Les épreuves tests de Rio 2016: une excellente préparation pour les athlètes canadiens
Photo : Épreuves tests de cyclisme sur route de Rio 2016 le dimanche 16 août 2015 (Rio 2016/Alex Ferro).
Moins d’un an avant le début des Jeux olympiques de 2016, les futurs olympiens débarquent à Rio pour se faire une idée du terrain où ils se lanceront à la conquête de médailles.
En plus de permettre aux athlètes de se familiariser avec les sites, les épreuves tests sont l’occasion pour le comité d’organisation de simuler l’environnement des Jeux et de résoudre les pépins de logistique.
C’est la répétition générale des moindres détails : du système d’accréditation au chronométrage en passant par les systèmes d’attribution des points, la sécurité et les medias.
Les épreuves tests de triathlon, d’aviron, de sports équestres, de voile et de cyclisme sur route se sont déroulées au mois d’août. Les épreuves de natation en eau libre, de volleyball de plage, de canoë-kayak de vitesse et de tir à l’arc auront lieu d’ici la fin du mois de septembre.
Le triathlon est l’un des sports où le parcours change drastiquement d’une ville à l’autre. C’est pourquoi l’épreuve test est un arrêt important de la saison de Kyle Jones et Kirsten Sweetland.
« Se familiariser avec le parcours, le site et la région de la compétition, et où on s’entraînera dans les jours précédant la course, peut avoir une influence considérable sur la performance au moment crucial », explique Kyle Jones qui a participé aux Jeux olympiques de 2012.
Le triathlon de Rio se distingue du reste du circuit international d’élite par son départ sur la plage de Copacabana pour l’épreuve de nage dans l’océan. Contrairement aux compétitions dans des lacs comme c’est maintenant la norme lors des triathlons organisés en ville, l’épreuve de Rio se veut un retour aux sources.
« En entrant dans l’eau en courant, nous aurons l’occasion de nous disperser plus rapidement. Lorsque nous sautons d’un ponton, tout le monde entre dans l’eau en même temps. Ce sera plus facile de se démarquer dès le début. Ça me plaît parce que ça joue du coude lorsqu’on part d’un ponton », dit Kirsten Sweetland qui espère faire ses débuts olympiques en 2016.
Même si les triathloniens étaient au courant du départ sur la plage avant leur arrivée à Rio, le repérage ne prévient jamais toutes les surprises. Lorsque des médailles olympiques sont en jeu, le moindre détail peut faire la difference.
« Les athlètes et les entraîneurs de toutes les fédérations ont beaucoup discuté du parcours de cyclisme, raconte Kyle Jones qui a participé aux Jeux panaméricains de 2007 à Rio où le triathlon se déroulait sur un autre parcours. Plus tôt cette année, une équipe s’est rendue sur place avec une GoPro et a filmé le parcours du début à la fin. C’était bien de pouvoir se faire une idée, mais ça fait une grosse différence d’en faire l’expérience par soi-même. »
« Il y a une montée difficile et une descente technique. À mon avis, ça pourrait être dangereux pour ceux qui ne les ont jamais vues », ajoute Kirsten Sweetland.
Les larges virages pendant la descente abrupte situent le parcours dans une classe à part. Les athlètes devront être prudents s’ils ne veulent pas imiter le triathlonien passé par-dessus la barrière après avoir pris un virage à trop grande vitesse pendant l’épreuve test.
« Maintenant que nous avons une bonne idée du parcours, nous allons essayer de trouver des montées et des descentes semblables au Canada pour nous exercer. Une carte ou un graphique d’élévation ne donnera jamais la sensation de rouler, et encore moins de disputer une course », précise Kirsten.
Sur une carte, le parcours fait une grande boucle autour de la plage de Copacabana, mais le dénivelé du parcours est impossible à voir.
« D’un côté, la piste est inclinée ce qui rend la course très difficile. Je ne pense pas qu’il y ait de changements, alors c’est bon à savoir parce que la première fois, j’ai été surprise », ajoute-t-elle.
Pour Kirsten, c’est extrêmement important de se familiariser avec les zones de transition entre la nage et le vélo parce qu’elles sont très différentes lors d’une compétition olympique.
« C’était cool de pouvoir répéter les transitions parce que nous sommes un peu sur le pilote automatique. Lorsqu’elles sont différentes, il faut l’avoir à l’esprit », dit-elle.
Toutes les épreuves tests ne s’adressent pas aux futurs athlètes olympiques. En aviron, les Championnats du monde juniors se sont avérés le choix le plus logique parce qu’ils réunissent environ le même nombre de compétiteurs que les Jeux.
L’équipe canadienne en a tout de même tiré des leçons.
« Nous avons dû envoyer les bateaux du Canada au Brésil. Il y a des règles de douanes, d’accises et de transport particulières à Rio, et nous avons eu la chance de passer à travers le processus une première fois. Nous pouvons maintenant régler tous les détails avant les Jeux », se réjouit Chuck McDiarmid, coordonnateur du développement de Canada Aviron.
L’équipe olympique aura l’occasion de faire connaissance avec le site Lagoa Rodrigo de Freitas pendant un camp de familiarisation cet automne.
« On en apprend davantage sur un site en s’y entraînant que pendant une compétition. Les rameurs pourront passer plus de temps dans les différentes conditions, selon ce que les entraîneurs jugent nécessaire, que s’ils participaient à une régate », fait observer Chuck McDiarmid en soulignant la chance de sortir sur l’eau trois ou quatre fois par jour pendant une semaine.
La date des épreuves tests n’a rien d’une coïncidence. Le but est de permettre aux athlètes de faire l’expérience de la météo et des températures auxquelles ils peuvent s’attendre pendant les Jeux.
« L’hiver brésilien ressemble beaucoup à une chaude journée d’été en Ontario avec une température avoisinant les 30 degrés avec beaucoup d’humidité. Pendant notre séjour, il y a eu une vague de chaleur. C’est tant mieux parce que ça nous permet de mieux nous préparer », dit Kyle Jones
« Le temps était très humide et la chaleur m’a donné beaucoup de fil à retordre. Maintenant, je sais que je vais avoir besoin de m’entraîner précisément pour la chaleur. Si on y retourne, ce sera un facteur très important », ajoute Kirsten.
La dernière épreuve test sera celle d’athlétisme qui aura lieu en mai 2016, trois mois à peine avant que la vasque ne s’allume.