Tartaglia. Les Canadiens avaient enregistré le meilleur temps du peloton aux deuxième et troisième tours pour rattraper le retard de 0,03 seconde sur le temps de référence avant d’entamer la dernière descente. Il s’agissait de la première médaille olympique du Canada en bobsleigh depuis les Jeux d’Innsbruck en 1964.
1999 – Gretzky tire sa révérence
Avec l’inclusion des joueurs de la LNH au tournoi olympique de hockey pour la toute première fois, Wayne Gretzky a finalement pu survoler la glace olympique. Un an plus tard, il accrochait ses patins pour toujours avec 61 records de la LNH en poche dont le plus grand total de points en saison régulière (2856), le plus grand total de buts en série (894), le plus grand total de points inscrit lors d’une même saison (215), le plus grand total de buts marqués lors d’une même saison (92). Quadruple champion de la Coupe Stanley avec les Oilers d’Edmonton, Gretzky a également mis la main sur le trophée Lou Marsh à quatre reprises en tant que meilleur athlète canadien de l’année. Son numéro – 99 – a aussi été retiré à travers la ligue.