Les moments où Keegan Messing a laissé sa marque
Keegan Messing croit bien qu’il participe à ses 20e championnats canadiens ce week-end. Excusez-le s’il a perdu le compte.
Par contre, ce dont il est certain, c’est qu’il s’agira de ses derniers. Celui qui a participé à deux Jeux olympiques prendra sa retraite de la compétition à la fin de la saison.
Même s’il n’a peut-être pas accumulé une vitrine pleine de médailles de championnats du monde ou de médailles olympiques, Messing a définitivement laissé sa marque sur le patinage artistique en raison de ce qu’il a accompli et de ce qu’il a été à la fois sur la glace et hors de la glace.
Cheerleader en chef du Canada
Messing, qui aura bientôt 30 ans, est né et a grandi en Alaska où il habite toujours. Mais sa fierté et son enthousiasme à compétitionner pour le Canada ne connaissent pas de frontières. Messing a changé d’allégeance nationale avant la saison 2014-2015 pour représenter le pays d’origine de sa mère et de sa grand-mère. Depuis, son patinage s’est développé et épanoui. Il s’est aussi beaucoup amusé et ses programmes ont présenté un mélange éclectique de musique (nous en soulignerons quelques-unes tout au long de cet article).
Quand il n’était pas en prestation sur la glace, Messing pouvait souvent être vu dans les gradins, agitant énergiquement le drapeau canadien pour ses coéquipiers et coéquipières en compétition. Ses qualités de cheerleader ont été grandement appréciées à Beijing 2022 où il s’est assuré que ses compatriotes, les autres patineurs artistiques tout comme les athlètes d’autres sports, pouvaient voir qu’ils étaient soutenus, même sans la présence de leurs amis, de leur famille ou de leurs fans dans les gradins.
Le patineur artistique canadien Keegan Messing agite un drapeau canadien alors que les patineurs sont présentés avant la danse rythmique de la compétition de danse sur glace aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le samedi 12 février 2022. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson 
Le patineur artistique d’Équipe Canada Keegan Messing agite un drapeau canadien pendant la demi-finale du 1500 m féminin de patinage de vitesse courte piste aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le mercredi 16 février 2022. Photo by Mark Blinch/COC
À Beijing 2022, Messing a raté sa chance de participer à l’épreuve olympique par équipes, une épopée qui a été largement documentée (un peu plus à ce sujet à venir). L’une des raisons pour lesquelles il voulait participer à des compétitions cette saison était d’avoir une dernière chance de faire partie de l’équipe canadienne au Trophée mondial par équipes de l’ISU.
Ayant lieu en fin de saison, cette compétition est moins stressante que les championnats du monde. Qui ne voudrait pas effectuer ses derniers coups de patin pendant une compétition avec des bancs d’équipe remplis et des coéquipiers criant leurs encouragements habillés de la tête aux pieds aux couleurs et motifs de l’unifolié ? Vous comprendrez ce que l’on veut dire en jetant un coup d’oeil à son programme court du Trophée mondial par équipes 2019.
Surmonter les obstacles
Quand on vit en Alaska, les déplacements pour les compétitions ne sont jamais faciles. Messing a dû composer avec plusieurs retards, inconvénients qu’il a gérés de la seule façon dont il est capable, soit en faisant preuve d’une attitude positive s’inscrivant dans l’action.
En janvier dernier, son voyage d’Anchorage à Ottawa pour les championnats nationaux a duré 33 heures. Au cours de ses trois vols, ses bagages ont été perdus, y compris son équipement de patinage. La veille du programme court, il s’est entraîné en jeans et avec une paire de patins blancs nouvellement acquise qu’il a désespérément essayé de casser. Heureusement, ses bagages sont arrivés et c’est avec ses patins habituels aux pieds qu’il a remporté son premier titre national.
Cette victoire lui a valu une place sur l’équipe olympique 2022, ce qui a amené d’autres problèmes de déplacements. Incapable de produire les tests négatifs à la COVID-19 nécessaires, Messing n’a pas pu partir pour Beijing avec ses coéquipiers. Lorsqu’il a finalement obtenu son autorisation de partir de Vancouver, il a dû littéralement faire presque un tour du monde. Il est arrivé à Beijing à peine à temps pour effectuer son dernier entraînement planifié. Environ 24 heures après son atterrissage en Chine, Messing a atterri tous les sauts de son programme court, une remarquable démonstration de résilience.
