Skylar Park rit en parlant à son père et entraîneur Jae.LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld
LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld

La famille Park prête à compétitionner dans la ‘mère patrie’ à Santiago 2023

Pour Équipe Canada, la compétition de taekwondo aux Jeux panaméricains cet automne sera une véritable histoire de famille.

Au sein du groupe de neuf athlètes canadiens qui iront à Santiago 2023, trois — Skylar ParkTae-Ku Park et Braven Park — font partie de la même fratrie.

Le père, Jae, les accompagnera dans le rôle d’entraîneur. Ils auront l’occasion de performer devant des membres de leur famille au Chili, le pays de naissance de leur mère Andrea.

« Le fait de pouvoir le faire en famille, c’est tout simplement formidable, déclare Jae. Pour moi en tant que père, de voir mes trois enfants représenter le Canada aux Jeux panaméricains est un rêve devenu réalité. C’était un objectif, et maintenant c’est concret. Je suis extrêmement ravi. »

Âgée de 23 ans, Skylar est l’athlète qui compte le plus d’expérience au sein du trio, elle qui a participé à Lima 2019 et Tokyo 2020. Elle a remporté la médaille d’argent dans l’épreuve féminine des 57 kg aux derniers Jeux panaméricains, quelques mois après avoir raflé le bronze aux Championnats du monde de taekwondo 2019. Elle a ensuite fait ses débuts aux Jeux olympiques à titre de troisième tête de série dans sa catégorie de poids.

Même si elle a subi une défaite inattendue en quarts de finale, Skylar a vécu une première expérience olympique qui lui a permis d’apprendre beaucoup. Depuis, elle a travaillé avec son équipe, un psychologue du sport et, évidemment, son père afin de renforcer son « approche mentale ».

« Mon père et moi avons évolué ensemble en tant qu’athlète et entraîneur. J’ai moi-même évolué personnellement, affirme-t-elle. Je me sens bien en ce moment, je suis sereine. Tout est en train de bien s’aligner au bon moment. »

Skylar park donne un coup de pied lors d'un combat de taekwondo.
Skylar Park, en bleu, se bat contre l’Australienne Stacey Hymer aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, le dimanche 25 juillet 2021. Photo de Stephen Hosier/COC

L’expérience n’a pas été seulement instructive pour Skylar, elle l’a aussi été pour son frère de 22 ans Tae-Ku. Il était avec Skylar dans le rôle de partenaire d’entraînement à Lima et Tokyo. Reste que Braven et lui en seront à leur première compétition à des Jeux multisports à Santiago 2023.

« Me retrouver dans ce genre de milieu à Tokyo avec Skylar et voir comment la pression et les émotions peuvent vraiment affecter ta performance m’a permis d’apprendre beaucoup, déclare Tae-Ku. J’ai encore le sentiment d’avoir du chemin à faire avant d’atteindre la pleine mesure de mon potentiel et il y a encore beaucoup de place à amélioration. »

Qu’est-ce que Braven, 20 ans, a appris ces dernières années à la suite de l’expérience vécue par sa sœur et son frère?

« Bien qu’ils me donnent souvent des conseils, je ne les suis pas nécessairement toujours, tout simplement parce que je suis le plus jeune, dit-il en riant. Toutefois, j’essaie de prendre ce qu’ils me disent et j’essaie de m’en servir pour m’améliorer, surtout qu’ils ont plus d’expérience et plus de connaissances que moi. »

Un héritage familial en taekwondo

Skylar et Tae-Ku ne sont pas les seuls membres de la famille dont Braven peut chercher à s’inspirer. La famille Park compte pas moins de 16 ceintures noires en taekwondo, notamment celles détenues par des tantes, des oncles, des cousins et leur grand-père paternel.

Cependant, Jae tient à souligner que ses enfants ne sont pas seulement des pions dans l’échiquier familial en taekwondo. Ils ont tous leurs propres caractéristiques, leurs forces et leurs faiblesses particulières, et ils ont tous le feu sacré à leur manière.

« C’est ce que j’essaie de dire à mes enfants : c’est votre passion, c’est votre rêve, dit-il. Allons le poursuivre et assurez-vous que c’est ça qui vous anime d’abord et avant tout. »

Reste qu’ils ne perdent pas de vue non plus ce que signifie pour eux de participer aux Jeux panaméricains en famille. Bien qu’ils aient auparavant pris part à des compétitions en Corée du Sud, le pays de naissance de Jae, ils en seront à leur première expérience du genre au Chili — que Jae qualifie de « mère patrie ».

« Nous sommes super emballés d’avoir cette occasion de compétitionner en famille là-bas, déclare Skylar. Le fait que ma famille du Chili sera sur place, que mes grands-parents seront sur place pour nous regarder des gradins, toute la famille va être là et ça va être quelque chose de vraiment spécial. »

Vers de plus hauts sommets

Il ne s’agira pas simplement d’une réunion de famille ; ce sera une compétition de grande importance. Bien que Tae-Ku et Braven aient agi comme partenaires d’entraînement de Skylar dans le passé, le contexte sera très différent pour eux cette fois-ci.

Cette fois, ils seront tous des athlètes inscrits comme participant, cherchant à laisser leur propre empreinte sur la scène internationale.

« Là, étant donné qu’ils chercheront à atteindre le même objectif, avec la même détermination que moi, je trouve que ça donne lieu à un contexte d’entraînement qui va nous permettre de nous pousser les uns les autres encore plus fort », souligne Skylar.

Jae abonde dans le même sens.

« Ça rend notre milieu d’entraînement encore plus stimulant, beaucoup plus dynamique. Les enfants ont très bien fait jusqu’ici et nous serons bien préparés. »

Alors, étant donné que tout semble bien se mettre en place, est-ce que les trois enfants aspirent tous au podium? La réponse de Jae est en partie celle d’un entraîneur fier de ses athlètes, en partie celle d’un père fier de ses enfants.

« Absolument, dit-il. Nous ne disputons pas des compétitions dans le but de perdre, ce qui fait qu’en fin de compte, les trois ont assurément le potentiel pour accéder au podium. Je ne suis pas gêné de le dire. »

Avant de faire le voyage à Santiago en octobre, les trois athlètes disputeront les Championnats du monde de taekwondo 2023 du 29 mai au 4 juin à Bakou en Azerbaïdjan. Les résultats obtenus à cette compétition seront comptabilisés au classement mondial, qui offre une des voies menant à la qualification olympique pour Paris 2024.