McBride fait une accolade à un compétiteurLA PRESSE CANADIENNE/Chris Young
LA PRESSE CANADIENNE/Chris Young

La McBride Youth United Association jette les bases d’un programme de mentorat avec l’aide de la Subvention Héritage d’OLY Canada

Athlète ayant participé à deux Jeux olympiques, Brandon McBride sait à quel point le mentorat représente un outil puissant. 

Spécialiste du 800 m en athlétisme ayant connu plusieurs succès, il sait à quel point il est important d’avoir l’appui d’un athlète ou d’un entraîneur plus expérimenté. Comme personne qui a été la cible de racisme et de discrimination dans le cadre du sport organisé et en dehors, il sait aussi à quel point la présence d’un mentor qui a vécu des choses semblables aux siennes peut faire une énorme différence. 

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« Plus jeune, j’ai eu le privilège d’avoir des mentors et des entraîneurs formidables qui ont eu une profonde influence sur ma vie et m’ont amené à devenir athlète olympique à deux occasions. Leur encadrement a été déterminant dans mon développement, non seulement comme athlète, mais aussi comme personne, dit-il. Je me souviens d’avoir participé à des championnats en chaussures et en habillement dont on m’avait fait don. Cette générosité et ce soutien ont été décisifs et je veux redonner au suivant. »

Brandon McBride pendant une course.
Le Canadien Brandon McBride participe à la demi-finale du 800 m masculin aux Jeux olympiques de Rio 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil, le samedi 13 août 2016. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz

En 2020, pendant qu’il y avait les manifestations de Black Lives Matter et le confinement en raison de la COVID-19, McBride rêvait de lancer un organisme sans but lucratif pour aider directement les jeunes de la communauté noire et des autres groupes minoritaires. Maintenant, en 2024, c’est exactement ce que fait la McBride Youth United Association (MYUA). 

« Pendant la pandémie de la COVID-19, j’ai organisé quelque chose pour aider les familles dans le besoin. C’est alors que j’ai réalisé que ça pourrait devenir quelque chose de plus élaboré », raconte McBride.

Cofondée avec sa compagne Yesmina Captan, la MYUA s’est donnée comme mission de « réduire la pauvreté et de réaffirmer un sentiment d’espoir chez les jeunes du comté de Windsor-Essex ». L’organisation qui est basée dans le sud-ouest de l’Ontario offre un programme de mentorat, un programme parascolaire ainsi qu’un camp d’été.

« J’ai vu de jeunes athlètes dans ma communauté tomber entre les mailles du filet en raison de l’absence d’un mentorat et d’un soutien solides. Les jeunes athlètes au Canada ont beaucoup de potentiel. Je crois fermement qu’en offrant à la génération montante le même encadrement, soutien et mentorat que j’ai reçu, nous pouvons non seulement rehausser la qualité de vie des gens, mais aussi renforcer le tissu social de la communauté sportive », affirme McBride.

Captan et McBride ont été confrontés à plusieurs des défis que les organisations naissantes doivent souvent relever. Au début, McBride finançait personnellement l’organisation, ce qui était une approche intenable. Au moment où ils étaient les deux seuls à diriger la barque, Captan et McBride ont dû concilier leurs nombreuses responsabilités tout en essayant d’identifier les personnes et les organisations auxquelles ils pourraient s’associer.

Tout ce travail en a valu la peine puisque maintenant, ils voient tous les bienfaits que procure la programmation, non seulement chez les jeunes mentorés, mais aussi chez les mentors participants.

« Le programme a eu une influence tellement positive, autant chez les mentors que les mentorés. C’est gratifiant de voir la transformation de ces jeunes athlètes à mesure qu’ils gagnent en confiance, qu’ils peaufinent leurs habiletés et qu’ils donnent une orientation plus claire à leur vie, déclare McBride. Ça vient confirmer l’importance du travail qui se fait et à quel point le mentorat est un outil précieux pour façonner des vies. »

La plupart des mentors sont des confrères et consoeurs qui ont participé aux Jeux olympiques ou des athlètes professionnels issus du réseau personnel de McBride et qui, comme lui, veulent tirer profiter de leurs propres expériences de vie pour aider à guider les autres.

Le programme de mentorat se déroule sur une période de huit semaines, alors que des mentors et des mentorés se rencontrent pendant au moins une heure par semaine. Chaque séance est consacrée à un sujet qui a été spécifiquement choisi pour contribuer de façon ciblée au développement individuel du mentoré. Par exemple, on pourra lui apprendre comment atteindre ses objectifs S.M.A.R.T., l’aider à explorer son plan de carrière ou discuter avec lui des stratégies à adopter pour favoriser sa santé mentale. Dans le but de bâtir sur la base de ce dernier élément, on organise aussi des ateliers sur la santé mentale qui abordent particulièrement les thèmes du stress et de l’anxiété dans le cadre du sport et des études.

« Après chaque rencontre, les mentorés doivent écrire dans leur journal de bord. Ils doivent alors donner les détails de la discussion du jour, prendre en note les réflexions qu’ils ont alors formulées et établir leurs objectifs en vue de la semaine suivante, explique McBride. Ceci permet de s’assurer qu’il y ait un registre des progrès qui ont été faits et que se dessine un portrait de la façon dont le participant pourra avancer. »

On peut aisément voir comment ce type de cheminement peut aider à développer les aptitudes en matière de définition d’objectifs, d’introspection et de gestion du temps. Les mentorés de la MYUA ont ensuite remporté des titres à des compétitions d’écoles secondaires en Ontario, obtenu des bourses d’études offertes par des établissements membres de la NCAA, amélioré leur rendement académique et, plus important encore, rehaussé leur niveau de confiance en soi et développé la conviction qu’ils sont capables de relever les défis qui se présentent.

Le programme de la MYUA a initialement été lancé avec 10 athlètes et mentors, passant ensuite à 16 athlètes et 13 mentors à l’occasion de la deuxième ronde d’inscriptions. Depuis que le Comité olympique canadien lui a attribué la Subvention Héritage d’OLY Canada, la MYUA est en voie d’accroître le nombre de places disponibles pour des mentorés, en plus de prolonger la période de mentorat, alors que celle-ci passera de 8 à 12 semaines afin d’optimiser le développement. McBride espère que le programme pourra continuer à prendre de l’ampleur et laisser un héritage durable en soutien à la communauté.

Le programme de Subvention Héritage d’OLY Canada a été conçu pour faire avancer le mouvement olympique en offrant de l’aide financière à des projets communautaires menés par des athlètes olympiques émérites d’Équipe Canada.

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Pour sa part, McBride affirme qu’en 2024, son cheminement en tant qu’athlète d’élite avancera en parallèle avec sa croissance professionnelle.

« Bien que la rigueur et la discipline qu’il faut avoir dans le sport continuent de faire partie intégrante de mon identité, je canalise le même niveau de dévouement et de pensée stratégique dans ma carrière au niveau du financement et de la gestion de mon organisation sans but lucratif, affirme McBride. Cette année, il y aura peut-être une période de transition où les compétences et les expériences acquises dans le cadre de mon parcours sportif vont devenir des atouts dans ma vie professionnelle. »

C’est exactement là le genre de choses qu’il espère voir ses mentorés de la MYUA être en mesure de dire dans quelques décennies.