Du ski de la Floride au Mexique
Jaret Llewellyn (Innisfail, Alta.) saute vers la médaile d’argent dans la compétition de saut à ski nautique aux Jeux panaméricains de 2003 à Santo Domingo, République dominicaine.
Tant que les XVI Jeux panaméricains se déroulent en octobre, un groupe unique d’équipes vont représenter le Canada à Guadalajara, Mexique. Tout au cours de l’été, on profile des neuf sports qui concourent seulement aux Jeux panaméricains.
Certains des meilleurs athlètes canadiens n’ont pas passé le long weekend dernier au chalet. Cependant, ils n’ont pas perdu leur temps.
Les membres de l’équipe canadienne de ski nautique et de planche nautique, qui vivent tous en Floride, sont en train de se préparer pour leurs Olympiques : les prochains Jeux panaméricains à Guadalajara, au Mexique. Pour ces athlètes, les escapades d’été de leur jeunesse se sont transformées en des carrières qui bien souvent passent inaperçues.
« Ce n’est pas seulement notre plus grande scène, mais aussi l’une sur laquelle nous inscrivons habituellement de bonnes performances, a déclaré Ellen Barwise, directrice, Sport pour Ski nautique et planche Canada. Pour nous, c’est vraiment le moment de nous faire connaître des membres du public qui ne connaissent pas notre épreuve sportive. »
Les athlètes concourent dans quatre épreuves : slalom, sauts, figures et planche nautique. En slalom, les skieurs doivent naviguer autour de six bouées le long d’un parcours et sortir par un portail pour continuer. Après chaque essais réussi, la ligne devient plus courte pour augmenter la difficulté. Les athlètes continuent jusqu’à une échec ou ils tombent et leur résultat dépend sur la nombre de bouées naviguées. Dans l’épreuve de sauts, chaque athlète a droit à deux essais, et le saut le plus long détermine son classement. En ce qui a trait aux figures, les athlètes soumettent une liste de figures et ont droit à deux essais de vingt secondes. Toutes les figures possèdent une valeur en points, et le score cumulatif détermine le classement après les deux passages.
La planche, d’un autre côté, est une discipline en elle-même. Chaque pays a le droit de n’envoyer qu’un seul planchiste aux Jeux. Ce sont des athlètes distincts des skieurs et qui ont leurs propres entraîneurs. Le système de pointage est également plus objectif, car il est basé sur l’exécution et composition.
En plus des différentes règles, les athlètes doivent également se préparer à concourir avec le temps. De légères pluies et des vents peuvent changer les conditions du parcours ou reporter l’épreuve indéfiniment. Mais le Canada est certain que ses athlètes seront bien préparés.
« Nos athlètes sont des professionnels et ils s’adaptent, de dire Barwise. En fin de compte, nous ne nous concentrons pas sur la météo. Nous savons que si c’est le jour où nous devons concourir, nous le ferons de notre mieux. »
Et c’est ce qu’ils ont fait. La performance du Canada dans ce sport a été exceptionnelle depuis son introduction au programme des Jeux panaméricains. Sur quatre éditions des Jeux panaméricains depuis 1995, les Canadiens ont récolté 27 médailles, dont 23 d’or ou d’argent.
« La clé pour nous est la longévité de nos athlètes, d’expliquer Barwise. Nous n’investissons pas temps et argent dans nos athlètes pour un cycle de quatre ans. Nous nous attendons à ce qu’ils pratiquent le sport sur une très longue période et dès qu’ils ont fini, nous les formons pour qu’ils deviennent entraîneurs. »
Comme de nombreux autres athlètes, les skieurs nautiques du Canada ont grandi avec le sport qu’ils aiment. Ils ont commencé sur les lacs d’un bout à l’autre du pays, ont développé leurs habiletés au chalet et n’ont jamais regardé en arrière. C’est la raison pour laquelle Ski nautique et planche Canada recherche continuellement des athlètes de niveau junior dans les régions de chalets, pour leur permettre de prendre part à son programme.
Ces efforts ont porté des fruits. Parmi les vétérans sur lesquels le Canada compte, mentionnons Jaret Llewellyn qui a huit médailles d’or à son actif ainsi que des titres de champion du monde. L’athlète originaire d’Innisfail en Alberta est âgé de 40 ans et a concouru pour le Canada à toutes les épreuves à quatre éditions des Jeux. Son importance dans l’équipe nationale a été reconnue lors des Jeux panaméricains de 2003 à Saint-Domingue, République dominicaine, pour lesquels il avait été nommé porte-drapeau du Canada. Actuellement, Llewellyn se remet d’une blessure et n’a donc pas encore confirmé sa participation aux Jeux cet automne, mais il travaille en vue d’un retour à la compétition.
Parmi les autres visages familiers de la communauté canadienne du ski nautique, nous retrouvons le spécialiste des sauts Ryan Dodd et le skieur de slalom Drew Ross. Ross concourt pour son pays depuis 1999 tandis que Dodd fait partie de l’équipe canadienne depuis 2003. Chaque équipe peut envoyer quatre athlètes, dont trois d’un seul sexe en plus d’un planchiste aux Jeux. L’équipe canadienne sera sélectionnée au début du mois de septembre et devra participer à un camp d’entraînement en Floride ou à Guadalajara peu de temps après.
Avec un record de neuf médailles, il y a quatre ans, à Rio de Janeiro, Brésil, Ski nautique et planche Canada espère obtenir encore plus de visibilité médiatique cette année, particulièrement si on tient compte du fait qu’il y a encore des gens qui ne connaissent pas l’existence de ses athlètes.
« Cette réalisation (en 2003) a été merveilleuse pour nous, non seulement pour la publicité dont nous avions bénéficié, mais aussi pour la reconnaissance qu’elle nous a apportée, a ajouté Barwise. Si Jaret va aux Jeux, nous nous attendons à gagner de sept à neuf médailles de nouveau. Les gens me demandent parfois si nous avons gonflé les chiffres. Ce n’est pas vrai. »