La skieuse de bosses Maïa Schwinghammer progresse en vue de Milano Cortina 2026

« J’ai tellement appris en ne participant pas (à Beijing 2022) et j’ai simplement réalisé ce qu’il fallait vraiment en tant qu’athlète, ainsi que le niveau de dévouement que je devais avoir. Et je pense qu’on a pu le voir dans mon parcours. J’ai apporté les changements que je devais faire. »

L’un des plus grands atouts mentaux d’un athlète est sans doute d’avoir un esprit en constante progression : cette capacité à voir les erreurs comme des occasions d’apprendre, à accueillir les défis et à croire en son potentiel de progression. C’est une qualité que la skieuse de bosses de 24 ans Maïa Schwinghammer possède en abondance.

Peut-être que cela vient de ses racines à Saskatoon, en Saskatchewan. Lorsqu’on rêve de devenir skieuse acrobatique de haut niveau dans une région réputée pour sa platitude, il faut sans doute apprendre très tôt à penser grand.

La saison 2024-2025 a marqué un tournant pour Schwinghammer. Elle a débuté avec une quatrième place en Coupe du monde à Ruka, en Finlande, suivie d’une troisième place à Idre Fjäll, en Suède. En janvier, elle a décroché sa toute première victoire en Coupe du monde, d’autant plus savoureuse qu’elle est survenue devant un public canadien à Val St-Côme, au Québec. La semaine suivante, elle est de nouveau montée sur le podium, cette fois avec une troisième place à Deer Valley, en Utah.

« C’est drôle de repenser à cette saison et de me souvenir à quel point j’étais heureuse de ma quatrième place à Ruka, parce qu’à la fin, une quatrième place à Livigno (lors de l’événement test olympique), ce n’était plus aussi amusant ! », a raconté Schwinghammer en riant.

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Maïa Schwinghammer participe à l’épreuve de bosses féminine aux Championnats du monde de ski acrobatique FIS 2025 à l’Engadine, en Suisse (Rudi Garmisch/FIS Freestyle).

La saison n’a toutefois pas été exempte de difficultés. En février, Schwinghammer a subi une lourde chute au Utah, suivie d’une forte grippe au Kazakhstan, juste avant la Coupe du monde de Livigno.

Elle est cependant revenue en force pour décrocher le plus grand résultat de sa saison : une brillante médaille de bronze aux Championnats du monde FIS de ski acrobatique à Engadine, en Suisse. Ce résultat lui a permis d’assurer sa préqualification pour les Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026.

« Après Val St-Côme, la qualification olympique était devenue beaucoup plus proche. Il me manquait un autre podium, soit à Livigno, soit aux mondiaux, pour franchir cette étape », a expliqué Schwinghammer. « C’est pour ça que la quatrième place à Livigno a fait si mal. »

« Quand j’ai réalisé que j’étais troisième, je n’avais même pas encore conscience que j’avais une médaille aux championnats du monde. Je me suis juste dit : Oh mon dieu, je vais aux Jeux olympiques ! »

Schwinghammer s’est battue dur pour atteindre ce moment, et elle a énormément grandi au fil du parcours.

En 2020, alors qu’elle vivait sa première saison complète sur le circuit de la Coupe du monde, elle a perdu l’un de ses proches amis et coéquipiers, Brayden Kuroda. Schwinghammer, Kuroda et un autre coéquipier, Sam Cordell, avaient grandi ensemble grâce au ski — leur rêve ultime était de participer un jour aux Jeux olympiques côte à côte.

Peu après ce lourd deuil, la pandémie a frappé, apportant son lot d’incertitudes concernant les Jeux de Beijing 2022. Schwinghammer a dû rester isolée de sa famille tout en tentant de se qualifier. Et finalement, elle n’a pas été retenue.

Ces années restent difficiles à évoquer pour elle, mais Schwinghammer les considère aussi comme une période déterminante dans son évolution en tant que personne, athlète et artiste. Elle est d’ailleurs passionnée de peinture, un moyen d’exprimer ses émotions et sa créativité.

« Après avoir traversé tout ça, ne pas être allée aux Jeux (de Beijing 2022), avoir appris toutes ces choses sur moi-même et en tant qu’athlète, je peux dire sans hésiter que si j’avais participé aux Jeux en 2022, je ne serais probablement pas ici aujourd’hui », confie-t-elle.

Il y a aussi quelque chose de poétique dans le fait que Schwinghammer fera ses débuts olympiques lors des Jeux où la légendaire skieuse de bosses canadienne, Jennifer Heil, sera chef de mission d’Équipe Canada.

« Elle a été mon moment « wow» en 2010 », raconte Schwinghammer. « J’avais huit ans, et c’est à ce moment-là que je me suis dit : je dois devenir olympienne ! »

Milano Cortina 2026 promet d’ailleurs d’être une édition particulièrement marquante pour le ski de bosses, puisque l’épreuve des bosses en duel y fera son entrée olympique.

« Pour la première fois, on aura deux chances de médaille aux Jeux », souligne Schwinghammer. « Ce sera un moment historique pour nous. »

En route vers Milano Cortina, elle veut continuer d’apprendre et de progresser.

« Je n’ai pas encore trouvé la performance parfaite. Même avec ma victoire, c’était un jour de rêve, mais ma dernière descente n’était pas la performance idéale dont je sais que je suis capable », explique-t-elle.

« Je suis presque contente de ne pas avoir encore réalisé cette performance parfaite cette année, parce que ça me laisse encore des choses à travailler, et des objectifs à atteindre en vue des Jeux. »

Et ça, c’est exactement l’esprit en constante progression.