Les athlètes d’Équipe Canada qui ont vaincu l’adversité à Tokyo 2020

Il n’y a rien eu de facile aux Jeux de Tokyo 2020.

Il y a eu la pandémie, le report d’un an, les tournois annulés et les séances d’entraînement ratées, si bien que le simple fait de se qualifier pour la présente édition des Jeux olympiques représentait un exploit. Pour certains membres d’Équipe Canada, la route menant à Tokyo a été semée d’un nombre encore plus grand d’embûches.

Voici un tour d’horizon des athlètes d’Équipe Canada qui ont dû faire face à l’adversité et l’ont surmonté d’une manière dont nous pouvons être fiers.

Kasia Gruchalla-Wesierski – Aviron

Moins de deux mois avant Tokyo 2020, Kasia Gruchalla-Wesierski a eu un accident de vélo où a subi une fracture à la clavicule, une contusion à la hanche et qui a nécessité plus de 50 points de suture. Elle a toutefois refusé de renoncer à son rêve olympique, même quand sa coéquipière Rebecca Zimmerman l’a remplacée au sein de l’équipage à huit pour que les entraînements puissent se poursuivre. Non seulement Gruchalla-Wesierski a-t-elle ramé au sein du huit féminin à Tokyo, mais elle a aidé l’équipage à remporter la première médaille d’or du Canada à cette épreuve depuis les Jeux de Barcelone 1992.

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Ellie Black – Gymnastique artistique

Ellie Black a subi des déchirures à plusieurs ligaments de la cheville aux Championnats du monde de gymnastique artistique en 2019, blessures qui ont nécessité une chirurgie pour corriger la situation. Son plan était d’être en santé pour Tokyo à l’été 2020 – puis est arrivée la pandémie et, au bout du compte, le report d’un an des Jeux. Au mois de juin dernier, elle s’est blessée à l’autre cheville, mal qu’elle a aggravé à Tokyo, ce qui l’a forcée à renoncer à disputer la finale du concours multiple. Elle a persévéré malgré l’inconfort qu’elle ressentait et participé à la finale à la poutre, obtenant alors la quatrième place, soit le meilleur résultat jamais obtenu aux Jeux par le Canada en gymnastique artistique chez les femmes.

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Caeli McKay – Plongeon

Trois semaines avant les Jeux de Tokyo 2020, Caeli McKay, qui en était à ses premiers Jeux, s’est gravement tordu la cheville à l’entraînement, se déchirant des ligaments au pied, et les médecins lui ont dit qu’elle aurait besoin de 8 à 10 semaines pour s’en remettre. Elle est arrivée à Tokyo avec une botte de marche et elle a offert une performance admirable, ratant le podium de justesse dans l’épreuve féminine du 10 m synchro avec sa partenaire Meaghan Benfeito. À la fin de leur dernier point de presse à Tokyo, Benfeito a porté McKay sur son dos en quittant la salle.

Rosie MacLennan – Trampoline

Rosie MacLennan est bien connue pour les médailles d’or olympiques qu’elle a remportées deux Jeux de suite au trampoline. Ce que peu de gens savaient par contre, c’est que MacLennan se déplaçait en béquilles six semaines seulement avant les Jeux de Tokyo 2020, s’étant déchiré plusieurs ligaments à la cheville et ayant subi de multiples contusions osseuses. MacLennan est venue près d’accéder au podium à ses troisièmes Jeux olympiques de suite même si elle était mal en point.

