Parlons de badminton : Anna Rice prend sa retraite

« Je ne peux imaginer la personne que je serais sans le badminton. »

Depuis l’âge de huit ans, Anna Rice manie les raquettes de badminton. En grandissant, elle était douée pour un grand nombre de sports, elle aurait même pu jouer au volleyball à l’université, aux États-Unis, mais elle a suivi sa passion pour le badminton. Et elle a mené une carrière qui a pris fin aux Jeux du Commonwealth 2010.

Anna Rice, double Olympienne et une des meilleures joueuses de badminton qu’ait connu le Canada, prend sa retraite. Les Jeux olympiques de 2004 à Athènes étaient ses premiers Jeux. « Lorsqu’on est jeune et que l’on va aux Olympiques, en est en extase, pense-t-elle. Il faut se pincer pour y croire. »

Là-bas, dans le berceau des Jeux olympiques, Rice s’est sentie emplie d’humilité d’être parmi les meilleurs au monde, et cela a renforcé sa confiance. Elle s’est classée 17e en double. Cette confiance ne l’a pas quittée durant les quatre années qui ont suivi, et elle a pu améliorer son jeu et réaliser une excellente performance aux Jeux olympiques de 2008.

Rice a vécu de grandes émotions et a affronté des compétiteurs hors pair à Beijing. Sa famille avait fait le voyage pour la regarder et elle avait dû concourir quelques jours après le décès de sa grand-mère. Rice a disputé âprement des matchs difficiles pour atteindre les 16es de finale. C’est la première fois qu’une joueuse canadienne réussissait pareil exploit. « C’était extraordinaire », commente-t-elle.

Même si le badminton ne fait pas partie des sports jouissant d’une grande visibilité, Rice était attirée par sa nature complète. Elle dit que c’est un mélange d’habiletés physiques et d’éléments stratégiques et mentaux. Athlète talentueuse complète, Rice a choisi le badminton et n’a jamais regardé en arrière. Et elle a littéralement grandi dans le sport.

« J’ai appris les choses les plus importantes de la vie sur le terrain de badminton, dit-elle (en admettant le cliché). Pour moi, le sport est une métaphore de la vie, des relations, du fait de surmonter des difficultés ou de repousser ses limites. Je continuerai à apprendre et à mettre en application les choses que j’ai apprises par le biais du sport. »

Elle espère qu’un plus grand nombre de Canadiens se mettront également à la pratique du sport. Même si le badminton est pratiqué partout au Canada, Badminton Canada a encore du mal à attirer des joueurs de haut niveau et à concourir avec les meilleurs au monde. Rice pense que les bases sont là, car le badminton est un sport idéal pour encourager les jeunes à s’adonner au sport et à l’activité physique : il ne coûte pas cher et il est joué partout.

« Dans toutes les écoles, il y a des terrains de badminton dans les gymnases, a indiqué Rice. Il ne reste qu’à trouver des modèles que les enfants verront à la télévision, ce qui leur donnera envie d’essayer le sport. »

Comme modèle, il n’y a pas mieux qu’Anna Rice. Alors qu’elle se préparait à devenir une puissance en badminton, notamment en déménageant au Danemark pendant une décennie afin de jouer et d’apprendre auprès des meilleurs, elle était également fortement impliquée ailleurs. Elle est une humanitaire dans l’âme, et elle est très engagée dans l’organisme de charité Right to Play qui aide les enfants pauvres dans le monde entier.

Sa thèse de maîtrise portait sur le sport comme moyen d’aider les pays en voie de développement. L’année dernière, elle a passé plusieurs mois en Ouganda, où le badminton jouit d’une grande popularité. Alors qu’elle aidait les autres grâce à son rôle d’Olympienne, le jeu de Rice s’est améliorée, car « elle ne considérait pas le sport comme une entreprise égoïste. « Je pense qu’il peut faire partie de quelque chose de plus grand. Et je voulais le partager. »

Elle envisage de continuer à entraîner les autres et à jouer, comme elle n’arrive pas à se détacher du badminton. Elle a été engagée comme directrice des communications de Choose-again.com, qui aide les gens à venir à bout de grands défis dans la vie. Elle veut réellement apporter aux autres ce que le sport lui a donné.

Rice dit que le badminton, « qui lui a tant donné », lui manquera. Et elle se sent très fière et honorée d’avoir voyagé dans le monde pour concourir pour le Canada.

Nous pouvons parler au nom du sport canadien en affirmant que cet honneur est aussi le nôtre.