Recommandations olympiques importantes en vue de l’assemblée de Monaco

Le Comité international olympique a publié aujourd’hui 40 recommandations qui devraient servir de guide pour l’avenir des Jeux olympiques.

La liste fait partie de l’agenda olympique 2020 dont les membres du CIO débattront pendant l’assemblée extraordinaire des 8 et 9 décembre avant de les soumettre à un vote. Les recommandations s’attaquent à des problèmes concrets du Mouvement olympique et proposent des idées intéressantes parmi un tas de sujets qui ne toucheront probablement jamais la plupart d’entre vous.

Les choses importantes

Seules deux villes sont candidates pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022 : Beijing et Almaty au Kazakhstan. À titre de comparaison, huit villes étaient en lice quand Vancouver a posé sa candidature pour les Jeux olympiques d’hiver de 2010, et trois villes ont été retenues comme finalistes. Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps? La fortune que la Russie a dépensée à Sotchi a changé la donne, et nombreux sont ceux qui croient que les Jeux d’été ont pris trop d’ampleur.

En construisant six nouveaux sites au bord de la mer Noire, Sotchi a pulvérisé le record des Jeux olympiques les plus chers de l’histoire.

Les recommandations 1 et 3 traitent de la situation en encourageant les villes à présenter des candidatures moins dispendieuses et plus flexibles, en ayant notamment recours à des sites existants et en autorisant « l’organisation de sports entiers ou de disciplines hors de la ville hôte ou, dans des cas exceptionnels, hors du pays hôte, notamment pour des raisons géographiques et de durabilité » (recommandation 1.4). Le CIO entend même défrayer certains des coûts liés à la procédure de candidature.

Le lancement d’une chaîne olympique numérique qui présentera des compétitions internationales et d’autre matériel olympique en ligne (recommandation 19).

Les Jeux olympiques sont aussi intéressants parce qu’ils représentent l’apothéose de la plupart des sports. Ce n’est pas une nouvelle pour personne, et c’est pour cette raison que le spectacle récolte toujours des droits télévisuels colossaux. La recommandation 8 propose donc d’améliorer les relations avec les ligues professionnelles. Elle fait peut-être référence à la participation de la LNH aux Jeux de PyeongChang qui n’est toujours pas réglée. Les golfeurs, les planchistes et les coureurs sont aussi des professionnels, mais moins de conflits opposent leurs ligues et circuits aux Jeux olympiques. Certains d’entre eux font même la belle part aux Jeux, et c’est peut-être l’absence d’une structure complexe opposant propriétaires d’équipes, syndicats de joueurs et droits de diffusion qui le permet.

Sidney Crosby

Le CIO veut maintenir de bonnes relations avec les ligues professionnelles comme la LNH pour faire en sorte que les meilleurs athlètes soient présents aux Jeux olympiques.

Mais revenons aux Jeux qui ont pris trop d’ampleur.

La recommandation 9 propose de limiter le nombre de participants aux Jeux d’été à 10 500 athlètes (ce qui équivaut plus ou moins au nombre d’athlètes présents aux Jeux de 2012 à Londres) qui disputeront un maximum 310 finales (il y en aura 306 à Rio). Pour les Jeux d’hiver, le CIO fixe la limite à 2900 athlètes (il y en avait plus de 2800 à Sotchi et c’était un record) et 100 finales. Il y en a eu 98 à Sotchi.

La recommandation 10 propose quant à elle un changement radical de philosophie. Les Jeux olympiques cesseraient d’être un programme basé sur les sports pour se concentrer sur un nombre défini d’épreuves. Ceci pourrait avoir deux conséquences : la recommandation ouvre la porte à l’attribution de moins d’épreuves à certains sports et à l’introduction d’épreuves exclusives à une édition des Jeux selon les propositions des comités d’organisation. On pense à davantage d’épreuves acrobatiques l’hiver, à moins de catégories de poids en judo ou en boxe, ou à l’ajout de quelques épreuves de planche à roulettes ou de wushu. Tout est possible.

Le wushu veut faire partie des Jeux olympiques :

Plusieurs recommandations (15-17) concernent la protection et la célébration des athlètes en insistant sur la volonté du CIO que le sport olympique soit un sport juste. Le CIO veut notamment récompenser les athlètes propres (recommandation 17) en organisant une cérémonie de remise des médailles pour les athlètes qui se voient décerner leur médaille à la suite de la disqualification d’un concurrent. Plus tôt cette année par exemple, Dylan Armstrong s’est vu décerner la médaille de bronze de l’épreuve du lancer du poids des Jeux de Beijing quand le Bélarussien Andrei Mikhnevich a été suspendu. Vous pensez sûrement comme moi que Dylan mérite au moins une cérémonie de remise des médailles pour remplacer celle qu’il a ratée à Beijing. À l’avenir, les autres athlètes dans la même situation pourraient y avoir droit.

À LIRE : Les 40 recommandations de l’agenda olympique 2020

En résumé

Les 40 recommandations et l’agenda olympique 2020 sont particulièrement chers au président du CIO, Thomas Bach, qui est arrivé à la tête du Mouvement olympique à un moment où celui-ci fait face à des enjeux sans précédent. D’un côté, les Jeux olympiques sont plus populaires et lucratifs que jamais, mais ils ont pris des proportions démesurées. Les derniers Jeux ont été minés par des problèmes sociaux, et ils sont d’une pertinence discutable pour la prochaine génération d’amateurs de sport. Le CIO travaille à l’élaboration de la liste depuis l’automne 2013 et affirmait, aujourd’hui, que toutes les recommandations adoptées le mois prochain à Monaco seraient mises en œuvre au cours des « prochaines années ».

Photo de la couverture : Compte Flickr du CIO