Summer McIntosh relève un nouveau défi aux Championnats du monde aquatiques 2025
Si vous aimez les jeux de mots, préparez-vous au grand retour du titre favori des partisans : « C’est l’été de Summer ! » lorsque les épreuves de natation débuteront aux Championnats du monde aquatiques à Singapour, le 26 juillet.
Comme elle l’a fait au cours des deux dernières années, Summer McIntosh, 18 ans, a une fois de plus captivé l’attention en vue des Mondiaux en établissant des records du monde lors des essais canadiens de natation.
Aux Essais canadiens de natation Bell 2025, qui se sont tenus à Victoria en juin, McIntosh a abaissé pas moins de trois records du monde en l’espace de cinq jours.
McIntosh a poursuivi sa tradition en battant une fois de plus le record du monde du 400 m quatre nages individuel lors des essais canadiens. En avril 2023, elle est devenue la première nageuse à passer sous les 4:26 pour s’emparer du record avant les Championnats du monde 2023. Aux essais de mai 2024, elle est devenue la première à passer sous les 4:25, juste avant les Jeux olympiques de Paris. Et en juin dernier, McIntosh est devenue — vous l’avez deviné — la première nageuse à descendre sous les 4:24, avec un temps de 4:23.65, établissant un nouveau record du monde avant les Mondiaux 2025.

Lors du 200 m quatre nages individuel aux essais 2025, McIntosh a effacé un record du monde vieux de près de dix ans, détenu par la Hongroise Katinka Hosszú depuis les Mondiaux 2015.
Au 400 m libre, McIntosh a repris le record du monde à l’Australienne Ariarne Titmus. McIntosh avait nagé un temps de 3:56.08 aux essais canadiens de 2023 pour s’emparer du record, que Titmus avait ensuite reconquis aux Mondiaux 2023. Cette année, McIntosh a abaissé la marque de plus d’une seconde avec un impressionnant 3:54.18.
Elle s’est également dangereusement approchée d’un autre record du monde au 200 m papillon, avec un temps de 2:02.26, à seulement 0,45 seconde du record vieux de 16 ans de Liu Zige (2:01.81), établi à l’époque des combinaisons de nage désormais interdites.
Même si cette avalanche de records démontre clairement que McIntosh est en pleine forme, rien n’est garanti dans la piscine de Singapour — et c’est une part d’inconnu que l’adolescente embrasse pleinement.
« Je pense que le plaisir dans ce sport, c’est de ne pas savoir à quelle vitesse on va nager lors d’une compétition, » a déclaré McIntosh lors d’un point de presse avant les Mondiaux. « Ces incertitudes rendent le tout excitant. »
Mais l’objectif de McIntosh pour les Mondiaux est très clair : « remporter le plus d’or possible. »
Malgré son horaire chargé de cinq épreuves individuelles (400 m QNI, 400 m libre, 200 m QNI, 200 m papillon, 800 m libre), elle devrait aussi faire partie de plusieurs relais canadiens.
« Je ferai tout ce qu’il faut pour augmenter le nombre de médailles, » a-t-elle affirmé.
Cinq épreuves au programme
Le 800 m libre est de retour dans le programme individuel de McIntosh, quatre ans après sa dernière participation à cette épreuve dans une compétition majeure en bassin long — lors de ses débuts olympiques à Tokyo 2020.
Comme l’a dit McIntosh, il y a une part d’inconnu quant à l’intensité qu’elle pourra maintenir en affrontant les meilleures au monde de si près.
L’affrontement très attendu entre McIntosh et la vedette américaine Katie Ledecky rendra le 800 m libre féminin l’une des courses les plus suivies des Championnats. Les six derniers records du monde dans cette épreuve (depuis 2013) appartiennent à Ledecky. McIntosh est la seule nageuse à avoir brisé l’hégémonie de Ledecky dans le top 10 des meilleurs temps de l’histoire, en signant le troisième meilleur chrono de tous les temps aux essais cette année.
La possibilité de se mesurer à Ledecky a d’ailleurs pesé dans la décision de McIntosh d’ajouter le 800 m libre comme cinquième épreuve.

« Chaque fois que je peux nager contre Katie, c’est une occasion d’apprentissage et une excellente course, » a déclaré McIntosh.
Bien que son objectif soit de nager cinq épreuves individuelles aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028, rien ne garantit que le 800 m libre en fera partie. Elle pourrait plutôt se tourner vers le 200 m dos ou le 200 m libre.
« Los Angeles est toujours dans un coin de ma tête, et mon objectif là-bas est de faire cinq épreuves. Donc faire cette répétition générale maintenant, trois ans d’avance, me donne assurément beaucoup de confiance, » a-t-elle affirmé.
Une Summer en pleine évolution
McIntosh a déjà opéré quelques changements depuis le « Summer de Summer » parisien de l’an dernier, où elle a remporté trois médailles d’or olympiques (400 m QNI, 200 m papillon, 200 m QNI) et une d’argent (400 m libre).
Depuis quelques mois, elle s’entraîne avec l’entraîneur Fred Vergnoux dans le sud de la France. Une expérience qui, selon elle, l’a déjà fait passer au « niveau supérieur » — un exploit considérable pour une athlète déjà quadruple médaillée olympique à seulement 18 ans.
McIntosh est particulièrement enthousiaste à l’idée de démontrer les progrès réalisés avec Vergnoux dans ses épreuves de demi-fond. Malgré ses records du monde, elle n’a jamais remporté l’or au 400 m libre dans un grand championnat.
« Dans le passé, je n’avais pas confiance en mon entraînement ni dans ma technique en nage libre. Mais maintenant, je l’ai, » a-t-elle expliqué.
« Fred m’a vraiment poussée au prochain niveau dans cette discipline. Avoir l’endurance pour finir un 800 m m’a aussi beaucoup aidée pour le 400 m. »
Un nouveau chapitre
Un autre grand changement attend McIntosh : elle rejoindra le groupe d’entraînement de Bob Bowman à Austin, au Texas, après les Championnats du monde.
Bowman est l’entraîneur de la vedette française Léon Marchand, quadruple médaillé d’or à Paris 2024. Mais il est surtout célèbre pour avoir guidé Michael Phelps, le nageur olympique le plus décoré de l’histoire (28 médailles, dont 23 d’or). Phelps était l’idole d’enfance de McIntosh.
Après ses performances impressionnantes aux essais canadiens, McIntosh a été sortie de l’entraînement par l’ancienne olympienne et journaliste de CBC Brittany MacLean, avec un mystérieux : « Quelqu’un veut te parler ! » Elle lui a tendu un téléphone… et c’était Michael Phelps à l’autre bout du fil.
« J’étais complètement sous le choc, » a raconté McIntosh.
« C’était vraiment spécial de parler à mon idole d’enfance — c’est toujours mon idole ! Ça m’a vraiment donné une motivation supplémentaire pour continuer ce que je fais. »
Un moment touchant, où une athlète qui inspire déjà tant de jeunes a pu vivre un rêve d’enfance. Et on peut très bien imaginer qu’un jour, un appel de Summer McIntosh deviendra, pour une autre jeune nageuse prometteuse, un souvenir marquant à jamais.
Ne manquez rien des performances de McIntosh et de l’équipe canadienne en natation, water-polo, plongeon et nage artistique lors des Championnats du monde aquatiques 2025 — à suivre sur CBC/Radio-Canada.
Laissez l’été de Summer commencer.