Sophiane Méthot lève les deux bras avec sa médaille de bronze autour du cou.

Sophiane Méthot livre la marchandise au bon moment

Sophiane Méthot s’est offert tout un cadeau de fête. La veille de son 26e anniversaire, celle qui participait à ses premiers Jeux olympiques a remporté la médaille de bronze de l’épreuve féminine de trampoline de Paris 2024. 

Dans une finale où les athlètes n’ont qu’une seule routine pour se faire valoir devant les juges, Méthot a réalisé une des meilleures performances de sa vie. 

 « Une performance sur demande, comme je sais si bien le faire. Pour moi, c’était un moment incroyable et je vais m’en souvenir pour le reste de ma vie », a déclaré Méthot.  

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Sophiane Méthot à la fin de sa routine, les bras dans les airs.
Sophiane Méthot célèbre sa médaille de bronze à l’épreuve féminine de trampoline aux Jeux olympiques de Paris 2024, en France, le vendredi 2 août 2024. Photo par Kevin Light/COC

Sixième gymnaste à monter sur le trampoline en finale, Méthot a pris le deuxième rang provisoire, derrière l’athlète individuelle neutre Viyaleta Bardzilouskaya, grâce à sa routine qui lui a valu un score de 55,650. Deux autres athlètes devaient toujours s’exécuter et non les moindres : la Britannique Bryony Page, championne du monde en titre, et la Chinoise Hu Yicheng, troisième des qualifications. 

Page a réalisé la meilleure routine de cette finale, récoltant 56,480 points pour prendre la tête, puis Hu a rapidement mis fin au suspense; de grands déplacements latéraux la déportant sur le tapis au bout du trampoline, elle n’a pas été en mesure de compléter sa routine. 

Méthot expliqué qu’elle n’était pas nerveuse en regardant les dernières gymnastes s’exécuter : « Moi, peu importe, en toute honnêteté, j’étais très contente du résultat. J’ai fait une super belle routine en finale. On était 16 athlètes incroyables aux Jeux qui ont travaillé fort pendant le cycle olympique ».

 « Peu importe le rang, j’étais contente, mais avoir une médaille au cou, c’est le fun », a-t-elle avoué. 

Huitième des qualifications, le dernier rang donnant accès à la finale, Méthot a expliqué que ce classement, au lieu de la déstabiliser et de miner sa confiance, a peut-être au contraire contribué à diminuer la pression en vue de la finale. 

« Puisque j’étais huitième des qualifications, je suis vraiment allée en finale avec la mentalité ‘Je n’ai rien à perdre’. Je savais que je pouvais faire une meilleure routine que ce que j’avais fait en qualifications. Mes entraînements, ça va vraiment bien ces temps-ci. J’ai vraiment fait de bons temps de vol, de bonnes routines. Je les ai faits des milliers de fois. Je savais que j’étais capable de sortir quelque chose de solide, il fallait juste le faire au bon moment. C’est ce que j’ai fait », a expliqué Méthot. 

Sophiane Méthot pendant sa routine.
Sophiane Méthot participe à l’épreuve féminine de trampoline à l’Aréna Bercy aux Jeux olympiques de Paris 2024, le vendredi 2 août 2024, à Paris, France. (Photo Kevin Light/COC)

Ce podium olympique survient après plusieurs années difficiles pour la gymnaste qui avait remporté la médaille de bronze à ses premiers championnats du monde en 2017. 

En plus d’être ennuyée par de nombreuses blessures au cours du cycle olympique avant Tokyo 2020, a aussi dû faire face à des blocages mentaux qui lui faisait perdre ses repères dans les airs. Elle avait alors raté une bonne partie de processus de qualification olympique et avait dû faire une croix sur une participation aux Jeux dans la capitale japonaise. 

Au moment d’amorcer le cycle olympique qui allait mener à Paris 2024, elle était en pleine forme et a connu une belle progression au cours des dernières années, des derniers mois, comme en témoigne la cinquième place qu’elle a obtenu aux Championnats du monde en novembre 2023. 

 « J’étais à mon plus bas il y a trois ans. J’avais une blessure, des blocages, je n’étais même plus capable de monter sur un trampoline, de sauter. J’avais des doutes, des angoisses, des peurs. Trois ans plus tard, je me retrouve avec une médaille olympique autour du cou. » 

Pour surmonter ces blocages mentaux qui l’empêchaient de pratiquer son sport, Méthot a exploré les ressources autour d’elle. Elle a entre autres eu recours au service d’un psychologue, fait de l’hypnose, de la visualisation et de la méditation.  

« Il y a tellement de monde qui est là pour nous aider, pour nous donner des outils. C’est ce qui m’a aidé à passer au travers », a-t-elle souligné. 

Ce passage à vide, quoique difficile, contribue aujourd’hui à sa confiance. 

« Je sais que si les blocages reviennent, j’ai tous les outils dont j’ai besoin pour m’en sortir ». 

Et comment la médaillée olympique compte-t-elle célébrer sa fête ? 
« Je vais manger du gâteau, c’est certain, a-t-elle dit en riant.