THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson
THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson

La patineuse de vitesse Ivanie Blondin n’a pas peur d’essayer de nouvelles choses

Gardez un œil sur Ivanie Blondin cette saison.

La double médaillée olympique et médaillée à 14 reprises aux Championnats mondiaux des distances individuelles de l’ISU a démarré sa saison en force aux Championnats canadiens de patinage de vitesse longue piste, remportant trois titres nationaux en trois jours à la mi-octobre. Blondin a triomphé dans les épreuves de 3000 m, 1500 m et 1000 m, trois distances où elle espère connaître un succès similaire à l’international, comme elle le fait régulièrement au départ groupé, où elle a remporté sept de ses médailles mondiales.

Ces résultats ont suivi un été durant lequel Blondin a poussé ses compétences sportives au-delà de la glace en participant tout au long de l’Amérique du Nord avec une équipe féminine professionnelle de cyclisme sur route.

Olympique.ca a discuté avec Blondin pour en savoir plus sur sa façon de diversifier son entraînement, ses objectifs pour la saison et les leçons apprises au cours de sa longue carrière dans le sport d’élite.

Félicitations pour les Championnats canadiens ! Comment te sens-tu?

Merci ! Honnêtement, ça a dépassé mes attentes. Ce n’est pas que je pensais ne pas être en forme—je savais que j’étais en excellente forme—mais c’était plutôt le côté sprint du patinage qui me rendait incertaine, car j’ai eu très peu de temps pour m’y remettre après ma saison de cyclisme. J’ai littéralement eu un mois pour me préparer sur glace pour les championnats canadiens.

Quand je suis revenue au patin à temps plein, je patinais pendant l’été quand j’étais à Calgary, mais ce n’était pas fréquent : parfois une semaine, parfois quelques jours ici et là. Ce n’était pas suffisant pour retrouver le rythme et progresser. Mon premier 500 m en revenant était un des plus lents que j’ai faits en 5-10 ans, et ça m’a un peu inquiétée. Mais j’ai travaillé beaucoup sur mon sprint pour les championnats canadiens, et ça a payé.

De gauche à droite : Valérie Maltais, Ivanie Blondin et Laura Hall posent avec leurs médailles.
Le podium du 3000 m féminin aux Championnats canadiens longue piste 2024, composé de Valérie Maltais, Ivanie Blondin et Laura Hall (Photo : Bartlema Photographie)

Comment trouves-tu l’équilibre entre le cyclisme et le patinage?

Je n’ai pas de bouton « off »—je veux continuer de compétitionner même pendant l’été. Beaucoup de gens ne réalisent pas que, comme patineurs de vitesse, on s’entraîne principalement à vélo l’été pour gagner cette endurance pour la saison. Cette année, j’ai priorisé l’entraînement en cyclisme plutôt que d’utiliser le vélo pour le patinage, mais c’était une belle façon de changer de rythme et de faire quelque chose de différent. Beaucoup d’athlètes restent dans leur zone de confort, mais après les Jeux de Beijing, j’ai exploré mes limites pour essayer d’autres choses, autant pour rafraîchir mon esprit que mon corps. Travailler avec une nouvelle équipe de femmes a été tellement amusant et revigorant. Chaque fois que je rentrais chez moi, j’étais prête à repartir.

Qu’as-tu le plus hâte de vivre cette saison?

Mon objectif est toujours de monter sur le podium dans plusieurs épreuves. Le départ groupé, la poursuite par équipe et le sprint par équipe seront au programme pour moi. J’aimerais aussi revenir sur le podium aux 1500 m et 3000 m. C’était un de mes objectifs l’an dernier, mais j’ai terminé au pied du podium plusieurs fois dans ces épreuves. Je sens que je patine mieux techniquement cette année. Quelque chose semble cliquer, comme en 2019, qui a été la meilleure année de ma carrière.

Ça va être différent au départ groupé, car ma principale concurrente, Irene Schouten, a annoncé sa retraite. Ce sera intéressant de voir si les Néerlandaises pourront combler ce vide.

