Le joyau de plus de Mikaël Kingsbury
Un autre cycle olympique, un autre podium olympique pour Mikaël Kingsbury.
« C’est incroyable », a-t-il dit après la finale de l’épreuve masculine des bosses, samedi soir à Beijing, où il a décroché la médaille d’argent. Quand on sait que les dernières années ont été des plus étranges, avec une pandémie, une blessure au dos en décembre 2020 et des conditions d’entraînement difficiles à chasser la neige autour du monde, quand on sait qu’aujourd’hui, Mikaël Kingsbury est devenu le skieur acrobatique canadien, hommes et femmes confondus, le plus décoré aux Jeux olympiques, « incroyable », c’est vraiment bien choisi comme mot.
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La nature des Jeux olympiques fait en sorte que les athlètes s’entraînent pendant quatre ans pour une seule ultime performance. Et en ski de bosses, tout dépend d’une seule épreuve. « Chaque descente compte. Ce n’est pas facile, a dit Kingsbury. Nous n’avons pas une autre chance ou une autre journée pour faire une autre descente. Tout se passe en une journée [de finales], et je suis fier d’avoir été capable de faire ça pendant 12 ans. »
La fierté, c’est un des thèmes qui est revenu le plus souvent dans les propos du Roi des bosses après sa performance. Fier de sa descente, fier du travail accompli, mais aussi, fier de sa gestion de la pression titanesque qui reposait sur ses épaules. « Je n’ai aucun regret sur ce que j’ai fait ici à Beijing, a-t-il confié. Je suis satisfait de ma performance. »
D’ailleurs, cette performance a été accomplie dans de rudes conditions. En effet, le Suédois Walter Wallberg, médaillé d’or, et le Japonais Ikuma Horishima, médaillé de bronze, n’étaient pas les seuls obstacles sur le chemin de Kingsbury ce matin. Si vous avez écouté la finale en direct, vous avez probablement vu la foule sautiller un peu. Ce n’était pas parce que le DJ jouait leur chanson; il fait vraiment, vraiment froid au Parc de neige de Genting, site de compétition pour le ski de bosses, et le vent s’ajoute à la fête. C’était sur toutes les lèvres (gelées) depuis le début de la semaine.
Cela relève encore davantage la difficulté de l’épreuve. Les conditions de ski sont ardues, le parcours de bosses est moins souple, les sauts sont déséquilibrés par le vent… « C’était super froid, et tout le monde le ressentait, a dit le natif de Deux-Montagnes. Les conditions étaient vraiment difficiles. Alors juste de me retrouver sur le podium, je suis satisfait. »
La médaille d’argent
S’il est certain que le Roi des bosses visait le sommet du podium, il ne s’est absolument pas laissé atterrer par la couleur de sa médaille. En fait, il était même très heureux pour son adversaire suédois.
« Je suis vraiment fier de lui et qu’il se joigne à notre petit groupe de champions olympiques. Avec la pression sur lui [en tant que dernier skieur à se lancer en finale], il a offert la meilleure descente de la journée, et félicitations à lui. Aujourd’hui, il a le droit d’être sur le trône. »
Mais Kingsbury est un gagnant dans l’âme, et on ne devrait pas attendre trop longtemps avant de le voir renouer avec le sommet du podium. D’ailleurs, le circuit de la Coupe du monde reprendra dès la fin du mois de février.
Et au-delà de la prochaine saison, à quoi doit-on s’attendre du triple médaillé olympique? Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles – Kingsbury n’est pas à la veille de quitter le circuit. La passion est toujours bien vivante.
« Je vais continuer à travailler fort pendant les prochaines années. La motivation est toujours là. Que j’aie terminé 20e ou que j’aie gagné aujourd’hui, j’aime ce que je fais. Je ne sais pas encore si je vais avoir la chance de participer aux prochains Jeux olympiques, mais je ne veux pas regarder trop loin en avant. J’ai envie de continuer à pratiquer mon sport, mais on va y aller une année à la fois. »
Mikaël Kingsbury reste le skieur de bosses le plus décoré de tous les temps, avec neuf globes de cristal et 71 victoires en coupe du monde. Et le joyau suprême sur sa couronne, le titre olympique, personne ne pourra le lui enlever.
« Je suis passé vraiment proche de gagner une autre médaille d’or, mais je vais rester champion olympique pour le reste de ma vie. »