La quête de l’or en boxe féminine

Mary Spencer peut-elle marquer d’autres jalons?

5 h : Réveil. 6 h : Aller au club de boxe. Courir 5 km. Au gymnase, travailler la technique tout en boxant avec d’autres. Ensuite, effectuer un entraînement plus traditionnel avec les sacs d’entraînement. 8 h 30 : Revêtir des vêtements secs et manger un morceau. 9 h : Aller au gymnase/garage d’un ami pour une séance d’entraînement du tronc P90. 10 h : Retourner à la maison, faire une sieste, se détendre.

13 h 30 : Au club de conditionnement physique, travailler avec un entraîneur pendant 60 minutes. Manger un repas au gym. 16 h 30 : C’est maintenant le moment d’affronter un boxeur de sexe masculin plus fort et plus habile, c’est un entraînement vraiment intense. 17 h 30 : Laisser le gymnase, aller voir le chiropraticien, s’offrir peut-être un massage, manger. 22 h : L’heure du coucher.

« Une journée complète, mais amusante », a commenté Mary Spencer.

Elle a remporté le Championnat du monde de boxe à trois reprises, plus récemment cet automne lorsqu’elle a défait de manière convaincante la championne du monde en titre à la finale. Elle a de grandes aspirations pour les Jeux de 2012 à Londres, car la boxe féminine y fera ses débuts olympiques.

Mary Spencer est née pour boxer. Ce sont ses propres mots. Elle se sent à sa place dans ce sport qui requiert un instinct de tueur, mais aussi beaucoup de calme. La capacité à donner des coups, mais aussi à en recevoir. D’excellents réflexes et un corps idéal. L’intensité des aspects physiques et mentaux de la boxe lui plaît. Dès qu’elle a commencé, elle a été fascinée de voir à quel point ce sport lui collait à la peau.

Et : « Dès le premier jour où j’ai boxé dans un club, je voulais devenir championne canadienne. »

Mais auparavant, c’est le basketball qu’elle aimait. En quatrième année, c’est sur le terrain de basket que se manifestait sa compétitivité. « Tous ceux qui me connaissaient savaient que Mary et son ballon de basketball étaient inséparables. Je l’amenais partout avec moi, je dormais même avec mon ballon la nuit. »

À l’âge de 17 ans, elle a pris un autre chemin. Tout a commencé le jour où elle a mis les pieds dans un club de boxe. « Plusieurs personnes ont probablement pensé : « Mary apprend à boxer parce qu’elle veut battre les gens » », ajoute Spencer en riant.

Aujourd’hui, elle a 115 combats à son actif. Son entraîneur, Charlie Stewart, un vétéran qui a dirigé des Olympiens et des champions nationaux au Windsor Boxing Club où s’entraîne Spencer, a toujours été à ses côtés. Grâce à ses conseils stratégiques et au talent de Spencer, cette dernière a rapidement gravi les échelons. En 2004, elle a décroché son premier titre canadien et elle ne l’a jamais concédé depuis. En 2005 et en 2008, elle a gagné le titre mondial dans sa catégorie de poids. Elle a été nommée boxeuse canadienne de l’année à quatre reprises.

Elle ne s’arrête pas à cela. « Je pense déjà à ce qui s’en vient : quelle sera ma prochaine étape, a affirmé Spencer. J’essaie de garder ma concentration et ma tête sur mes épaules afin de poursuivre mon objectif qui est de gagner une médaille d’or olympique. »

Il s’agit de son objectif ultime. Si elle atteint son but lors des débuts olympiques de la boxe féminine, ce sera tout un exploit pour Spencer. « Je préfère participer à la première compétition olympique de boxe féminine et la remporter au lieu de remporter les trois compétitions olympiques subséquentes », a indiqué Spencer.

Tout au long de son parcours, Spencer a toujours pensé qu’être un modèle pour les autres était quelque chose d’enrichissant. C’est ce qu’elle fait avec le Boys and Girls Club de Windsor. Elle participe également à GEN7, organisme qui encourage les jeunes Autochtones à mener un mode de vie sain et actif tout en leur insufflant des habiletés en leadership.

En fait, cet aspect de la compétition la motive lorsqu’elle est sur le ring. Aux derniers Championnats du monde, elle a affronté la championne du monde en finale (75 kg). Elle pensait qu’il serait difficile de remporter ce combat. Cependant, elle a pensé aux enfants à qui elle devait s’adresser à la maison quelques semaines plus tard; elle ne voulait pas se présenter à eux comme « l’ancienne » championne du monde. Elle savait qu’elle aurait un plus grand impact si elle avait une médaille d’or avec elle.

Et c’est ce qu’elle a fait après avoir fait la démonstration de ses habiletés exceptionnelles dans la victoire par 14-2.

Lorsqu’on lui demande si elle a un message pour les jeunes athlètes qui commencent à peine dans le sport, Spencer répond : « La chose la plus importante est de ne pas vous imposer de limites. »

Elle est la preuve que l’expression « penser grand » ne signifie pas seulement « rêver ».