Wilkinson est prête à tout

La dernière chose que Julia Wilkinson voit avant de plonger dans l’eau est un tatouage sur son pied disant Sine Timore.  Une locution latine signifiant « sans peur ».

« On ne sait jamais ce qui va arriver avant une course, dit Wilkinson, athlète olympique en 2008 et détentrice d’un record national au 50 mètres dos crawlé.  On doit être prêt à performer, peu importent les circonstances. »

Sans peur, n’est-ce pas ?

C’est cette attitude que Wilkinson adopte à la piscine tous les jours et qu’elle a affichée avec style lors des récents essais olympiques tenus à Montréal, remportant trois des quatre épreuves avec brio – dont une performance de moins de 60 secondes au 100 mètres dos crawlé.

« J’ai parfois l’impression que quelque chose de formidable va arriver, a dit Wilkinson sur le fait de déployer tous ses efforts quand c’est le plus important.  Je me dis ‘’ok, c’est le temps de gagner’’.  Ce serait formidable si je pouvais toujours penser ainsi et si ça pouvait toujours marcher, mais c’est justement ce qui rend ces courses si spéciales. »

Ce type de confiance ne se gagne pas du jour au lendemain.  En fait, Wilkinson a été à deux doigts de prendre sa retraite après les Jeux de 2008, à la suite d’une chirurgie à l’épaule.

« J’ai été dévastée, dit-elle du fait d’avoir entendu que sa carrière était en péril et qu’elle devrait prendre du repos, voyant ses records canadiens et scolaires (Texas A&M) être battus.  C’est à ce moment que j’ai compris que je n’étais pas prête à arrêter.  Il me restait beaucoup à faire avant que ça ne soit fini. »

En fait, ce fut un moment décisif pour Wilkinson, mais aussi pour l’équipe de natation canadienne et, au final, pour tous les Canadiens suivant les récents succès du programme national.

Sous l’entraîneur réputé Randy Bennett, à la Victoria Swimming Academy, Wilkinson se joint à d’autres prestigieux athlètes canadiens déterminés à monter sur le podium olympique, dont l’espoir Ryan Cochrane.

Wilkinson habite avec la triathlète de classe mondiale Paula Findlay, avec qui elle partage le mode de vie très strict des athlètes de haut rang.  Elle vient de loin, ayant quitté sa ville natale de Stratford, en Ontario, où elle a grandi comme nageuse déterminée, dans une petite ville où le sport communautaire est le hockey.

« J’ai toujours voulu prouver que quelqu’un venant d’une ville de 30 000 habitants perdue au milieu de nulle part, avec une piscine de 25 pieds à quatre couloirs, peut se battre pour remporter une médaille olympique », répond-elle quand on lui demande où elle puise cette inspiration depuis si longtemps.

« C’est là que tout a commencé, dit-elle.  Maintenant, je suis ravie de voir tout ce que je peux faire. »

Les Canadiens sont également dans l’attente de voir ce que Wilkinson peut faire dans une piscine olympique après s’être qualifiée pour le 100 m dos crawlé, 100 m style libre, 4 x 100 m style libre et 200 m quatre nages.

« Je ne vais pas aux Jeux olympiques uniquement pour enfiler un maillot, dit-elle.  J’y vais avec un but.  Le temps personnel agréable ne me suffit plus.  Si je veux me dépasser, je dois aller le faire dans le reste du monde. »