Cassie Sharpe exécute une figure très haut dans les airs en ski acrobatiqueCrédit: Freestyle Ski Canada/Instagram
Crédit: Freestyle Ski Canada/Instagram

À surveiller en ski acrobatique à Beijing 2022 : Demi-lune, slopestyle et big air

L’être humain peut faire des choses incroyables sur des skis comme nous le rappellent les Jeux olympiques d’hiver tous les quatre ans.

Beijing 2022 ne sera pas différent, avec 32 athlètes canadiens s’apprêtant à participer à 13 épreuves dans les six disciplines distinctes que comprend le ski acrobatique. Avant que l’action ne se mette en branle au Parc de neige de Genting à Zhangjiakou et au site de big air de Shougang à Beijing, examinons ce à quoi les partisans canadiens peuvent s’attendre dans chaque discipline et de la part de certains des athlètes canadiens aspirant au podium.

Nous avons déjà jeté un coup d’œil à ce que les partisans canadiens doivent surveiller pour les épreuves de bosses et de sauts. Voici maintenant ce qu’il faut savoir sur le slopestyle, le big air et la demi-lune.

Teal Harle célèbre la réception de ses résultats en ski acrobatique avec les deux pouces en l'air
Le Canadien Teal Harle réagit à la réception de son score après la troisième descente de la finale en slopestyle chez les hommes au Phoenix Snow Park aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang 2018 en Corée du sud, dimanche le 18 février 2018. THE CANADIAN PRESS/Jonathan Hayward

Slopestyle et big air

Chez les hommes

Il s’agit de deux disciplines distinctes, mais étroitement liées alors que le ski big air fera partie du programme olympique pour la première fois. En slopestyle, les skieurs descendent et franchissent une série de rails et de tremplins tandis qu’en big air, les skieurs effectuent une seule figure à partir d’un tremplin.

Les mêmes skieurs participeront aux deux épreuves. Teal Harle sera l’un de ces skieurs, lui qui a terminé cinquième en slopestyle à ses débuts olympiques à PyeongChang 2018. Le jeune homme de 25 ans est enthousiaste à l’idée de voir le big air ajouté au programme cette fois-ci. Il se considère plutôt comme « un gars de big air » pour le moment.

« Je trouve ça génial. Cela nous donne une deuxième épreuve aux Jeux et je pense que ça va définitivement faire progresser le sport », raconte-t-il. « J’ai l’impression que le big air va être complètement fou. Les athlètes vont exécuter des figures jamais réalisées auparavant et toutes sortes de figures acrobatiques incroyables alors, oui, ça va être fou. »

Le skieur acrobatique canadien Édouard Therriault sur la troisième marche du podium en slopestyle à la Coupe du monde de ski acrobatique à Font-Romeu, en France, le 16 janvier 2022. Il s'agit de sa première médaille de Coupe du monde.
Le skieur acrobatique canadien Édouard Therriault sur la troisième marche du podium en slopestyle à la Coupe du monde de ski acrobatique à Font-Romeu, en France, le 16 janvier 2022. Il s’agit de sa première médaille de Coupe du monde. (Photo par: FIS Freestyle / Shannon Sweeney – @shansweeneyy)

L’un des coéquipiers de Harle, Édouard Therriault, offre un point de vue différent : « [Le slopestyle] est tellement plus créatif d’une certaine manière. Tu as beaucoup plus d’options et de diversité sur le parcours par rapport au big air où tu peux avoir de la diversité, mais où il n’y a qu’un seul saut. »

La créativité est la clé pour l’athlète de 18 ans qui en sera à ses premiers Jeux. Il affirme qu’il est préférable de s’adapter aux conditions précises d’une compétition plutôt que d’y aller avec une liste de figures préétablies.

« J’ai plus d’un tour dans mon sac, dit-il. Disons, entre 7 ou 10 acrobaties… je vais choisir entre ces figures et ces prises en fonction des conditions et de la vitesse. »

« C’est ce qui est amusant parce qu’on ne sait jamais à quoi va ressembler le parcours et à quoi vont ressembler les sauts. Vous le faites une fois et vous devez en quelque sorte vous adapter à partir de ce moment. »

Chez les femmes

Elena Gaskell en sera elle aussi à sa première participation aux Jeux olympiques et l’athlète de 20 ans est plus diplomate quand il est question du débat entre le slopestyle et le big air.

Elena Gaskell exécute une figure en croisant les skis lors d'une compétition de ski acrobatique
La Canadienne Elena Gaskell saute vers la troisième place de l’épreuve et vers le Globe de cristal FIS pour la saison à la Coupe du monde FIS de ski acrobatique à Québec, le samedi 16 mars 2019. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

« Je ne dirais pas que j’ai une épreuve favorite. J’aime les deux, mais de manière différente, dit-elle. J’ai l’impression d’être un peu meilleure en big air et d’être moins tendue parce qu’il n’y a qu’un seul saut, mais en slopestyle, il y a plus de créativité et plus de défis à relever. »

Gaskell a quelques acrobaties en tête qu’elle aimerait tenter, mais elle croit que le style individuel est aussi important que tout le reste en ski acrobatique.

