Les conseils des athlètes d’Équipe Canada aux spectateurs qui regarderont leurs sports pour la première fois
Pour un bon nombre de Canadiens, les Jeux olympiques sont une occasion de regarder des sports qu’ils ne pratiquent pas ou qu’ils ne suivent pas habituellement. Plusieurs athlètes olympiques ont découvert leur sport pour la première fois en regardant les Jeux olympiques à la télé quand ils étaient plus jeunes!
Reste que regarder un sport pour la première fois peut parfois être déroutant, alors nous avons demandé à des athlètes d’Équipe Canada de donner quelques conseils judicieux aux partisans néophytes de leur sport.
Voici ce qu’ils avaient à dire:
Sarah Mitton (athlétisme – lancer du poids)
J’ai dirais que s’ils regardent les rondes de qualification, il y a une ligne qui s’appelle la ligne de qualification automatique. Si vous la franchissez, vous êtes automatiquement qualifié pour la finale. Peu importe s’il s’agit de votre premier ou de votre troisième lancer. Parfois, les gens sont un peu perdus quand, tout à coup, la moitié du peloton ne lance plus.
Mon deuxième conseil serait de surveiller les lancers exceptionnels et les célébrations. La quantité d’énergie et d’efforts nécessaires à la réalisation d’un gros lancer est énorme, mais parfois, regarder la célébration qui suit le lancer est encore plus amusant. Nous sommes tous un peu excentriques, les lanceurs, alors parfois ils sont un peu ridicules et amusants, mais il y a tellement d’énergie et d’enthousiasme. Nous donnons vraiment un bon spectacle.
Phil Wizard (breaking)
J’inviterais les gens, en gros, à choisir un ‘personnage’ derrière lequel ils vont se ranger parce que tout le monde danse de façon différente. Je comparerais ça à quelque chose comme l’anime ou les films de superhéros, où tout le monde a son personnage favori. Tout le monde qui est aux Jeux olympiques fait du breaking au plus haut niveau, alors trouvez quelqu’un dont le style vous parle tout particulièrement.
Alannah Yip (escalade sportive)
Mes moments favoris dans mon sport sont quand il y a une escalade et que deux grimpeurs ou plus trouvent chacun un tracé et ce sont des tracés complètement différents. Je pense que ce sont là les moments les plus emballants et les plus magiques dans notre sport parce que ça montre qu’il n’y a pas qu’une seule bonne façon de faire quelque chose. Il s’agit de trouver ce qui est le mieux pour soi, c’est un problème qui a plusieurs solutions.
Sanoa Dempfle-Olin (surf)
C’est vrai que regarder du surf pour la première fois peut être déroutant.
Je pense que la chose de base à savoir, c’est que les surfeurs reçoivent des points pour leurs deux meilleures vagues. Ils sont notés sur une échelle de 1 à 10, un pointage de 10 étant le meilleur possible. Ensuite, j’imagine qu’un 0,1 serait le pire pointage que tu pourrais obtenir! Nos deux meilleures vagues sont additionnées et ce total représente le pointage de notre manche et le surfeur ou la surfeuse qui a le total le plus élevé remporte la manche.
À LIRE : Surf 101 avec Sanoa Dempfle-Olin
Cameron Levins (athlétisme – marathon)
Dans le cas du marathon, on se retrouve dans une situation où il y a bien des choses qui se passent même si on pense qu’il n’y a pas beaucoup de choses qui se passent dans les premières minutes de ces courses-là. Même si vous vous dites « je ne peux même pas voir cet(te) athlète! », bien souvent, c’est l’athlète qui fait exprès de se cacher pour qu’on ne puisse pas voir ce qu’il fait.
Alors je dirais que si vous regardez un marathon pour la première fois, ça pourrait être très utile de télécharger une appli de suivi de course ou de prendre connaissance des temps intermédiaires en cours de route. Ça permet d’avoir plus d’information pour comprendre ce qui se passe au-delà du peloton de tête.
