Une jeune reporteure voyage du Nunavut à Singapour

Il faut parcourir 13 000 km pour se rendre à Singapour à partir du Nunavut. Emily Ridlington a fait le voyage pour avoir la chance de toute une vie : être reporteure aux Jeux olympiques de la jeunesse.

Le programme Jeunes reporteurs est une nouvelle initiative du Comité international olympique, dans le cadre duquel 30 journalistes âgés de 18 à 24 ans sont choisis pour vivre l’expérience des Jeux en tant que médias accrédités, produisant des articles, des photos et des émissions aux Jeux de Singapour 2010.

Ridlington, 23 ans, résidente d’Iqaluit, est passionnée par son travail : « Le journalisme est axé sur les gens, il s’agit d’écouter les gens raconter leur histoire. »

Depuis le début de son affectation, elle a suivi des ateliers avec un nombre impressionnant de journalistes sportifs de renom et a couvert des conférences de presse et des sports, y compris l’athlétisme et la natation.

C’est d’ailleurs au site de natation que Ridlington a rencontré le nageur irakien Ahmed Salam Al-Dulaimi, dont la détermination l’a beaucoup touchée. « Il a 18 ans et cela fait huit ans qu’il a appris à nager dans le fleuve Tigre, raconte-t-elle. Il a dû arrêter de s’entraîner pendant trois ans parce qu’il n’avait pas accès à une piscine. Je pense qu’il symbolise ce que représentent vraiment ces Jeux. »

Ce fut un défi en lui-même que d’écouter l’histoire d’Al-Salaimi, car il a fallu faire appel à des interprètes pour l’entrevue. Les questions de Ridlington ont été traduites de l’anglais au chinois et ensuite du chinois à l’arabe pour permettre au jeune nageur d’y répondre.

Originaire de Sackville, au Nouveau-Brunswick, Ridlington avait suivi le programme de journalisme de l’Université Carleton à Ottawa. Après sa graduation, elle a voyagé en Europe et en Chine tout en travaillant en journalisme et en communications, mais ce qui l’intéressait vraiment était de travailler comme reporteure.

Elle a sauté sur l’occasion lorsqu’elle a trouvé un poste au Nunavut News et a dû déménager dans l’arctique. « Si j’avais décidé de ne pas y aller, j’en serais toujours à me demander ce qui serait arrivé et je n’aime pas ça. »

Au cours des mois précédents, elle avait soumis son CV et son porte-folio pour une nouvelle opportunité qui se présentait sous la forme d’un poste bénévole dans le cadre d’un programme intitulé Jeunes reporteurs. Le programme n’avait que 30 places disponibles, mais Ridlington s’est distinguée par sa passion pour le Mouvement olympique et son amour du sport.

« Je pense que les Olympiques sont une excellente plate-forme pour différents pays et nationalités — dans le contexte sportif – de créer des liens », ajouta-t-elle.

Tout juste quelques semaines après ses débuts au Nunavut News, on lui a offert d’être la jeune reporteure du Canada à Singapour. Son employeur a vu les bienfaits de l’expérience et de la formation qu’elle recevrait et a donc approuvé son voyage.

Après 36 heures de voyage réparties sur trois jours, elle est arrivée à Singapour. L’été à Singapour se caractérise par des températures maximales avoisinant les 30 degrés et un fort taux d’humidité. « C’est tout un changement côté température. L’été dans l’arctique est très court, et les températures peuvent grimper jusqu’à 18 degrés. »

Aujourd’hui, elle baigne complètement dans l’ambiance du Village olympique de la jeunesse. Dans la deuxième partie de son affectation à Singapour, elle se concentre sur la à la radiodiffusion et la photographie.

Le 28 août, la dernière médaille sera remise, le dernier feu d’artifice illuminera le ciel de Singapour, et Emily Ridlington entreprendra un long voyage pour le retour à la maison; elle sera devenue une meilleure reporteure et une admiratrice enthousiaste des sports.