Rencontrez Rosie MacLennan, double médaillée d’or olympique en trampoline et présidente de la commission des athlètes du COC

Le Comité olympique canadien est fier de placer les athlètes au cœur de tout ce qu’il fait. À tous les niveaux de l’organisation, de notre conseil d’administration à nos stagiaires, notre équipe est composée de gens qui croient vraiment au pouvoir du sport – y compris un groupe impressionnant d’Olympiens, de Paralympiens, d’athlètes des Jeux panaméricains, d’anciens athlètes d’équipes nationales, d’athlètes des ligues récréatives et de passionnés du sport. Dans le cadre de cette série de textes, nous ferons connaître le récit des membres de notre équipe qui ont concouru à des Jeux et qui consacrent maintenant leur vie professionnelle à aider la prochaine génération d’athlètes d’Équipe Canada à réaliser leurs rêves.

Rosie MacLennan a participé à quatre présentations des Jeux olympiques, ayant fait ses débuts à Beijing en 2008. MacLennan a remporté la toute première médaille d’or olympique de l’histoire canadienne au trampoline aux Jeux de Londres 2012, où elle a présenté le programme qui avait le plus grand coefficient de difficulté de la compétition. Elle a de nouveau écrit une page d’histoire quatre ans plus tard aux Jeux de Rio 2016, devenant alors la première trampoliniste de l’histoire à décrocher deux médailles d’or olympiques consécutives ainsi que la première athlète du Canada à défendre un titre individuel avec succès à des Jeux olympiques d’été. Aux Jeux de Tokyo 2020, MacLennan a raté le podium d’une seule place – ce qui était là une formidable réalisation étant donné que six semaines auparavant, elle se déplaçait encore en béquilles et portait une botte protectrice en raison d’une grave entorse à la cheville et de déchirures à deux tendons qu’elle avait subies à l’entraînement. MacLennan a pris sa retraite en 2022 et fait partie de la commission des athlètes du COC depuis 2018.

Cette entrevue a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

Quelle importance a le sport pour toi ?

Le sport m’a donné une aire de jeu où je pouvais chercher à repousser mes limites et continuellement m’améliorer. De bien des façons, le sport est un microcosme de la vie en général. Ça te permet de vivre des expériences inestimables dans le cadre de ton développement personnel et, dans mon cas, ça s’est fait d’une façon qui était vraiment emballante, stimulante et intéressante.  

Le sport m’a aussi permis d’élargir ce que je croyais possible, mais tout en ayant des attentes réalistes de ce qu’il fallait faire pour repousser ces limites et atteindre des niveaux supérieurs. J’ai connu certains de mes plus grands succès olympiques après avoir été confrontée à mes défis les plus difficiles, souvent à cause de blessures. Ça m’a fait réaliser que les difficultés peuvent être utiles dans la vie et créer des opportunités. 

Quel est l’aspect que tu préfères dans le cadre de ton travail de présidente de la commission des athlètes du COC ? 

Un des plus grands privilèges qui vient avec ce poste est la possibilité de travailler avec 10 autres athlètes (six d’été et quatre d’hiver) qui ont le système sportif vraiment à cœur. Je ne parle pas seulement de leur propre expérience sportive – ils se soucient des expériences sportives que vivent les athlètes partout au Canada. Je suis fière de l’équipe qui est en place et à quel point les membres du groupe consacrent leur temps à réfléchir de façon approfondie à propos des questions extrêmement complexes qu’on retrouve dans le sport, afin que nous puissions examiner différents points de vue au moment de formuler des propositions ou des solutions.  

Quels sont les rapports entre la commission des athlètes et le COC ? 

Nous sommes élus pour défendre et représenter le point de vue des athlètes olympiques d’un peu partout au Canada. Nous servons de caisse de résonance au COC dans le cadre de leur prise de décisions. C’est un moyen pour eux d’avoir un canal et un point d’accès pour communiquer directement avec les athlètes ou les représentants des athlètes. Nous sommes soutenus par le COC, mais nous fonctionnons de façon indépendante, en ce sens que nous n’avons pas besoin d’être nécessairement d’accord avec les positions que prend l’organisation. Nous pouvons assurément remettre en question certaines de ses décisions et nous essayons d’éclairer ses prises de décisions du mieux que nous le pouvons à l’aide des perspectives que nous donnent les membres de la communauté des athlètes dans son ensemble.  

Pourquoi t’es-tu impliquée au sein de la commission des athlètes ?

J’ai présenté ma candidature à l’élection après les Jeux de Rio 2016 et j’ai été réélue en 2021. Je me suis alors sentie plus à l’aise de continuer à m’impliquer activement en tant qu’athlète parce que j’étais en voie de développer des compétences pour ce qui allait peut-être suivre après ma retraite. Ça m’a aussi donné une très belle occasion dans un secteur qui me passionnait et qui me permettait de mettre en pratique une de mes valeurs fondamentales, c’est-à-dire d’avoir une influence positive sur les autres quand cela est possible.

