Athlètes de la semaine : Mike Janyk et Manuel Osborne-Paradis

Tous les enfants méritent d’avoir leur chance.

C’est ce que dit Manuel Osborne-Paradis, de Vancouver (C.-B.), qui a aidé à cofonder un camp de ski avec son coéquipier de descente Mike Janyk, de Whistler (C.-B.). La Mike and Manny Foundation offre aux enfants démunis la chance de faire du ski avec deux des meilleurs skieurs canadiens, et ce tout à fait gratuitement.

Tandis que débute la Semaine de l’action bénévole, les gestes altruistes que posent Mike Janyk et Manuel Osborne-Paradis pour redonner à la communauté leur ont valu la reconnaissance de l’Équipe olympique canadienne et sont donc nommés athlètes de la semaine.

« Nous avons eu beaucoup d’aide au cours de notre carrière, aide qui nous est venue de personnes importantes », explique Mike Janyk, olympien à deux reprises. « Nous avons constaté que nous en étions rendus à un moment où nous pouvions redonner au prochain, et nous avons eu l’idée du camp. »

Six ans après avoir démarré le camp, les deux « cowboys canadiens » l’ont vu prendre de l’ampleur. À sa première année, le camp a accueilli huit jeunes – tous en provenance de la C.-B. –, et aujourd’hui, il en accueille 16 qui proviennent désormais de partout au pays.

Chaque personne qui demande à participer au camp doit remplir un questionnaire avec réponses à développement et le soumettre accompagné d’une lettre de référence rédigée par un entraîneur. Après avoir été sélectionné, chaque jeune skieur a droit à un séjour de quatre jours, toutes dépenses payées, à Whistler, en Colombie-Britannique, sans mentionner l’occasion d’apprendre auprès de deux athlètes qui comptent à leur fiche des podiums en Championnats du monde et en Coupe du monde. Les participants sont issus de familles ayant des difficultés à financer le sport très coûteux qu’est la course à ski.

« Le ski est devenu tellement coûteux au fil des années », affirme Manuel Osborne-Paradis, double olympien lui aussi. « C’est vraiment désolant de voir des enfants qui réussissent bien dans un sport ne pas pouvoir réaliser leurs rêves en raison de contraintes financières. »

Certains des participants sont les meilleurs skieurs du pays dans leur catégorie d’âge. D’autres n’ont peut-être pas d’avenir dans le monde de la compétition, mais ont une passion sans limites pour le sport.

Pour Mike Janyk, la portée de ce qu’ils redonnent à la communauté a pris tout son sens quand son résultat décevant aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver lui a donné une tout autre perspective.

« J’ai fait ma course et j’ai terminé au 13e rang, et je n’étais pas du tout satisfait », déclare-t-il. « Je voulais une médaille et j’ai donc été très déçu. Je marchais dans la foule, et quatre ou cinq parents m’ont approché pour me dire que leur enfant était venu au camp, et que cela avait changé leur vie. Et qu’ils en parlaient encore aujourd’hui. J’étais au bord des larmes après ma descente et ma performance parce que j’étais dévasté. Les commentaires des parents m’ont donné pour la première fois de la perspective au sujet de ce que nous faisions. »

Les deux athlètes espèrent que leur Fondation continuera de prendre de l’ampleur et de redonner à la communauté, et ce sous forme de bourses de haute performance. Ils espèrent aussi qu’elle pourra aider des enfants démunis et de quartiers défavorisés à s’initier au ski. Cependant, ils ne peuvent y arriver seuls. Ils tiennent d’ailleurs à souligner le remarquable travail de leurs collègues entraîneurs Johnny Crichton et Nick Cooper, ainsi que de Jane Osborne – la mère de Manuel – qui fait tous les repas pendant l’expérience de quatre jours.

Cette année, le camp se termine le 20 avril. Par la suite, les deux skieurs profiteront d’une journée de congé avant de se rendre à un camp d’entraînement de trois semaines en vue de continuer la poursuite de leurs rêves : la préparation pour Sotchi 2014.

« Avec le camp nous voulons que les jeunes soient à leur meilleur et qu’ils poursuivent leurs rêves », affirme Mike Janyk. « Nous voulons qu’ils montrent leur amour pour le sport, et c’est ce que nous faisons aussi. »

– George Fadel

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