Confessions d’une fanatique de patinage artistique
Au cours des prochaines semaines, Olympique.ca se penchera sur les amateurs de sports.
C’était en 1987. L’équipe nationale canadienne était en tournée et s’arrêtait pour une fois à Saint John’s à Terre-Neuve. Je voulais surtout voir Brian Orser faire un salto arrière en personne parce que je l’avais déjà vu à la télévision. Il faisait un froid de canard, mais ma mère a quand même accepté de m’accompagner au Memorial Stadium. C’est ainsi que mon obsession du patinage artistique est née.
Vingt-sept ans plus tard, je ne sais plus à combien de spectacles Étoiles sur glace j’ai assisté ni combien de saltos arrière j’ai vus. J’ai assisté au Grand Prix, aux Championnats canadiens et aux Championnats du monde et, bien entendu, aux Jeux olympiques d’hiver. J’ignore le nombre d’heures que j’ai passées à regarder des compétitions de patinage artistique à la télévision.
Comment faire pour savoir si vous êtes un vrai passionné du patinage artistique? Vous vous reconnaîtrez sûrement dans les habitudes ci-dessous :
1) Vous entendez un morceau de musique et vous pouvez immédiatement nommer le patineur qui l’a utilisé et en quelle année.
Ce n’est pas très difficile avec certaines musiques utilisées jusqu’à plus soif comme Carmen, le Lac des cygnes et Samson et Dalila. Mais je n’écoute plus « The Great Gig in the Sky » ou « Money » de Pink Floyd de la même manière depuis que Tessa Virtue et Scott Moir les ont utilisés lors des Championnats du monde de 2009. Je peux même vous dire quelle partie de la chorégraphie allait avec chaque passage des chansons.
2) Lorsque vous regardez un film, vous êtes plus intéressés par la trame sonore que par les dialogues parce que vous réfléchissez aux possibilités de chorégraphies.
En rentrant de Sotchi, j’ai regardé la version de 2013 de Roméo et Juliette dans l’avion. J’ai aimé le film, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer que quelqu’un choisisse de patiner sur la musique d’Abel Korzeniowski la saison prochaine. Et voilà que dimanche en regardant Skate America, mon cœur a raté un battement quand j’ai remarqué que la Sud-Coréenne Park So Youn l’avait choisie pour son programme. Il ne me reste plus qu’à découvrir la danse libre des danseurs sur glace américains Kaitlin Hawayek et Jean-Luc Baker…
3) Vous avez découvert un classique du cinéma parce que quelqu’un a patiné sur sa musique.
J’avoue sans honte que ce sont les chorégraphies époustouflantes de Kurt Browning qui m’ont poussée à regarder Casablanca et Chantons sous la pluie. Ce dernier est maintenant un de mes films préférés de tous les temps. Merci, Kurt!
4) Après les Championnats du monde, en mars, il ne reste plus que trois mois à attendre avant l’annonce des participants aux différentes épreuves automnales du Grand Prix et le recommencement du cycle saisonnier.
Ma sœur et moi avons toujours hâte à la fin du mois de juin. Une fois l’alignement des compétitions annoncé, le débat sur les affrontements les plus intéressants et les groupes les plus relevés peut commencer. N’essayez même pas de me dire que le Grand Prix ne commencera pas avant quatre mois. Heureusement qu’il y a les fuites sur la musique des programmes et les diffusions des compétitions estivales sur le Web pour patienter.
5) Vous possédez des centaines de cassettes VHS immortalisant toutes les compétitions ou spectacles jamais télévisés.
L’ère numérique est un vrai bonheur! Aujourd’hui, je peux trouver pratiquement tous les programmes que je veux sur YouTube. J’ai beaucoup de mal à ne pas passer des heures à regarder mes chorégraphies préférées. (Et par là, je ne veux pas dire que j’ai déjà regardé toutes les danses libres Bourne et Kraatz en ordre chronologique. Ok, peut-être que oui.)
6) Quand il est entré en vigueur en 2004-2005, vous avez appris les tenants et les aboutissants du système de notation de l’ISU et vous avez même déjà apporté une copie des règlements et du code de pointage avec vous à une compétition.
Je l’avoue, je l’ai déjà fait. Mais je dois dire qu’aux Internationaux Patinage Canada à Halifax, nos voisins nous ont été très reconnaissants de pouvoir leur expliquer comment les points étaient attribués. Encore aujourd’hui, j’actualise compulsivement la page Web des résultats en attendant le pointage détaillé des juges pour disséquer qui a obtenu quel résultat pour quel élément.
7) Vous devenez EXTRÊMEMENT nerveux quand vos patineurs préférés sont en compétition et votre comportement devient étrange.
Ma sœur me rappelle sans cesse la fois où j’ai lancé des Cheezies sur la télévision quand Kurt Browning est entré sur la patinoire aux Championnats du monde de 1992 et j’ai bien fait rire un de mes collègues en hyperventilant pendant le programme court de Patrick Chan à Sotchi. Dès qu’il a eu terminé, mon professionnalisme est revenu.
8) Vous inventez des chorégraphies dans votre salon en incluant les bonnes carres d’entrée pour les juges sur une musique soigneusement choisie.
À la fin des années 90, la trame sonore d’Apollo 13 était ma musique idéale. Je pense toujours qu’elle a été sous-utilisée (heureusement qu’il y a Paul Wylie).
9) Vous avez réglé le cadran très tôt le matin pour ne pas manquer une compétition outre-mer en direct.
Aujourd’hui, on peut regarder presque toutes les compétitions internationales, même s’il s’agit d’une vidéo qui coupe sans arrêt avec un commentaire en russe sur un écran minuscule.
10) Vous visitez quotidiennement un forum qui donne des nouvelles toutes chaudes, ne se fatigue jamais des vieilles rivalités et qui a son propre langage secret.
Allô FSUniverse! Je sais où aller pour obtenir les nouvelles du jour. Je ne me lasse pas non plus des débats quasi quotidiens sur Kwan ou Lipinski, Mao ou Yuna ou Yagudin ou Plushenko. Je comprends aussi parfaitement ce que « OES » ou « voidy » signifient, même si j’ai du mal à l’expliquer.
Mon nom est Paula et je suis une fan(atique) de patinage artistique.