Tir et ski: l’aventure de Zina Kocher en biathlon
Le biathlon, qui mêle le ski de fond et le tir à la carabine, est un sport qui intéresse une petite fraction de Canadiens. En Europe, particulièrement en Norvège et en Allemagne, le biathlon a une longue histoire, est extrêmement populaire et attire d’énormes cotes d’écoute à la télévision. En Amérique du Nord, on peut dire sans se tromper que le biathlon ne retient pas l’attention.
Donc comment quelqu’un devient-il biathlète olympique canadien? Posons la question à Zina Kocher, olympienne 2006, une rare Canadienne gagnante d’une médaille de la Coupe du monde (bronze) et une espoir pour 2010.
Pour l’athlète originaire de Red Deer, en Alberta, la progression a été lente alors que son talent l’a propulsée dans une carrière au biathlon qui dure maintenant depuis plus d’une décennie. Plus jeune, elle faisait du ski de fond. Quand les Jeux d’hiver de l’Alberta ont eu lieu, une année, à Red Deer, un entraîneur local cherchait des jeunes de 15-16 ans pour participer au biathlon.
« J’ai toujours été candidate pour essayer quelque chose de nouveau », a dit Kocher.
Elle a participé à ces Jeux et à d’autres courses de biathlon, et a « fait assez bien » aux championnats nationaux en 2000. Le nom de Kocher s’est propagé et d’autres entraîneurs ont communiqué avec elle. Elle a joint éventuellement le Rocky Mountain Racers club et a déménagé à Canmore pour s’y entraîner à temps plein.
Elle planifiait encore poursuivre ses études collégiales à l’automne. À la fin de l’été, son entraîneur lui a demandé d’essayer pendant un an pour voir si elle pouvait se tailler une place dans l’équipe nationale junior. « J’ai décidé de suivre mon entraîneur qui croyait en moi », a-t-elle dit. Kocher a fait l’équipe nationale et a très bien fait aux championnats du monde juniors. « Et j’ai continué. »
Le biathlon est un sport incroyable et exigeant dans lequel la plus petite variable peut changer le résultat. La gagnante d’une journée peut terminer 60e le lendemain. « Il y a une beaucoup plus grande marge de résultats que dans d’autres sports », dit Kocher. Le sport est célèbre parce que ses athlètes skient à fond de train et arrêtent soudainement pour tirer avec précision à la carabine. Kocher aime la comparaison d’une coéquipière: c’est comme courir et s’arrêter uniquement pour essayer d’enfiler une petite aiguille avec des mains qui tremblent.
Dans la course individuelle de 15 km, chaque tir raté impose une pénalité d’une minute. La gagnante sera celle qui atteint environ 95 % des cibles. Dans le sprint plus court, la pénalité est moins importante et les biathlètes tireront un peu plus vite.
Kocher dit qu’elle a toujours aimé courir sur piste et en cross-country — les épreuves les plus longues. Elle a été attirée par l’aspect d’endurance du biathlon et par l’aspect qui le différencie. « Je n’avais jamais tiré de la carabine auparavant. C’était pas mal excitant. »
Elle est membre de l’équipe nationale senior depuis 2001. La motivation de Kocher lui vient de voir quels objectifs elle peut atteindre et d’en établir de nouveaux. « Le rêve était de participer aux Jeux olympiques, dit Kocher. Puis l’étape suivante a été de me classer parmi les meilleures dans la Coupe du monde. Maintenant, pourquoi pas une médaille olympique? »
En 2006, son plus près a été 17e dans le relais. Elle dit qu’elle est plus à l’aise maintenant, ayant vécu l’expérience de l’incroyable attention des Jeux olympiques d’hiver. Elle a hâte aux Jeux «à domicile» en 2010, sa connaissance du parcours de Whistler et où ses amies et sa famille la suivront de nouveau.
« Je suis encore très émue aujourd’hui de les avoir vu présents pendant les courses », se rappelle-t-elle à Turin 2006.
Maintenant elle s’entraîne pour une deuxième chance olympique, avec une équipe très unie qui s’entraîne, participe à des compétitions et voyage tous ensembles en vivant comme une petite famille avec les hauts et les bas du sport.
« J’aimerais me voir parmi les 10 premières, dit-elle au sujet de 2010. Mon rêve ultime est d’être un jour sur ce podium ».