Melissa Bishop-Nriagu – Athlétisme

Melissa Bishop-Nriagu a représenté le Canada aux Jeux de Londres 2012 et Rio 2016, terminant quatrième au 800 m il y a cinq ans. Après avoir pris congé en 2018 afin de donner naissance à sa fille, Corinne, Bishop-Nriagu a choisi de couper court à son retour à la compétition en 2019 parce qu’elle n’était pas satisfaite de la façon dont son corps en période post-partum réagissait à sa tentative de retrouver son niveau de forme habituel à l’entraînement. [1] Elle s’est plutôt attardée à sa récupération et à sa préparation en vue des Jeux de Tokyo. Non seulement s’est-elle qualifiée pour ses troisièmes Jeux olympiques, elle a aussi affiché son temps le plus rapide en près de quatre ans juste avant son départ, soit un chrono de 1:58.36. Après avoir été incapable d’obtenir sa qualification à l’occasion de la ronde initiale des vagues, Bishop-Nriagu a révélé qu’elle n’était même pas certaine qu’elle allait pouvoir courir à ses troisièmes Jeux olympiques.

Mandy Bujold – Boxe

Cinquième à Rio 2016, Mandy Bujold est une boxeuse qui est reconnue pour sa capacité à livrer de rudes batailles – mais, à Tokyo 2020, son plus dur combat a eu lieu en dehors du ring. Bujold était enceinte de sa fille en 2018 et elle a pris congé pendant la majeure partie de l’année 2019 pour rester auprès d’elle. La pandémie a provoqué l’annulation de la compétition de qualification prévue en 2020, ce qui signifie que le classement retenu pour la qualification en vue des Jeux de Tokyo allait se fonder sur les compétitions auxquelles elle n’avait pas participé. Son premier appel a été rejeté, mais elle a poursuivi les démarches – en compagnie de femmes qui allaient accoucher ou qui venaient de le faire – et le Tribunal arbitral du sport lui a donné raison, si bien qu’elle a pu se rendre à Tokyo.

Annie Guglia – Skateboard

Annie Guglia est une des planchistes les plus performantes dans l’histoire du skateboard canadien et elle a même rédigé sa thèse de maîtrise sur l’industrie de son sport. Guglia a raté de peu sa qualification pour Tokyo, où le skateboard allait faire partie du programme olympique pour la première fois. Puis, la surprenante nouvelle est tombée : Guglia a été ajoutée à la formation d’Équipe Canada une journée avant que l’épreuve féminine de street, venant remplacer une athlète blessée. « Les rêves se réalisent bel et bien », a écrit Guglia sur Instagram.

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Brent Hayden – Natation

Après avoir remporté le bronze au 100 m style libre à Londres 2012, Brent Hayden a annoncé sa retraite, affirmant qu’il avait perdu sa passion pour la nage. Sept ans plus tard, Hayden a effectué un retour à la piscine avec Tokyo dans sa mire. Aux Essais olympiques canadiens de natation, l’athlète de 37 ans a remporté l’épreuve masculine du 50 m style libre tout en affichant son deuxième meilleur temps à vie pour décrocher une place au sein de l’équipe olympique pour la quatrième fois de sa carrière. Il a aidé le relais 4×100 m style libre à terminer au pied du podium.

Sara Groenewegen – Softball

Sara Groenewegen a raté les Championnats du monde de softball en 2018 après avoir reçu un diagnostic de maladie du légionnaire et on l’a mise dans un coma artificiel pendant 10 jours. Elle s’en est remise complètement et elle était de retour à son poste avec le Canada aux Jeux panaméricains de Lima 2019. Groenewegen a fait partie de l’alignement partant dans cinq des six matchs du Canada aux Jeux de Tokyo 2020, et elle a affiché une moyenne de points mérités par match de 1,05 en 13 manches et un tiers de travail pour aider son équipe à rafler la médaille de bronze.

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Antoine Valois-Fortier – Judo

Antoine Valois-Fortier  a dû composer avec des blessures et se donner le temps de se rétablir avant de se frayer un chemin jusqu’à Tokyo. Après avoir mis la main sur le bronze à Londres 2012 et pris la septième place à Rio 2016, le judoka de 31 ans s’est remis d’une chirurgie à la hanche ainsi que d’une intervention chirurgicale au dos pour deux hernies discales, en plus de rater les Championnats du monde 2021 afin de se remettre d’une blessure subie plus tôt cette année.