« Votre exécution peut vous permettre d’obtenir un pointage très différent d’un autre athlète, explique-t-elle. Deux personnes peuvent faire la même figure et l’une obtiendra 10 points de plus que l’autre. Donc en ce moment, j’essaie surtout de réussir des figures propres. »

Demi-lune

Chez les femmes

Cassie Sharpe est la championne olympique en titre de l’épreuve féminine de demi-lune, mais elle devra surmonter une certaine adversité pour répéter ses exploits.

Elle a subi une opération à la suite d’une déchirure du ligament croisé antérieur en février dernier et elle a repris la compétition seulement en décembre. Elle a donc profité des dernières semaines avant les Jeux olympiques pour tester ses limites physiques et décider du type de figures qu’elle compte utiliser.

Cassie Sharpe soulève le drapeau canadien derrière elle après une victoire en ski acrobatique à PyeongChang 2018
Cassie Sharpe après sa victoire à la demi-lune aux Jeux de PyeongChang 2018. Photo: David Jackson

« Les figures sont ce qu’elles sont, indique l’athlète de 29 ans. Pour la plupart d’entre elles, je tente d’utiliser l’amplitude pour me démarquer des autres filles. »

L’une de ces autres concurrentes est Rachael Karker, qui a fait parler d’elle avant même de participer aux Jeux olympiques pour la première fois. Les deux coéquipières canadiennes ont pris un malin plaisir à se pousser entre elles en compétition, tout en tissant des liens étroits.

« J’aime avoir Cassie avec moi, dit Karker. Nous nous battons toutes les deux pour la première place, nous voulons toutes les deux gagner, mais si je ne gagne pas et que je n’ai pas l’impression que j’aurais dû gagner, je veux que ce soit Cassie, et vice versa. Nous sommes deux et j’espère que nous occuperons deux des trois marches du podium. »

Rachael Karker exécute une figure dans les airs dans une compétition de demi-lune en ski acrobatique
La Canadienne Rachael Karker s’exécute à la demi-lune de la Coupe du monde FIS à Chongli, près de Zhangjiakou dans la province chinoise de Hebei, le samedi 21 décembre 2019. (AP Photo/Ng Han Guan)

Sharpe, qui s’apprête à participer à ses deuxièmes Jeux olympiques, est du même avis.

« C’est très amusant depuis que [Rachael] a rejoint l’équipe, indique-t-elle. J’ai toujours skié avec les garçons et je n’ai jamais eu d’amie proche avec qui je pouvais m’amuser aux X Games et dans tous ces événements de haut niveau, alors c’est génial de se motiver ensemble et de se pousser mutuellement. »

Chez les hommes

Équipe Canada ne tentera pas seulement de remporter des médailles en demi-lune du côté féminin. Noah Bowman a raté le podium de peu à Sotchi et à PyeongChang, et il espère que tous ses efforts visant à peaufiner son style et sa fluidité au cours des années réussiront à convaincre les juges.

Pour sa part, Bowman sait exactement ce qu’il espère accomplir à ces Jeux.

« Je commencerai par un switch alley-oop dub 9, puis un switch dub 12, puis une figure appelée Bone Air, nommée en l’honneur de mon ami, et mari de Cassie, Justin Dorey, qui a innové avec cette figure, explique Bowman. Par la suite, j’opterai pour un switch dub 10 et je terminerai avec un right dub 14. »

« Voilà le plan que j’ai en tête. J’ai pratiquement tous les éléments en main, il s’agit maintenant de tout mettre en place. »

Noah Bowman prend son ski alors qu'il exécute une figure dans une compétition de demi-lune en ski acrobatique
Le Canadien Noah Bowman compétitionne à la demi-lune au Phoenix Snow Park durant les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang 2018 en Corée du sud, le 22 février 2018. Photo par THE CANADIAN PRESS/HO-COC/Vaughn Ridley

Pour Bowman et les autres concurrents, la clé consistera à bien choisir le moment où il faudra jouer la carte de la sécurité et celui où il faudra vraiment essayer de se démarquer des autres.

« Il existe différentes approches. On peut faire la même descente que le reste du peloton, mais en mieux, ou essayer de se démarquer de manière unique. Dans ce cas, il y a moins de comparables directs, ce qui rend la tâche des juges plus difficile », affirme Bowman.

Bien que Karker ajoute qu’elle n’aime pas vraiment effectuer des descentes « sécuritaires » (des descentes conservatrices au cours desquelles le skieur réussira tous ses sauts), elle connait les répercussions que pourrait avoir ce type de descente sur la grande scène olympique.

« Parfois, il est stratégiquement avantageux d’attendre, de faire une descente sécuritaire et, si cette dernière est réussie, vous pouvez commencer à ajouter d’autres figures, dit-elle. Cela ajoute un élément d’excitation et de surprise. »