Comment de nouveaux sports pourraient s’ajouter au programme de Tokyo 2020

Olympique.ca fait part d’idées sur la forme que pourraient prendre les sports olympiques en vue de prochains Jeux. Nous appelons cette série « Jeux du futur ».

Une modification fort intéressante ressort d’une longue liste de recommandations approuvées à la Session du CIO en décembre dernier à Monaco.

On a approuvé à l’unanimité 40 recommandations pour le Mouvement olympique, y compris la dixième, qui précise la façon dont de nouveaux sports pourraient être inclus dans le programme des Jeux olympiques.

Le karaté est l’un des sports que l’on espère ajouter au programme olympique. Photo : Une compétition de karaté aux Jeux asiatiques de 2014.

Le karaté est l’un des sports que l’on espère ajouter au programme olympique. Photo : Une compétition de karaté aux Jeux asiatiques de 2014.

Deux points importants assortis de quelques nuances se dégagent de ces recommandations. D’abord, les effectifs maximums pour les Jeux olympiques (été) se répartiront comme suit : 10 500 athlètes, 5 000 entraîneurs et membres de l’équipe de soutien, et 310 épreuves. Quant aux effectifs maximums pour les Jeux olympiques d’hiver, ils se répartiront comme suit : 2 900 athlètes, 2 000 entraîneurs et membres de l’équipe de soutien, et 100 épreuves.

D’accord, les nombres 310 à l’été et 100 en hiver sont importants dans le contexte de ce changement de paradigme : « Passer d’un programme basé sur des sports à un programme basé sur des épreuves » signifie qu’il serait possible de modifier le nombre de sports, tant et aussi longtemps que le nombre d’épreuves reste inchangé.

Extrait de l’« Agenda olympique 2020 » du CIO

Au sujet des nuances. Par le passé, un groupe comme la Commission exécutive du CIO proposait l’inclusion de nouveaux sports, laquelle était par la suite soumise au vote de la Session du CIO. (La Session est une assemblée où sont représentés tous les comités nationaux olympiques). Le rugby à sept et le golf ont été ajoutés au programme de Rio 2016 et de Tokyo 2020 de cette façon en 2009.

Bien qu’il s’agisse encore du même processus d’approbation, le CIO autorise dorénavant les comités d’organisation des futurs Jeux olympiques à proposer l’inclusion « d’une ou de plusieurs épreuves supplémentaires ». Essentiellement, on peut interpréter le terme « épreuves » comme signifiant des épreuves dans des sports existants ou encore des épreuves dans de nouveaux sports.

Le comité d’organisation en place pour Tokyo 2020 dispose déjà d’un groupe chargé d’élaborer sa proposition. Il s’agit du « Comité de recommandations d’épreuves supplémentaires », et c’est à ce niveau que les choses deviennent plutôt épineuses :

Tokyo 2020 pourrait-il proposer de supprimer une épreuve (ou un sport)?

Absolument pas. Selon le CIO, un comité d’organisation ne peut rien supprimer (ce qui a du bon sens).

Si un comité d’organisation ajoutait une épreuve, resterait-elle en place pour les Jeux suivants? 

Le CIO répond encore non : le sport ou l’épreuve n’aurait lieu que pendant les Jeux visés et ne serait donc pas incorporé d’office dans les Jeux suivants.

Quels sports envisage-t-on d’ajouter?

Bonne question! Il semble pour le moment qu’il convient de passer par le Comité de recommandation de Tokyo 2020 pour accroître les probabilités qu’un sport donné soit inclus dans le programme. On entend beaucoup parler du baseball et du softball, en raison de leur popularité au Japon.

Leçon d’histoire : La lutte a été le dernier sport ajouté (ou, plus précisément, rajouté) au programme des Jeux olympiques de 2020 et de 2024. Cela s’est produit en septembre 2013, et la lutte, ayant obtenu 49 votes, a eu le dessus sur le baseball/softball qui avaient amassé 24 votes, et le squash qui en comptait 22.

Il est fort probable que les sports ayant fait l’objet de propositions en vue de leur inclusion en 2013 suscitent encore de l’intérêt chez leur promoteur respectif. Mais cette fois-ci, le tout dépend de leur niveau d’organisation. Sur la liste des sports dressée en 2013 figuraient, bien entendu, le baseball/softball et le squash, ainsi que le karaté, les sports sur roulettes, la planche nautique et le wushu, d’après ce rapport particulier du CIO. (À l’exception de l’escalade sportive et du wushu, les sports précités seront inscrits au programme des Jeux panaméricains qui auront lieu l’été prochain à Toronto).

Rappelons que même si le comité d’organisation se dit favorable aux changements, ceux-ci nécessiteraient toujours l’approbation de la Session du CIO, qui s’appuie d’ailleurs sur les lignes directrices ci-après, tirées d’un communiqué diffusé en 2009 : « Parmi les facteurs clés permettant de déterminer si l’inscription d’un sport au programme olympique est indiquée, citons l’attrait du sport en question auprès des jeunes, son universalité, sa popularité, la bonne gouvernance, le respect envers les athlètes et le respect des valeurs olympiques ». Aussi : John Coates, vice-président du CIO, a abordé le sujet de l’inscription de nouveaux sports dans un article publié par l’Associated Press, et a notamment mentionné ceci : « L’universalité et l’égalité entre les sexes constituent des critères clés lorsqu’il s’agit de sélectionner de nouveaux sports ou de nouvelles épreuves; cela dit, le CIO se penchera également sur un sport émergent dont la popularité prend de l’ampleur, surtout auprès des jeunes ».

Il reste encore bien des détails à peaufiner, enjeux auxquels devra s’attaquer la Commission exécutive du CIO à l’occasion des assemblées prévues ce mois-ci et en avril. L’Agenda olympique 2020, dans son ensemble, est une initiative de taille; rappelons que cet article ne porte que sur un des quarante changements. Reste à savoir si la Commission exécutive serait disposée à collaborer avec un comité d’organisation en vue de proposer l’inclusion d’un sport/d’une épreuve. Il est tout à fait logique que la Session du CIO accepte les propositions les plus raisonnables de la part de Tokyo 2020, y compris l’inclusion du baseball/softball, sports qui ont été supprimés du programme des Jeux après 2008.

On tranchera la question de l’inclusion de nouveaux sports au programme de Tokyo 2020 en août 2016, juste avant les Jeux de Rio.