L’équipe derrière l’équipe : Rencontrez Keegan Pereira, athlète de deux Jeux olympiques en hockey sur gazon et spécialiste de l’intégration commerciale et de la gestion de programmes au COC
Le Comité olympique canadien (COC) est fier de placer les athlètes au cœur de tout ce qu’il fait. À tous les niveaux de notre organisation, de notre conseil d’administration à nos stagiaires, notre équipe est composée de gens qui croient pleinement au pouvoir du sport – y compris un groupe impressionnant d’olympiens et paralympiens, d’athlètes des Jeux panaméricains, d’anciens athlètes d’équipes nationales, d’athlètes de ligues récréatives et de passionnés de sport. Dans le cadre de cette série, nous partagerons les histoires des membres de notre équipe qui ont compétitionné à de grands Jeux multisports et qui consacrent maintenant leur vie professionnelle à aider la prochaine génération d’athlètes d’Équipe Canada à réaliser leurs rêves.
Keegan Pereira a fait ses débuts sur la scène internationale en 2009, et a disputé plus de 210 matchs de hockey sur gazon pour le Canada. Il a notamment représenté le Canada deux fois aux Jeux olympiques (Rio 2016 et Tokyo 2020) et quatre fois aux Jeux du Commonwealth. Keegan a aussi aidé le Canada à remporter une médaille d’argent aux Jeux panaméricains de Guadalajara 2011, une médaille d’argent aux Jeux panaméricains de Lima 2019 et une médaille de bronze aux Jeux de Santiago 2023. Keegan travaille aujourd’hui en tant que spécialiste de l’intégration des affaires et au bureau de gestion des programmes du COC.
Cet entretien a été édité pour des raisons de longueur et de clarté.
Tu as grandi dans une région du monde où un autre sport était roi. Peux-tu nous en parler?
Je suis originaire de Mumbai, en Inde, l’un des berceaux du hockey (sur gazon). À l’époque, je fréquentais l’une des meilleures écoles de hockey. Si j’étais né ailleurs en Inde, j’aurais probablement fini par jouer au cricket ou au soccer.
Ma famille a toujours été passionnée de hockey. Mon père a joué à un niveau assez élevé pendant son enfance et plusieurs de ses amis ont fait partie de l’équipe nationale indienne avec qui ils ont remporté des médailles d’or. Mon père faisait partie de la même équipe que Dhanraj Pillay, l’une des légendes du hockey en Inde et à travers le monde. J’ai eu la chance de toucher ses médailles d’or quand j’avais cinq ou six ans.
Te souviens-tu encore de ce moment ?
Oui, parce que j’étais assez nerveux. Dhanraj était un grand gaillard aux cheveux longs et il avait un visage que je trouvais un peu effrayant quand j’étais enfant. Je me souviens d’avoir touché sa médaille et reculé tout de suite après parce que j’étais intimidé. Finalement, j’ai réalisé qu’il était l’un des hommes les plus gentils du monde. Il a été une figure influente qui m’a aidé à définir ma façon de jouer. J’ai essayé de m’inspirer de sa vitesse et de ses habiletés.
Tu as eu une carrière assez longue dans ce sport. Quels ont été tes moments les plus marquants?
L’un des moments marquants est survenu aux Jeux panaméricains de Guadalajara 2011, où j’ai réalisé que j’étais assez bon pour jouer à ce niveau. Un autre de mes moments forts a été la qualification pour les Jeux de Tokyo 2020. Nous avons disputé des matchs de qualification olympique face à l’Irlande. Il s’agissait d’un tournoi à domicile et le vainqueur se qualifiait pour les Jeux olympiques. Nous avons réussi à nous qualifier devant notre public. J’ai marqué deux buts, ce qui fut l’un des plus grands moments de ma carrière, mais ce moment a failli se transformer en cauchemar. Le match s’est terminé par une séance de tirs au but. J’étais le troisième tireur. Je devais marquer, mais j’ai raté mon tir. Par la suite, si nous manquions encore un tir, nous perdions le match. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux. J’étais à genoux, priant pour qu’un miracle se produise. Un miracle a fini par se produire. Ils ont raté leurs deux tirs suivants. Nous avons marqué sur les deux suivants et nous avons fini par gagner.