Je sais qu’à bien des égards, l’expérience sportive que j’ai vécue a été unique en son genre. J’ai eu le sentiment d’avoir le soutien dont j’avais besoin. Toutefois, je sais que ce n’est pas nécessairement le cas pour tous les athlètes au Canada. Nous essayons donc de trouver des façons de soutenir systématiquement un plus grand nombre d’athlètes. 

La Commission des athlètes cherche donc à s’assurer qu’il y ait un bassin plus important d’athlètes et que ces athlètes continuent d’œuvrer dans le système sportif plus longtemps afin qu’ils puissent atteindre leur potentiel, et aussi à militer pour que le parcours d’athlète soit davantage valorisé en tant que première carrière.

Nous sommes aussi à l’écoute des athlètes afin que nous puissions parler en leur nom sur des questions qui leur importent le plus. Il y a évidemment bien des choses qui sont arrivées dans le monde du sport qui ont exercé une influence sur nos objectifs à la suite des discussions que nous avons eues avec des athlètes.

Quel rôle la commission des athlètes a-t-elle joué dans le cadre de la récente discussion en matière de sport sécuritaire ?

Le sport sécuritaire et la mise en place d’un système qui est fondé sur une approche de développement humaniste ont été d’une importance capitale pour nous. La commission cible cinq secteurs et l’un d’entre eux concerne le système sportif et sa culture.

Il s’agit d’examiner les systèmes et les structures qui sont en place, et les façons dont nous pouvons les changer pour améliorer le milieu où les athlètes œuvrent. Ça peut vouloir dire des choses comme la formation des entraîneurs, s’assurer que les athlètes aient une façon de pouvoir signaler des problèmes, éduquer les athlètes sur ce qui représente un comportement acceptable ou non, ou s’assurer que les athlètes aient accès à des ressources en matière de santé mentale ainsi qu’aux autres outils dont ils pourraient avoir besoin. Nous travaillons pour définir le succès autrement et nous éloigner de la mentalité de seulement compter le nombre de médailles. C’est un équilibre à trouver entre comprendre que nous voulons l’excellence au sein du système et nous assurer que les méthodes pour obtenir ces résultats ne créent pas un milieu dangereux. 

Dans ce cadre précis, nous travaillons directement avec le COC et le bureau de la ministre des Sports. À l’automne, nous leur avons présenté des priorités particulières qui, selon nous, étaient nécessaires afin d’assurer la présence de milieux plus sécuritaires pour les athlètes. Ça comprenait des changements aux structures de gouvernance des organismes nationaux de sport, une représentation accrue des athlètes, des mécanismes renforcés pour l’établissement de rapports et une plus grande imputabilité.  

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris dans le cadre du travail que tu fais pour la commission des athlètes ? 

J’étais représentante des athlètes pour Gymnastique Canada avant de me retrouver à la commission et je dirais qu’au moment de commencer, j’ignorais 90 pour cent des choses que je connais maintenant.   

Les athlètes ont besoin qu’on leur donne les ressources et la possibilité d’apprendre comment devenir des membres efficaces d’un conseil d’administration. Il y en a certains qui sont capables de prendre la balle au bond et d’y aller de contributions importantes immédiatement. D’autres ont besoin qu’on les encourage et qu’on les soutienne. C’est un poste au sein d’un conseil et il faut traiter les athlètes qui occupent un tel poste de la même manière qu’un(e) autre administrateur(trice) qui siège au conseil. Ce qui veut dire de les considérer comme des égaux et des participants capables d’une participation importante dans ce cadre-là. On doit les outiller avec toute l’information qu’on donne habituellement à un nouveau membre du conseil. 

Il y a aussi de nombreuses ressources qui sont disponibles. AthlètesCAN offre beaucoup de documents utiles. Le COC aide beaucoup aussi à l’aide de la Smith School of Business de l’Université Queen’s et les représentants des athlètes y ont accès. Il y a tout un réseau de représentants des athlètes et de membres de la Commission que vous pouvez consulter, on peut se fier à eux pour obtenir du soutien, des conseils, des orientations. Le message que je veux communiquer, c’est que vous n’êtes pas seuls.  

Que voudrais-tu dire aux athlètes qui aimeraient s’impliquer davantage au sein du système sportif ?

C’est tellement gratifiant d’être en mesure d’exercer une influence sur les athlètes dans l’ensemble du système. 

J’espère vraiment que davantage d’athlètes vont envisager de devenir des représentants d’athlètes. Je ne sais pas s’il s’agit d’un appel à l’action, mais c’est un encouragement fort aux athlètes de donner leur nom, et d’explorer de quoi ça pourrait avoir l’air et ce que ça pourrait signifier pour eux.

C’est une occasion de devenir un meilleur athlète. Mais c’est aussi une occasion remarquable de développer d’autres compétences qu’on pourra ajouter à son c.v. en vue de ce qui pourrait représenter la prochaine étape dans sa carrière.