L’équipe canadienne féminine de water-polo se prépare pour sa dernière occasion de qualification olympique aux Championnats du monde de World Aquatics
Pour la sixième fois de suite, l’équipe féminine de water-polo d’Équipe Canada a ramené la médaille d’argent des Jeux panaméricains, l’automne dernier à Santiago.
Cette médaille argent a été encore plus douce-amère que la précédente, étant donné qu’il fallait absolument décrocher l’or pour se qualifier pour Paris 2024.
À Lima 2019, Équipe Canada s’était qualifiée pour Tokyo 2020 grâce à sa récolte de la médaille d’argent parce que l’équipe gagnante — les Américaines — était déjà assurée de participer aux Jeux olympiques. À Santiago, l’équipe des États-Unis a encore une fois raflé l’or et a du même coup décroché son billet pour les Jeux olympiques, qu’elle n’avait pas réussi à obtenir à sa première tentative de qualification.
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Les Canadiennes savaient que leur parcours menant à la qualification olympique allait être un peu plus compliqué quand elles ont appris aux Championnats du monde de World Aquatics 2023 que les États-Unis avaient été éliminés en quarts de finale.
« C’était tout un choc parce qu’elles n’avaient pas perdu un seul match en quelque chose comme 10 ans. Elles gagnaient tout le temps, a noté la joueuse de l’équipe nationale canadienne senior Axelle Crevier. Nous savions que si elles l’emportaient, la route vers Paris serait beaucoup plus aisée pour nous. »
Depuis, les Canadiennes ont ajusté leur façon de voir les choses afin d’aborder le défi qui les attend de la bonne façon.
« Maintenant, nous savons que si nous nous qualifions, c’est parce que nous le méritons vraiment, ce qui me plaît, a affirmé Crevier. Ce n’est pas que nous ne le méritions pas la dernière fois, mais c’était plus facile de vaincre des équipes des Amériques pour obtenir notre place. Maintenant, il faudra battre certaines des meilleures équipes d’Europe, qui sont les meilleures au monde. »
Crevier faisait partie de la formation de Tokyo 2020 qui s’est qualifiée par l’entremise des Jeux panaméricains de Lima 2019.
« C’est un peu par la porte d’en arrière que nous nous sommes rendues à Tokyo, ce qui était une bonne chose à ce moment-là parce que le programme avait vraiment besoin d’une qualification, a expliqué Crevier. Équipe Canada n’avait pas qualifié d’équipe féminine de water-polo aux Jeux olympiques depuis ceux d’Athènes 2004.
« Maintenant, nous devons passer par la grande porte, a lancé Crevier. Nous devons battre les équipes de tête pour aller aux Jeux. Nous allons vraiment mériter notre place et nous pourrons être fières d’avoir fait ça par nous-mêmes. »
Crevier est l’une des «pilotes» de l’équipe, une position offensive axée sur la passe et le tir. Le water-polo est un sport de contact, mais Crevier n’a pas l’habitude de se retrouver mêlée à des empoignades étant donné qu’elle est plus petite que les autres joueuses.
Elle a toutefois le water-polo dans le sang; sa mère, Marie-Claude Deslières, faisait partie de l’équipe canadienne aux Jeux de Sydney 2000, quand le water-polo féminin a été intégré au programme olympique pour la première fois. Deslières est ensuite devenue la première femme à arbitrer une finale olympique de water-polo aux Jeux de Londres 2012. Malgré le succès que sa mère a connu, Crevier dit n’avoir jamais ressenti la pression de suivre ses traces.
« Elle n’est pas le genre de mère qui m’a poussée dans le dos pour le faire, affirme Crevier. Je pense qu’elle est fière de moi, c’est plus dans le sens qu’elle croit que si c’est quelque chose que je désire faire, alors je suis capable d’y arriver. Elle est très modeste en ce qui concerne sa propre carrière. »
Le water-polo n’est pas nécessairement un sport qui a un large public au Canada, même s’il est populaire dans plusieurs pays d’Europe.
« Le water-polo a une très longue histoire au Canada, mais on n’en parle pas beaucoup et il y a moins de gens qui le pratiquent, indique Crevier. Compte tenu des ressources que nous avons, nous arrivons quand même à rivaliser avec les équipes de premier plan. »
Bien souvent, la seule image que les gens ont du water-polo, c’est qu’il s’agit d’un sport de contact où il y a beaucoup d’agressivité.
« Bien des gens se disent, ‘oh, c’est très physique, c’est dangereux, c’est violent’. C’est cependant bien plus que tout ça, dit Crevier. Aussi, les Canadiens adorent le hockey, et c’est la même chose quand il s’agit des contacts — c’est juste que ça se passe dans l’eau! »
La compétition de water-polo féminin des Championnats du monde de World Aquatics se déroulera du 4 au 16 février à Doha, au Qatar. Il s’agira de la dernière occasion pour Équipe Canada de décrocher une des deux places qui restent en vue des Jeux de Paris 2024. Les Canadiennes devront terminer parmi les deux premiers pays qui ne se sont pas encore qualifiés. L’Australie, la Chine, la France, l’Afrique du Sud, les Pays-Bas, l’Espagne, la Grèce et les États-Unis sont les équipes qui ont déjà obtenu leur qualification.
Le Canada a fini septième aux Championnats du monde de World Aquatics 2023. Parmi les équipes qui ont obtenu un meilleur classement, il y a eu l’Italie (troisième) et la Hongrie (sixième), des formations qui sont encore toutes les deux encore en quête d’une qualification olympique.
Aux prochains Mondiaux, le Canada jouera dans le groupe D avec l’Italie, l’Afrique du Sud et la Grande-Bretagne.
Avant de se rendre à Doha, Équipe Canada a tenu des camps d’entraînement en Californie avec l’équipe des États-Unis et à Brisbane avec celle de l’Australie, dans le but d’obtenir du temps de jeu en situation de match simulé contre deux équipes qui ont déjà obtenu leurs places.
L’équipe a été à l’étranger pendant deux mois environ, ce qui n’est pas toujours facile.
« Ce qui me motive, c’est d’être entourée de femmes vraiment fortes qui cherchent à repousser leurs limites jour après jour, souligne Crevier. C’est ensemble que nous passons à travers tout ça. »
Jetez un coup d’oeil à la formation complète de water-polo d’Équipe Canada à Doha.