Parle-moi de ton rôle et de ce que tu fais précisément dans ton travail quotidien au COC.
Je travaille à l’intégration des affaires et au sein du bureau de gestion des projets. Il y a quelques années, notre équipe de direction a mis sur pied ce département après avoir identifié un risque organisationnel. Le COC est composé d’un grand nombre de départements différents qui travaillent tous ensemble dans le but d’envoyer les équipes canadiennes aux Jeux. Dans le passé, chacun travaillait en vase clos. La communication et la collaboration n’étaient pas optimales. L’un de nos principaux objectifs est de nous assurer que nous collaborons et travaillons mieux ensemble. Par exemple, nous conservons toutes les connaissances acquises pendant les Jeux en un seul endroit afin que tous puissent y accéder facilement. De plus, nous veillons à ce que la gestion de projet s’effectue de manière uniforme en établissant des balises permettant de respecter les délais et les budgets.
En quoi cela correspond-il à tes passions et à ton expérience passée?
Pendant que je jouais, j’ai fait une maîtrise en gestion du sport et, vers la fin de ma carrière, j’ai obtenu un certificat en gestion de projet à l’Université de Toronto.
Pendant la majeure partie de ma carrière, je n’étais pas le plus fort ni le plus grand sur le terrain. Je devais toujours être l’un des joueurs les plus intelligents et les mieux organisés. Je devais être plus futé que les autres et veiller à la mise en œuvre des plans de match de nos entraîneurs. Cette organisation méticuleuse et détaillée, ainsi que la capacité à comprendre les concepts et à les mettre en pratique, sont des compétences que je peux maintenant utiliser dans mon travail. En outre, vers la fin de ma carrière, j’ai dû assumer un rôle de leader plus important, ce qui m’a forcé à communiquer efficacement avec mon équipe et à m’assurer qu’elle me faisait confiance. Une grande partie de ce que nous faisons actuellement concerne des changements fondamentaux au sein de l’organisation. Le changement n’est pas toujours facile, alors je dois bien communiquer ce que nous faisons afin de m’assurer que le personnel y adhère.

Peux-tu m’expliquer plus en détail les types de projets sur lesquels tu travailles ?
Nous sommes en pleine planification pour Milano-Cortina avec notre système de gestion des Jeux. Il s’agit de travailler sur tout ce dont le comité d’organisation a besoin. Cela inclut des choses comme les informations sur les transports pour réserver des billets, les opérations dans les villages, l’habillement. Les athlètes ne réalisent probablement pas tout le travail incroyable qui se fait en coulisse. Nous pouvons envoyer une équipe de 400 à 500 personnes, mais nous devons fournir des renseignements détaillés sur une longue liste de 2000 membres potentiels de l’équipe afin que tout soit prêt dans le système en fonction des athlètes qui se qualifient et qui sont sélectionnés au sein de l’équipe.
Nous avons une vision pour notre organisation, mais aussi pour l’amélioration du système sportif au Canada. Vous savez probablement qu’il est très fragmenté, très compartimenté, notamment d’une province à l’autre, d’un ONS à l’autre, et que personne ne se parle véritablement. C’est le deuxième grand objectif à long terme de notre département : faire en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. Voilà ce que mon gestionnaire et notre directeur répètent constamment, si vous voulez que les gens travaillent mieux ensemble, vous devez leur donner les outils pour le faire. C’est un peu notre mantra pour tout ce que nous entreprenons.
J’imagine que ton expérience au hockey sur gazon t’a permis de comprendre l’importance de ce principe?
Tout à fait. Mon expérience dans un sport d’équipe comme celui que j’ai pratiqué est l’une des raisons pour lesquelles c’est si important pour moi. Nous avons participé à des éditions de la Coupe du monde et des Jeux olympiques et nous avons pu être assez compétitifs malgré le petit nombre de personnes qui pratiquent notre sport ici, au Canada. Nous avons toujours dû trouver des façons de bien travailler ensemble afin de nous surpasser.