En dépit de tout ça, le fait demeure que la deuxième moitié ou les 10 derniers kilomètres du marathon sont habituellement plutôt palpitants. Je crois toutefois qu’il peut être vraiment important de savoir aussi ce qui se passe en début de course.
Sarah Douglas (voile)
Dans la classe où je navigue, il y a 45 athlètes qui suivent un même parcours. Donc, tout se résume à la position à laquelle tu termines et ton classement à l’issue de la course. Nous disputons 10 courses.
En fin de compte, tu veux être le plus régulier possible dans tes pointages et récolter le moins de points possible (le rang où tu finis représente le total de points que tu obtiens).
En gros, tu veux garder ton embarcation à la verticale!
Alexanne Verret (escrime – épée)
À l’épée, quand la lumière de la couleur de l’athlète s’allume, il obtient un point, alors c’est plutôt simple. Je recommanderais de s’habituer à l’épée et d’en apprendre un peu plus sur l’escrime avant d’essayer de regarder les deux autres disciplines [le fleuret et le sabre]. Dans ces cas-là, c’est une question de priorité — même moi, j’ai parfois besoin de regarder la reprise vidéo!
Fares Arfa (escrime – sabre)
Les spectateurs doivent comprendre que si deux lumières s’allument, ça ne veut pas nécessairement dire que les deux athlètes obtiennent un point. Il faut regarder l’arbitre, ce qu’il dit et comment il agit, parce que c’est vraiment la meilleure façon de comprendre comment on récolte des points.
Aussi, il faut savoir que ça crie beaucoup! L’escrime, c’est en partie du théâtre. Il faut vendre le point à l’arbitre et si tu as l’air confiant en le faisant, ils ont davantage tendance à penser que c’est toi qui as eu le point.
Sophiane Méthot (trampoline)
Nous sommes notés sur quatre éléments et ces quatre éléments sont additionnés, ce qui donne notre pointage.
Le premier élément est le niveau de difficulté; plus souvent vous voyez l’athlète basculer, plus vous voyez de vrilles, plus le total de points sera élevé. Deuxièmement, il y a l’exécution; on surveille si la position est serrée, le positionnement des bras, si les jambes sont droites. Troisièmement, ils regardent s’il y a déplacement horizontal. Il y a un X en rouge au milieu du trampoline et il faut sauter le plus possible dessus. Plus tu t’éloignes du X, plus on déduit de points. Et, enfin, il y a le temps de vol, le temps que tu passes dans les airs.
Eric Peters (tir à l’arc)
Le tir à l’arc est un sport vraiment facile à suivre. Sois tu atteins le milieu de la cible ou tu ne l’atteins pas, n’est-ce pas?
Cependant, il y a une chose à surveiller et c’est le temps que prend un(e) athlète pour tirer sa flèche. Parce que plus c’est long, d’habitude ça veut dire que ça ne sera pas très bon. On peut aussi regarder à quel point l’athlète se fait aller les bras une fois qu’il a relâché sa flèche. Ça, ça vous en dit beaucoup aussi sur l’endroit où la flèche va aboutir.
Tiffany Leung (breaking)
La première chose à surveiller quand tu regardes des gens danser, c’est de te poser la question suivante : dansent-ils au rythme de la musique? Les mouvements concordent-ils avec la musique? On peut le voir quand quelque chose arrive avec la musique et que ça amène le danseur à bouger d’une certaine façon.
Ensuite, la deuxième chose à surveiller, c’est l’originalité et la créativité. Dans l’équipe canadienne surtout, nous accordons vraiment beaucoup de valeur à l’originalité et à la créativité. On peut le voir chez les différents danseurs, à quel point ils ont chacun leur style particulier. Il y a certains mouvements comme le moulin à vent, la vrille et le six steps, tous des pas qui sont la base, mais on peut voir comment ces danseurs exécutent ces pas et se l’approprient à leur façon, comme si c’était un prolongement d’eux-mêmes.
Enfin, donne-toi la permission de ressentir ce que tu ressens, parce que je suis d’avis que le meilleur danseur ou la meilleure danseuse est le genre qui t’amène à ressentir quelque chose!