Les droits de télédiffusion de la LNH et l’avenir du sport câblé

Ne vous laissez pas berner par l’annonce d’hier concernant les droits de diffusions de la LNH. Les Canadiens n’en ont pas seulement que pour le hockey.

Il s’agit bien entendu d’une entente capitale qui donne à Rogers Communications les droits exclusifs de télédiffusions des matchs de la LNH pour les 12 prochaines années en échange de 5,23 milliards de dollars canadiens.

Même si l’entente concerne uniquement le hockey, la nouvelle d’hier donne aussi une indication de la valeur des événements sportifs télédiffusés. C’est une occasion en or pour les télédiffuseurs de contenu sportif du Canada.

Le comportement des téléspectateurs a changé du tout au tout au cours des cinq dernières années. Les consommateurs ont maintenant l’habitude de la diffusion numérique en continu et du téléchargement et veulent écouter leurs émissions quand ça leur chante. Oubliez les enregistreurs numériques. Donnez-moi plutôt un compte Netflix un dimanche de tempête.

Mais le sport, lui? C’est le dernier bastion de la télévision.

Le sport en direct est sans égal. Nous nous attachons émotivement au déroulement d’une histoire dont personne ne connaît la fin. C’est l’histoire, mais aussi le talent des athlètes qui nous captivent.

On peut sûrement attendre un ou deux jours avant de regarder l’épisode final de Unité 9. Il faut seulement faire attention de ne pas se faire voler le punch. Mais c’est impossible de rater le septième match des séries éliminatoires ou une finale olympique.

Le Hockey prend beaucoup de place, mais c’est le sport qui prend toute la place. Plusieurs Canadiens savent ce qu’est un dégagement interdit ou un beau rappel de la rondelle, mais tout le monde peut s’identifier aux émotions des athlètes.

C’est la raison pour laquelle Radio-Canada est aussi investie dans les Jeux olympiques. Ou pourquoi TSN a décidé de diffuser tous les matchs des Jayhawks du Kansas et de son joueur vedette Andrew Wiggins de l’école secondaire Vaughan.

Patrick Chan

Le sport nous rassemble. Après tout, l’humain est un être sociable et le sport est une bonne excuse pour se réunir et s’amuser. Avez-vous déjà regardé un match crucial de votre équipe préférée tout seul. C’est un peu plate de n’avoir personne à qui donner de claques dans le dos. C’est un peu pour ça qu’on se rassemble devant le téléviseur.

Au Canada, la diffusion des matchs de la LNH assure un nombre constant de téléspectateurs. Mais si les partisans peuvent être attirés par d’autres sports et qu’ils le regardent en partie pour l’aspect social, la prochaine frontière n’est peut-être pas le sport présenté.

La plupart des diffuseurs canadiens utilisent plusieurs plates-formes : la télévision câblée, le web et les services mobiles. La proximité de l’action et des spectateurs, et des spectateurs les uns avec les autres, a peut-être davantage d’importance qu’on ne le croit. Pensez-y, vous pouvez encourager votre équipe dans votre salon avec un ami et avec votre frère à l’autre bout du pays sur Twitter. Ce ne sont pas les moyens qui manquent.

L’annonce d’hier forcera les réseaux à miser sur les autres sports et sur les habitudes des téléspectateurs. Le meilleur est encore à venir et c’est une excellente nouvelle pour les mordus de sport canadiens.