Ivanie Blondin pendant une course.
Ivanie Blondin du Canada patine lors de l’épreuve féminine de sprint par équipe aux Championnats du monde de distances individuelles de patinage de vitesse de l’ISU à Calgary, en Alberta, le jeudi 15 février 2024.

Comment as-tu commencé le patinage de vitesse?

J’ai commencé à patiner à deux ans. Mon père construisait toujours une patinoire dans notre quartier. J’ai ensuite intégré le programme d’initiation CanSkate de Patinage Canada, et puis j’ai fait un peu de patinage artistique. Mais j’étais plutôt garçon manqué et pas très gracieuse. Ma coach a dit à mes parents que je devrais essayer le patinage de vitesse, et à six ou sept ans, j’ai essayé. C’était une décision prise en deux jours. Grâce au patinage artistique, je suis très agile sur la glace, ce qui fait de moi une bonne patineuse au départ groupé.

Qu’est-ce que tu aimerais que les gens sachent davantage sur ton sport?

Porter une combinaison moulante n’est pas si terrible ! Beaucoup de gens se demandent comment on peut enfiler ces tenues, mais pour moi, c’est juste normal.

Qu’est-ce que tu as appris au fil de ta carrière, que ce soit sur toi-même en tant qu’athlète ou sur ton approche du sport?

Je dirais qu’au début, j’étais vraiment dure avec moi-même en termes de performance. Quand je n’atteignais pas mes objectifs, je me fâchais et je me critiquais beaucoup. Il y a eu des moments où j’ai oublié de m’amuser, où chaque échec était un coup dur. Aujourd’hui, j’ai appris à tirer des leçons de ces moments pour m’améliorer dans le futur.

Après les Jeux de Beijing, le fait de rentrer enfin avec des médailles olympiques m’a permis de prendre du recul, de savourer davantage et de m’ouvrir à de nouvelles expériences. L’hiver dernier, je suis retournée à mes racines en patinage de courte piste pour les championnats canadiens, et cet été, j’ai essayé le cyclisme.

Une grande prise de conscience a été de réaliser à quel point j’étais dure envers moi-même. Je le suis toujours, mais d’une manière plus positive. Mettre les choses en perspective est important—et même si ça peut paraître cliché—en 2018, après [PyeongChang], je suis revenue complètement dévastée. Mais ma famille ne se souciait pas du résultat; ils voulaient juste me voir heureuse. Nos animaux—Gizmo, notre perroquet gris du Gabon, Brooke, notre chien des Pyrénées, et même le chat que nous venons d’adopter cette semaine—ne se préoccupent pas de mes performances. Ils sont simplement contents de me voir, et cela me rappelle qu’il y a bien plus dans la vie que les résultats.

Ivanie Blondin, Isabelle Weidemann et Valérie Maltais se tiennent par les épaules et tendent le résultat de leur temps vers la caméra pour célébrer leur médaille d'or à l'épreuve de poursuite par équipe au patinage de vitesse sur longue piste de Beijing 2022
Les patineuses de vitesse sur longue piste d’Équipe Canada Ivanie Blondin, Valerie Maltais et Isabelle Weidemann célèbrent leur médaille d’or et leur record olympique en poursuite par équipes féminines lors des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le mardi 15 février 2022. Photo par Andrew Lahodynskyj/COC

Est-ce que tu as suivi Paris 2024? Quel est ton moment préféré?

Evan Dunfee est l’un de mes favoris. C’est une superstar et un humain exceptionnel. J’étais triste pour lui après la course, mais je sais qu’il a tout donné, donc j’étais vraiment fière de lui.

Questions éclairs avec Ivanie Blondin

Endroit préféré pour s’entraîner?

Girona, Espagne.

Un athlète que tu admires?

Leah Kirchmann du cyclisme, qui est aussi une bonne amie.

Rituel d’avant-course?

Je lace toujours mon patin gauche en premier.

Meilleur souvenir de patinage?

Quand j’avais 14 ans et que je me suis qualifiée pour mon premier championnat junior. Puis en 2019, quand j’ai gagné une série consécutive de médailles d’or.