Pas d’Olympiques, aucun problème : Le baseball est excité pour Guadalajara

Le Canadien Chris Begg (Uxbridge, Ont.) lance contre le Japon aux Jeux Olympiques de 2008 à Beijing.

Tant que les XVI Jeux panaméricains se déroulent en octobre, un groupe unique d’équipes vont représenter le Canada à Guadalajara, Mexique. Tout au cours de l’été, on profile des neuf sports qui concourent seulement aux Jeux panaméricains.

Pour la première fois en 11 ans, Baseball Canada se trouve dans une situation plutôt peu familière.

En 2004, les équipes ont participé sur la scène olympique à Athènes, puis quatre ans plus tard, c’est à Beijing qu’on a pu les voir.

Mais puisque le sport est retiré du programme olympique dès l’an prochain, à Londres, Équipe Canada a une nouvelle mission.

Pour la première fois depuis qu’elle a été hôte à Winnipeg en 1999, l’équipe canadienne se prépare pour les Jeux panaméricains. Maintenant que les préoccupations budgétaires qui l’empêchaient de participer aux deux épreuves sont éliminées, Baseball Canada savoure l’occasion.

« Nous nous trouvons dans une situation où nous pouvons donner priorité aux Jeux panaméricains », a déclaré Greg Hamilton, directeur des équipes nationales chez Baseball Canada. « C’est très emballant pour nos joueurs puisqu’ils sont tous professionnels. Ils jouent beaucoup de parties dans de très bons environnements, donc pour eux, un tournoi, ce qui représente en soi plus de parties, n’est pas très unique, à moins qu’il ne se passe quelque chose en plus, et un tournoi multisports, ça rend les choses très spéciales. »

Les professionnels qui composent l’équipe ne sont cependant pas des professionnels que l’on pourrait reconnaître. Contrairement à Hockey Canada qui bénéficie d’une pause de deux semaines dans la Ligne nationale de hockey pour permettre aux joueurs de participer au tournoi olympique, les joueurs qui participent traditionnellement à la plupart des compétitions internationales de baseball sont des étoiles montantes de la ligue mineure des équipes de la ligue majeure. Les joueurs sont répartis selon les diverses catégories, de A à AAA, mais s’ils se font appelés dans les grands clubs, ils deviennent inadmissibles.

Avec les préparatifs continus en vue des Jeux panaméricains, la direction se trouve face à un scénario intéressant tandis qu’elle assemble son équipe. Le groupe qui se trouvera sur le terrain pour la partie d’ouverture qui aura lieu cet automne à Guadalajara pourrait ne ressembler guère à celle qui s’est qualifiée avec succès l’an dernier, ce qui fait que la planification stratégique est essentielle.

« Pour nous, (l’essentiel) est l’accès aux joueurs. Il s’agit de nous assurer que nous pouvons nous servir du meilleur talent disponible et que nous prenons la bonne décision à savoir qui nous ajoutons à notre équipe », a expliqué M. Hamilton. « Il s’agit d’avoir des relations avec les clubs et les organismes professionnels ainsi qu’avec les joueurs, parce que nous n’avons pas nécessairement le contrôle total du processus de prise de décisions. »

Parmi les exemples notoires, on trouve le joueur de troisième but espoir des Blue Jays de Toronto, Brett Lawrie. Après avoir joué pour l’équipe de qualification panaméricaine, il est grandement probable que M. Lawrie ne soit pas disponible pour les Jeux qui se dérouleront au Mexique puisqu’il est sur le point de se faire rappeler de l’équipe AAA de Las Vegas pour se joindre aux Blue Jays. Dès que cela se produit, le Canada perd ses chances.

La direction ciblera plutôt le plus grand nombre de joueurs chevronnés pour l’équipe panaméricaine, puisque un tiers du groupe qui a terminé en sixième place à Beijing est revenu au jeu au tournoi de qualification en octobre dernier. Au nombre de ces joueurs, on trouve les lanceurs Scott Diamond (Guelph, Ontario), Emerson Frostad (Calgary, Alberta), Steve Green (Greenfield Park, Québec) et Mike Johnson (Edmonton, Alberta), le receveur Chris Robinson (Dorchester, Ontario), les voltigeurs Adam Stern (London, Ontario) et Scott Thorman (Cambridge, Ontario) et le joueur de premier but Jimmy Van Ostrand (Richmond, Colombie-Britannique). M. Hamilton croit que l’ajout de certains de ces joueurs ou de tous ceux-ci pourrait donner à son club un coup de pouce de grande importance.

« Nous avons besoin des professionnels d’expérience de la ligue mineure. C’est ce qu’il faut au cœur de l’équipe pour une compétition internationale », a déclaré M. Hamilton. « Ils ont déjà participé à des compétitions de la sorte, ils ont composé avec la pression et ils jouent un grand rôle lorsqu’il s’agit d’avoir la capacité de réussir et d’attirer de jeunes de talent et de faire en sorte qu’ils (les jeunes talents) comprennent ce qu’ils ont à faire sans trop en faire ni donner trop d’importance à certaines choses. »

Le reste de l’équipe se composera probablement de joueurs plus jeunes, dont nombreux ont été repérés et étroitement surveillés par Équipe Canada au fil des ans. Puisque les joueurs ont tendance à se perfectionner à différentes vitesses dans la ligue mineure, Baseball Canada exploite un programme de perfectionnement junior national pour faire le suivi du progrès de chaque joueur.

« Nous avons une assez bonne idée de leur caractère, de leurs compétences et de leur talent lorsqu’ils sont jeunes », a mentionné M. Hamilton. « Nous procédons à un processus d’évaluation continu, mais nous sommes grandement familiers avec la plupart des joueurs canadiens. Il s’agit d’une familiarité qui a de bonnes racines et c’est grandement utile ainsi. »

M. Hamilton a ajouté que les joueurs se connaissent aussi très bien, puisqu’ils ont joué ensemble pour l’équipe junior nationale canadienne et dans les ligues mineures.

Le groupe prévoit se réunir à la fin septembre pour une série de démonstration contre les États-Unis. Ensuite, les joueurs auront une occasion importante de peaufiner leur jeu avant le tournoi panaméricain et la Coupe du monde qui se déroulera à Panama. Après une quatrième place aux Jeux olympiques d’Athènes et une médaille de bronze à leur dernière prestation aux Jeux panaméricains, l’occasion de réussir leur appartient.

« Je crois que toutes les équipes ont une chance à ce tournoi », a dit M. Hamilton. « À toute occasion donnée, nous avons démontré que nous pouvons vaincre contre n’importe qui dans le monde. Ce n’est pas un accident si nous avons frappé à la porte. »