Florence Brunelle choisit le patinage de vitesse sur courte piste, jour après jour
L’un des avantages de connaître le succès dès un jeune âge, c’est peut-être d’avoir plus de temps pour faire grandir sa perspective et la faire évoluer en même temps que sa carrière sportive. C’est exactement ce qu’a vécu Florence Brunelle, patineuse de vitesse sur courte piste d’Équipe Canada.
« Avant mes premiers Jeux olympiques, je patinais parce que j’étais une patineuse. Maintenant, je patine parce que j’aime ça, et je choisis de le faire chaque jour. »
Brunelle a d’abord été inspirée en regardant les compétitions de courte piste des Jeux de PyeongChang 2018, alors qu’elle n’avait que 14 ans.
« Je me suis dit : «Je veux être là un jour.» », raconte-t-elle.
Elle n’a pas eu à attendre longtemps. Quatre ans plus tard, à seulement 18 ans, elle prenait le départ de ses premiers Jeux olympiques d’hiver à Beijing 2022.
En route vers ce moment, Brunelle a remporté deux médailles de bronze aux Jeux olympiques de la jeunesse 2020, puis deux médailles d’argent aux Championnats du monde juniors de l’ISU la même année. Elle a ensuite fait ses débuts aux Championnats du monde seniors de l’ISU en 2021.
À Beijing 2022, elle a terminé 19e au 500 m et a raté de peu le podium avec l’équipe féminine du relais 3000 m, qui a pris le quatrième rang. En finale du relais mixte, Brunelle est entrée en collision avec une concurrente, ce qui a entraîné une pénalité pour le Canada et coûté une médaille à l’équipe. Le résultat était difficile à encaisser, et la période suivant les Jeux a été éprouvante pour la jeune athlète.
« J’ai dû prendre du recul pour m’assurer que c’était bien ce que je voulais faire dans la vie. Ça a été l’un des moments les plus difficiles de ma vie, » confie Brunelle. « Mais aujourd’hui, je suis vraiment reconnaissante d’avoir vécu tout ça, parce que ça m’a énormément appris. La personne que je suis aujourd’hui, c’est grâce au temps que j’ai pris pour réfléchir, pour choisir qui je voulais être et qui je voulais devenir. »
Au cours des deux dernières années, Brunelle estime avoir beaucoup mûri sur le plan mental, notamment en redéfinissant sa propre notion du succès.
« Je pense que le succès a pris un sens complètement différent au cours des deux dernières années, » dit-elle. « Pour moi, le succès, c’est de pouvoir me valoriser en fonction de ce que je fais chaque jour. Tout est dans le processus. »
Et cette nouvelle perspective porte déjà ses fruits. La saison dernière, Brunelle a remporté sa première victoire individuelle sur le circuit de la Coupe du monde — désormais appelée Tournée mondiale ISU de courte piste — en s’imposant sur 500 m à Tilburg, aux Pays-Bas.
Elle s’est également distinguée comme membre clé des équipes de relais d’Équipe Canada. Aux Championnats du monde 2025 de l’ISU, Brunelle a aidé le Canada à décrocher deux titres mondiaux : celui du relais féminin 3000 m (avec Courtney Sarault, Rikki Doak et Kim Boutin) et celui du relais mixte 2000 m (avec Boutin, William Dandjinou et Steven Dubois).
« Ces dernières années, individuellement, nous avons toutes connu beaucoup de succès. Mais de pouvoir se rassembler et devenir la meilleure équipe du monde, c’est quelque chose qu’on voulait accomplir, » explique-t-elle.
« C’était vraiment génial de voir comment l’équipe s’est développée au fil de la saison, en voyant tout le monde être vulnérable, ouvert et prêt à faire ce qu’il fallait pour y arriver. »
Pour Brunelle, l’un des plus grands apprentissages est que, dans une équipe, les différences sont une force, pas une faiblesse.
« Pendant un moment, je pensais qu’il fallait que tout le monde soit sur la même longueur d’onde pour réussir. Mais on a compris que chacun peut être différent, et qu’on a besoin de ces différences pour tirer le meilleur de chacun. »

Florence Brunelle, du Canada, célèbre avec une coéquipière après la victoire de son équipe en finale du relais mixte aux Championnats du monde de patinage de vitesse sur courte piste de l’ISU, au Capital Indoor Stadium, à Beijing, le dimanche 16 mars 2025. (Photo : AP/Andy Wong)
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À un an des Jeux olympiques, le moment était bien choisi pour que l’équipe trouve sa cohésion.
« C’était un peu comme : “OK, on est capables de le faire ! Alors essayons de le refaire l’an prochain !” » dit-elle.
L’été dernier, Brunelle a dû composer avec une hernie au bas du dos qui a ralenti son entraînement. Elle a terminé cinquième au classement général des Championnats canadiens de courte piste à la fin août — un résultat qui l’a un peu déçue après avoir remporté le titre de championne nationale en 2024.
Malgré tout, sa performance lui a permis d’être sélectionnée au sein d’Équipe Canada pour la Tournée mondiale ISU de courte piste, qui débutera à Montréal avec deux week-ends consécutifs de compétition, du 9 au 12 octobre et du 16 au 19 octobre. Les résultats des quatre étapes de la Tournée détermineront le nombre de places dont disposera le Canada pour le patinage de vitesse sur courte piste aux Jeux de Milano Cortina 2026, ainsi que les athlètes qui les occuperont.
Brunelle accueille avec confiance les défis sur la route vers ses deuxièmes Jeux olympiques.
« Chaque petit obstacle que j’ai surmonté m’a appris quelque chose, » dit-elle. « Le patinage est un choix que je fais chaque jour, parce que c’est ce qui me rend heureuse et ce que je veux faire. Ça m’a permis de garder mon bonheur et ma joie entre mes propres mains.»
Vous pouvez acheter vos billets pour venir encourager Brunelle et Équipe Canada à Montréal, ou suivre les compétitions en direct sur Radio-Canada.