Revisitons les Jeux de Sydney 2000 avec le champion olympique Simon Whitfield

Son inlassable poursuite du succès

Il y a dix ans aujourd’hui, Sydney organisait la cérémonie d’ouverture de ce qui est connu comme les « Jeux du millénaire ». En tout, 199 nations avaient envoyé 10 650 athlètes en Australie, ou le Canada avait récolté 14 médailles et s’était illustré de plusieurs façons.

Le lutteur Daniel Igali a été champion olympique dans la catégorie 69 kg en lutte libre. Daniel Nestor et Sébastien Lareau ont décroché la première médaille d’or du Canada en tennis. La plongeuse Anne Montminy a remporté deux médailles, soit l’argent au 10 mètres synchro (avec Émilie Heymans) et le bronze au 10 mètres. La trampoliniste Karen Cockburn a remporté la première d’une série de trois médailles olympiques d’affilée. L’équipe masculine de basketball a créé tout une surprise en venant à bout de l’équipe de Yougoslavie, championne du monde en titre, pour remporter leur poule.

La première médaille du Canada à Sydney a propulsé un athlète sous les feux de la rampe, et il y est encore. C’était une médaille d’or en triathlon. Olympic.ca s’est entretenu avec Simon Whitfield au sujet de ses premiers Jeux olympiques.

Comment vous sentiez-vous avant les Jeux de Sydney? Nerveux? Excité? Confiant?

J’étais très excité, et tous ces rêves d’enfance dans lesquels je participais aux Olympiques, j’entendais l’hymne national, je portais l’uniforme de parade et je représentais le Canada étaient en train de se réaliser. J’ai été à l’école à Sydney, j’avais obtenu, six ans auparavant, mon diplôme sur les marches de l’Opera House, à cinq pieds de la ligne d’arrivée. J’étais nerveux, confiant, excité et prêt à concourir.

Quel a été votre état d’esprit pour le tout premier triathlon olympique?

J’étais dans le meilleur état d’esprit possible. J’étais détendu et excité; je souriais, je profitais de tout et malgré tout j’étais prêt à compétitionner. Je ne me sentais pas dépassé par les événements parce que j’étais comme un enfant qui s’amuse sans avoir d’autres attentes que les objectifs que je m’étais fixés.

À quel moment vous êtes-vous rendu compte que vous pourriez gagner une médaille olympique?

Lorsque j’ai dépassé (l’allemand) Stephan Vukovich à l’entrée de l’Opera House. Il avait déjà joué toutes ses cartes, et j’ai pu réagir lorsque je suis passé près de lui, car ses épaules étaient affaissées et il avait ralenti le pas. J’ai levé mes deux bras au ciel et c’était fini. J’étais sur le point de devenir champion olympique.

Quelle a été la signification de la médaille d’or olympique en triathlon pour le Canada?

J’espère qu’elle a inspiré les gens à se donner des défis, à aller dehors et à s’entraîner, à établir un objectif et à le poursuivre. J’espère qu’elle a donné la chair de poule aux enfants et qu’ils ont pu se dire qu’un jour ils iraient eux aussi aux Olympiques afin de représenter le Canada.

Décrivez votre parcours entre l’or en 2000 et l’argent en 2008.

C’était une expérience intéressante, stimulante et enrichissante. J’étais dans l’anonymat le plus total, et brusquement, je prenais une bière en compagnie du premier ministre et je dînais avec la Reine d’Angleterre. Je courais en maillot de bain pour gagner ma vie, et je me suis retrouvé sur une boîte de céréales et mon propre contenant de vitamines. C’était irréel, c’était exigeant et dur des fois. Les gens s’attendaient à me voir agir d’une certaine façon, et je ne pouvais pas toujours répondre à leurs attentes, alors j’ai pensé que j’étais en train de les laisser tomber. À 25 ans, tout cela représentait un grand défi, et tout ce que je voulais faire était de concourir et de m’entraîner sans toutes ces complications. En d’autres mots, j’ai échoué à Athènes en 2004. (Il s’était classé 11e.) J’en ai tiré des leçons et j’ai fait de mon mieux en 2008 avec à mes côtés une merveilleuse partenaire et ma première fille. Elles m’ont permis de rester équilibré avec les pieds sur terre, ce qui m’a aidé à faire face aux distractions et à la pression.

Qu’est-ce qui vous vient en tête lorsque vous pensez aux Jeux de 2012?

Reprendre ma médaille! Non, sérieusement, je pense à la préparation et au processus, c’est tout ce qui me vient à l’esprit maintenant. Le processus, la poursuite inlassable du processus.