L’équipe féminine de hockey sur gazon en Irlande pour sa quête olympique

Au sein des vastes étendues vertes du campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), on trouve des Canadiennes armées de bâtons qui cherchent à causer du trouble.

Si vous êtes de leur côté, vous n’avez pas à vous en faire. Elles veulent plutôt s’en prendre aux gens des autres pays, ce qui – même si cela peut sembler étrange – devrait leur donner l’appui des Canadiens puisqu’il s’agit de hockey.

Vendredi, l’équipe féminine de hockey sur gazon du Canada part pour l’Irlande, où elle participera à la deuxième ronde de la Ligue mondiale. Si elle accède à la prochaine étape du tournoi, elle aura effectué un autre pas en direction de son objectif, soit une participation à Rio 2016 – ce qui contribuerait également à faire connaître davantage son sport.

Regardez la vidéo réalisée au sujet des équipes masculine et féminine et intitulée « #FHC365 – A big year ahead » :

« Quand les Canadiens pensent à la réussite, ils pensent aux Jeux olympiques », a expliqué mardi Kate Gillis, 25 ans et capitaine de l’équipe féminine du Canada, sur le site Olympique.ca. Elle est partie de Kingston, en Ontario, pour s’établir à Vancouver quand elle était en 12e année et a terminé ses études secondaires par correspondance avant de s’intégrer au programme national. Elle aimerait mener l’équipe féminine aux Jeux olympiques dans sa première participation depuis 1992. « Certains d’entre nous n’ont pas la chance de se rendre là. Mais c’est notre objectif, d’aller aux Olympiques. »

Il est vrai que les Jeux olympiques ont le pouvoir de rassembler la nation et de transformer les Canadiens généralement polis en de vrais partisans. Il n’y a aucun doute quand l’unifolié est hissé pendant une cérémonie de remise des médailles : les Canadiens reconnaissent tous que seuls le travail acharné et le dévouement peuvent produire de tels résultats. L’intensité des Jeux olympiques peut influencer les émotions de la nation et contribuer à faire de nombreux athlètes des vedettes.

Kate Gillis, capitaine de l’équipe féminine de hockey sur gazon du Canada, pendant un entraînement à domicile de l’équipe à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver.

« Beaucoup de partisans et de spectateurs du sport associent réussite et participation aux Jeux olympiques. Que ce soit à Rio 2016, à Tokyo (en 2020) ou à tout autre endroit où les Jeux auront lieu par la suite, nous aimerions être présentes », ajoute Mme Gillis.

Les équipes féminine et masculine de hockey sur gazon du Canada auront deux occasions de se qualifier pour les Jeux olympiques cette année. Tout d’abord à la Ligue mondiale de hockey sur gazon, puis de retour au pays à l’occasion des Jeux panaméricains de 2015 à Toronto, où les gagnants se qualifieront automatiquement pour Rio 2016.

Hannah Haughn, 20 ans, affirme qu’elle est très « emballée de jouer au Canada parce que le hockey sur gazon n’est pas très connu ici ». Elle a commencé à pratiquer ce sport quand elle avait six ans à North Vancouver, où le hockey sur gazon est très populaire. C’est Kate Gillis qui l’a inspirée à se lancer dans une carrière de hockeyeuse professionnelle.

Hannah Haughn pendant l’entraînement.

« La première fois que j’ai assisté à une compétition internationale et que j’ai vu Kate jouer au match de qualification olympique en 2007, c’est ce qui m’a poussée à vouloir jouer pour l’équipe nationale; depuis, je suis accro », dit Mme Haughn, assise près de Kate dans les bureaux de l’équipe nationale à Vancouver, où une équipe petite, mais passionnée et attentionnée, tente d’aider les athlètes à atteindre leurs objectifs ambitieux.

TORONTO 2015 donnera aux joueurs la chance de montrer leurs talents devant leurs amis et les membres de leur famille qui n’ont pas l’occasion de les voir jouer à l’étranger très souvent. C’est quelque chose à quoi Brienne Stairs, meilleure marqueuse de buts de l’équipe, a beaucoup pensé.

« Quand nous allons jouer ailleurs, en Argentine par exemple, les foules locales sont impressionnantes », explique Mme Stairs, 25 ans et originaire de Kitchener, en Ontario. Elle a déménagé à Vancouver en 2011 pour participer à temps plein à l’équipe. « Les partisans (en Argentine) étaient merveilleux. Ce sera génial d’enfin jouer quelque part où la majorité des partisans sont derrière nous. »

Brienne Stairs (à gauche) dribble pendant l’entraînement. Elle est l’une des meilleures marqueuses de but de hockey sur gazon au monde.

Au Canada, le hockey sur gazon ne profite pas de la même admiration que la version « sur glace » du sport, mais les athlètes ne se laissent pas abattre pour autant.

« Si cela me décourageait, je ne crois pas que je serais ici », ajoute Mme Haughn avec conviction.

« Pour nous, tout ce qui importe est de jouer. Nous consacrons notre vie à ce sport et nous avons dû faire des sacrifices et des choix pour arriver où nous sommes et être disponibles en tout temps », affirme Mme Gillis, faisant écho à la déclaration de Hannah.

Les joueuses de l’équipe nationale portent des masques protecteurs, tandis que leurs adversaires profitent d’un coin de pénalité.

Presque partout ailleurs, ce sport s’appelle tout simplement « hockey » sans qualificatif. Il s’agit de l’un des sports les plus compétitifs au monde et il existe des tournois de haut niveau sur chacun des continents habitables (à l’exception de l’Antarctique).

Essayer d’améliorer la place du Canada dans une compétition aussi chaudement disputée n’est pas une mince affaire, mais les joueuses sont à la hauteur de la tâche. En Irlande, elles espèrent continuer à attirer l’attention du monde du hockey en se rendant à la prochaine ronde de la Ligue mondiale.

« C’est pour cela que nous jouons au hockey sur gazon, c’est pour cela que nous nous entraînons », déclare Mme Haughn.

(De gauche à droite) Brienne Stairs, Hannah Haughn et Kate Gillis avant leur départ pour l’Irlande où elles participeront à la deuxième ronde de la Ligue mondiale.

« Je crois que nous avons gagné un peu de respect », affirme Mme Stairs en faisant référence aux compliments qu’elles ont reçus des équipes rivales pendant un tournoi récent en Nouvelle-Zélande, l’une des meilleures équipes. « Notre objectif (en Irlande) est de nous retrouver dans les deux meilleures équipes et de passer en troisième ronde. »

« Nous allons donc en Irlande avec une certaine confiance… nous allons essayer de jouer vraiment bien là-bas », conclut Mme Gillis, tandis que l’équipe profite de quelques jours de congé avant d’entreprendre la prochaine étape de son parcours vers les Jeux olympiques.

Au moment où l’équipe féminine s’apprête à se rendre en Irlande pour participer à la deuxième ronde de la Ligue mondiale, l’équipe masculine a déjà commencé sa série de matchs à San Diego, en Californie. Les hommes participeront jeudi à un match des quarts de finale de la deuxième ronde. 

Photo principale : Kate Gillis aux Jeux du Commonwealth de 2014 à Glasgow; photo de Yan Huckendubler obtenue par l’entremise de Hockey sur gazon Canada.