Alex Loutitt tient sa médaille d'or.(AP Photo/Darko Bandic)
(AP Photo/Darko Bandic)

Une histoire de gentillesse : Alexandria Loutitt

Lorsqu’elle a vu des personnes sauter à ski aux Jeux olympiques de Vancouver 2010, la petite Alexandria Loutitt, qui avait six ans, a voulu être comme eux. À neuf ans, elle a essayé ce sport et l’a adoré.

« C’était magique, j’ai su tout de suite que je voulais faire ça. »

Alexandria Loutitt effectue un saut à ski.
La Canadienne Alexandria Loutitt s’envole dans les airs lors de l’épreuve de saut à ski sur tremplin normal aux Championnats du monde de ski nordique à Planica, en Slovénie, le jeudi 23 février 2023. (Photo AP / Darko Bandic)

C’est vers cette époque que Loutitt découpa les anneaux olympiques pour les accrocher sur la porte de sa chambre. C’était un rappel important de ne pas oublier son rêve. Elle aime l’aventure et dit qu’elle « cherche de sensations fortes ». Elle adore voyager, rencontrer de nouvelles personnes, essayer de nouvelles choses et faire du saut à ski, car c’est très amusant!

Mais à 14 ans, Alex a dû prendre une décision difficile. Les pistes de Calgary où elle s’entraînait au saut à ski ont fermé. C’étaient les seules au Canada qui pouvaient l’aider à devenir assez bonne pour se rendre aux Jeux olympiques. Elle devait choisir : aller seule en Europe pour suivre son rêve ou rester au Canada?

« C’était difficile, car je n’étais pas encore assez bonne pour les Jeux olympiques ou la Coupe du monde. J’étais trop jeune pour savoir de quoi j’étais vraiment capable et c’était un gros risque. » Elle a décidé de suivre son rêve malgré tout.

Alex est allée en Allemagne, à environ 7 500 km de sa famille restée à Calgary. Là-bas, elle a vécu avec des familles d’accueil et a beaucoup travaillé pour s’améliorer. Après deux ans, elle a rejoint l’équipe nationale de développement. C’était un grand pas vers l’équipe nationale.

Les membres de l'équipe canadienne du saut à ski par équipes mixtes, Alexandria Loutitt, Matthew Soukup, Abigail Strate et Mackenzie Boyd-Clowes se tiennent les mains et lèvent celles-ci dans les airs en portant leur médaille de bronze autour du cou sur le podium de l'épreuve aux Jeux de Beijing 2022.
Les sauteurs à ski d’Équipe Canada Alexandria Loutitt, Matthew Soukup, Abigail Strate et Mackenzie Boyd-Clowes reçoivent leur médaille de bronze du saut à ski par équipes mixtes des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le 8 février 2022. Photo par Kevin Light/COC

Alex a relevé tous les défis avec courage et ses efforts ont été récompensés lorsqu’elle a gagné une médaille de bronze pour le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022. C’était un événement très spécial, car c’était la première fois que le Canada avait une épreuves par équipes mixtes en saut à ski aux Jeux olympiques. Avec son équipe, Alex a aussi remporté la toute première médaille olympique du Canada dans cette discipline.

Alex continue de faire des choses incroyables et de battre des records. En plus d’être la première Canadienne à être championne du monde de saut à ski, elle est aussi la première Canadienne à gagner un titre mondial junior et un titre de la Coupe du monde de saut à ski.

Maintenant, Alex veut aider les autres et soutenir la prochaine génération d’athlètes. Elle fait partie de la Première Nation Gwich’in. Elle vient d’une lignée d’athlètes olympiques autochtones; les athlètes de ski de fond Sharon Firth and Shirley Firth-Larsson sont ses cousines éloignées. Après les Jeux olympiques, Sharon est même devenue sa mentore.

Alexandria Loutitt avec le drapeau autochtone canadien.
Alexandria Loutitt pose avec le drapeau autochtone canadien lors d’une compétition de la Coupe du monde FIS de saut à ski en Autriche en février 2023. (@alex_loutitt/Instagram)

Alex pense que sa culture l’aide à rester forte et concentrée sur ses objectifs. Les efforts et les valeurs de sa famille, qui a surmonté la discrimination, la motivent encore plus à travailler fort. Alex est un bel exemple à suivre. Elle pense que sa famille a beaucoup contribué à son succès. Son grand-père, qui a survécu aux pensionnats autochtones, a réussi dans la vie.

« Je pense que si on tire des leçons des moments difficiles, on peut devenir plus fort et mieux surmonter les défis. »

Lorsqu’elle monte sur le podium, Alex porte toujours ses mocassins porte-bonheur préférés en fourrure de lapin. Elle est très fière de partager sa culture autochtone avec le monde entier et de pouvoir informer les autres à ce sujet. Parfois, des gens disent des choses blessantes sans faire exprès, par ignorance. Au lieu de s’énerver, elle essaie de leur expliquer leur erreur.

« Ils ne peuvent pas tout savoir, alors j’essaie de leur parler de ma culture et de mon histoire, de celle de ma famille et du Canada. »

C’est important pour Alex d’expliquer ses origines Gwich’in avec douceur et patience. Elle pense que se fâcher ne fait pas avancer les choses et préfère être gentille et patiente. Bien sûr, c’est parfois difficile, mais elle sait que ses efforts en valent la peine.Alex a un conseil important à donner à ceux qui ont des rêves ou des objectifs.

« Si les gens te disent que tu ne peux pas faire quelque chose, c’est parce qu’ils pensent qu’ils n’y arriveraient pas à ta place. Si tu écoutes toujours ceux qui te découragent, tu finiras par les croire, même s’ils ont tort. »

Quand elle était petite, certains pensaient qu’elle ne pourrait jamais aller aux Jeux olympiques, et pourtant, elle a réalisé ses rêves les plus fous. Elle dit que c’est important d’avoir des amis et une famille qui croient en nous.

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L’histoire d’Alexandria Loutitt a été initialement présentée dans le cadre de la série Héritages autochtones dans le sport du Programme scolaire olympique canadien, aux côtés de l’histoire du planchiste Liam Gill. Les ressources disponibles au lien ci-dessus sont proposées à deux niveaux de lecture différents et sont accompagnées de questions de discussion et d’activités d’apprentissage.