Keegan Messing patine lors d’un entraînement à Beijing 2022, le 7 février 2022. PHOTO: Greg Kolz/Skate Canada 
Keegan Messing lors du programme court chez les hommes à Beijing 2022, le 8 février 2022. PHOTO: Greg Kolz/Patinage Canada 
Keegan Messing sourit à la fin de son programme court à Beijing 2022, le 8 février 2022. PHOTO: Greg Kolz/ Patinage Canada
Respectueux et respecté
Messing a remporté la médaille de bronze à la Classique internationale d’automne en septembre 2019. Alors qu’il se tenait sur la troisième marche du podium, il s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de drapeau face au médaillé d’or Yuzuru Hanyu du Japon afin que ce dernier puisse honorer le drapeau japonais pendant l’hymne national. Messing a pris l’initiative d’étendre le drapeau du Japon qui était suspendu à un poteau derrière le podium, un geste qui a valu la gratitude de Hanyu.
« J’ai décidé de tenir le drapeau parce que si j’avais été à sa place, j’aurais aimé qu’un drapeau me soit présenté à ce moment-là. C’est pour ça que je l’ai fait. J’ai l’impression que c’est ce que j’aurais voulu, alors j’ai pris l’initiative et je l’ai fait », a déclaré Messing à propos d’un moment qui est devenu viral même en dehors du monde du patinage.
Un fier papa
Depuis la naissance de son fils Wyatt en juillet 2021, Messing partage des photos avec ses fans. Dans chaque kiss-and-cry, Messing tenait son téléphone devant la caméra pour montrer une nouvelle photo de son enfant que les fans ont ainsi pu voir grandir.
Aux Internationaux de Patinage Canada en octobre 2022, il a surpris tout le monde après le programme court lorsqu’au lieu d’une photo de Wyatt, il a sorti une série d’images d’échographie et a révélé que lui et sa femme Lane attendaient un autre enfant. La date de naissance prévue du bébé ? La journée où Messing participera au programme libre masculin aux Championnats canadiens 2023.
Cette édition des Internationaux de Patinage Canada était la dernière compétition internationale de Messing en sol canadien. À la fin du gala, il a amené Wyatt sur la glace avec lui, ce qui a provoqué de nombreux oh et ah autant de la part des autres patineurs que des fans.
Patiner pour sa famille
Après s’être marié à l’été 2019, Messing a fait une sélection musicale sentimentale pour son programme court cette saison-là. « Perfect » d’Ed Sheeran était la chanson de sa première danse en tant que mari et femme avec Lane.
Cependant, un peu plus d’un mois après les célébrations, Messing a eu le cœur brisé lorsque son jeune frère Paxon a été tué dans un accident de moto. Malgré son chagrin, il a décidé de tout de même participer à Skate America en octobre.
Même s’il a raté le podium, on lui a demandé de participer au gala (comme c’est souvent le cas, ses qualités d’artiste faisant de lui un patineur fort apprécié en spectacle). Il a rendu un hommage émouvant à son frère, plaçant une photo de Paxon sur la glace avant sa performance sur « Here I Am » de Bryan Adams, chanson qui avait été utilisée dans un diaporama de photos lors des funérailles de son frère.
Mémorable Messing
Quoi de plus canadien que de patiner en portant une chemise à carreaux rouge et un jean sur la musique d’Alan Doyle ? Nous avons mentionné les nombreuses apparitions en gala de Messing. Ce programme est un excellent exemple de la joie et de l’énergie, du jeu de jambes spectaculaire et des backflips qui font vibrer ses fans du monde entier.
Messing a dit que même si sa carrière compétitive touche à sa fin, il a hâte de continuer à se produire lors de tournées et de spectacles. Nous sommes convaincus que les fans de patinage artistique en seront très heureux. Après tout, même si la vie nous oblige souvent à faire preuve de sérieux, on peut tous bénéficier d’un peu plus de « Messing » dans nos vies.
