Skyriders au cœur du succès en trampoline
Sur la rue Leslie, à Richmond Hill, en Ontario se trouve ce qui, autrefois, était un garage automobile. Mais cela fait longtemps qu’on y a creusé le sol et installé des trampolines avec des matelas tout autour. Et depuis près d’une décennie, la « Skyriders Trampoline Place » est la maison des meilleurs trampolinistes du Canada.
C’est là que Karen Cockburn s’est entraînée pour devenir une triple médaillée olympique. Jason Burnett, qui a remporté une médaille d’argent l’été dernier à Beijing, s’y entraîne également. La « Skyriders Trampoline Place » compte d’autres gymnastes, et parmi eux, mentionnons Rosannagh MacLennan, qui a terminé 7e à la finale des Jeux olympiques à Beijing et qui vient de défaire Cockburn pour le titre de championne canadienne 2009.
MacLennan a dit à Olympic.ca qu’à Skyriders il y a le meilleur équipement de trampoline au monde. « Nous avons l’une des meilleures installations au monde et également l’une des plus sécuritaires. Mais peut-être que je suis biaisée. »
L’architecte de Skyriders, Dave Ross, est entraîneur national de trampoline depuis 1976. Ross a été entraîneur de Mathieu Turgeon, de Cockburn et de Burnett et leur a permis de remporter cinq médailles olympiques depuis 2000. Ross conçoit et construit ses propres trampolines, dont cinq se trouvent à Skyriders. L’un d’entre eux est un « supertramp », qui fait deux fois la taille d’un trampoline régulier, et sur lequel, d’après MacLennan, les gymnastes peuvent sauter beaucoup plus haut, ce qui est idéal pour l’apprentissage de nouvelles figures.
Un tel succès olympique émanant d’un seul gymnase n’est pas chose commune. Mais c’est le cas de Skyriders, et MacLennan pense que cela s’explique par plusieurs raisons. C’est exceptionnel d’avoir un entraîneur (et ancien athlète) aussi expérimenté que Ross. En tant que fabricant d’équipement, Ross sait mieux que quiconque comment l’utiliser au mieux, comprend les différents aspects du sport et est passé maître dans l’art d’aider ses athlètes à garder leur calme.
« Il est beaucoup plus décontracté que l’idée dont se font les gens d’un entraîneur de ce calibre, » a ajouté MacLennan. Cet entraîneur a la capacité de garder son calme même dans les compétitions les plus intenses. « Il ne se stresse pas. Même si, au fond de lui, il est inquiet, il ne le montre pas aux athlètes. »
MacLennan affirme qu’il l’a aidée à passer au travers ses moments les plus angoissants aux Jeux olympiques de 2008. « Il m’a prise à l’écart et m’a demandé de lui dire franchement ce qui n’allait pas, ” explique-t-elle. « Il m’a dit « après tout le chemin parcouru, une seule compétition ou une seule journée ne peut ni te définir ni définir ce que tu es capable de faire. » »
À Skyriders, il règne une ambiance plaisante, et ce, grâce à une dynamique de groupe positive où les athlètes travaillent ensemble et socialisent entre eux. De plus, cela aide lorsque les meilleurs gymnastes au monde agissent en tant que mentors auprès des étoiles montantes.
Exemple concret : MacLennan, 20 ans, et Cockburn, huit ans son aînée. À ses débuts, MacLennan a orienté sa jeune carrière sur ce qu’avait fait Cockburn à son âge. Ensuite, dans l’équipe nationale, les deux ont commencé à s’entraîner ensemble. Elles sont devenues partenaires dans l’épreuve synchronisée et ont même été compagnes de chambre sur la route.
« J’ai beaucoup appris d’elle, » a affirmé MacLennan, qui a été demoiselle d’honneur au mariage de Cockburn. « Ses expériences, particulièrement avant Beijing, m’ont été très utiles. Elle m’a permis de savoir à quoi je pouvais m’attendre et ce que je devais faire. »
MacLennan décrit son expérience des Jeux de Beijing comme « merveilleuse ». Par ailleurs, elle a réalisé son objectif de participer à la finale (elle s’est classée parmi les huit premières). Détentrice aujourd’hui du titre du Championnat canadien pour la deuxième fois (également en 2005), MacLennan est également bien classée sur la scène mondiale. Actuellement, elle participe à cinq à six séances d’entraînement de deux heures chaque semaine sur le trampoline, ainsi qu’à deux ou trois séances au gymnase. (Le rythme augmente à l’approche d’une compétition d’envergure.)
Avec beaucoup de motivation et beaucoup de plaisir, Ross et elle établissent de nouveaux objectifs pour l’avenir, ainsi que les figures, le niveau de difficulté et les habiletés nécessaires pour une performance exceptionnelle aux Jeux olympiques de 2012 à Londres.
« Je sens que je peux accomplir de grandes choses dans le sport, » affirme MacLennan.
On ne sait pas encore si Cockburn se joindra à elle dans sa préparation pour les Jeux de Londres 2012. Toutefois, Cockburn continue de s’amuser et de s’entraîner sous les hauts plafonds de Skyriders.