Les Canadiennes (de gauche à droite) Vanessa Gilles, Julia Grosso, Quinn, Adriana Leon, Kailen Sheridan, Ashleigh Lawrence, Jordyn Huitema et Christine Sinclair sur le terrain.LA PRESSE CANADIENNE/Scott Barbour.
LA PRESSE CANADIENNE/Scott Barbour.

Cinq leçons qu’Équipe Canada doit retenir après la Coupe du Monde Féminine de la FIFA

Il y a quelques leçons à retenir à la suite de la décevante et rapide élimination d’Équipe Canada à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023.

Même si elles ont amorcé le tournoi en tant que championnes olympiques en titre, les Canadiennes n’ont pas réussi à aller au-delà de la phase de groupes de l’édition 2023 du tournoi présenté cette fois en Australie et Nouvelle-Zélande. À la suite d’un match nul de 0-0 contre le Nigéria et d’une victoire de 2-1 contre l’Irlande, une défaite de 4-0 subie aux mains de l’Australie, lundi, a laissé le Canada en troisième place du groupe B et à l’écart des éliminatoires.

Toutefois, la roue ne cesse jamais de tourner en soccer à l’échelle internationale, si bien que le Canada n’aura guère de temps pour s’apitoyer sur son sort. L’équipe disputera une série aller-retour déterminante de deux matchs de qualification olympique contre la Jamaïque en septembre, alors qu’une place à Paris 2024 sera à l’enjeu.

Voici donc cinq leçons que le Canada devra retenir en vue de ces deux matchs très importants qui auront lieu à l’automne.

La joueuse australienne Hayley Raso est à genoux et célèbre. D'autres joueuses sont sur le terrain.
La joueuse australienne Hayley Raso est à genoux et célèbre après avoir marqué le premier but lors du match de soccer du Groupe B de la Coupe du Monde Féminine entre l’Australie et le Canada à Melbourne, en Australie, le lundi 31 juillet 2023. (Photo AP / Hamish Blair)

Le reste du monde a comblé l’écart

Le Canada a longtemps profité du fait d’avoir rapidement adopté le soccer féminin. Cependant, comme l’a montré cette Coupe du Monde à 32 équipes, la parité à l’échelle mondiale est maintenant devenue une réalité.

Dans le groupe du Canada, il y a évidemment eu le Nigéria qui a donné un niveau de performance supérieur aux attentes (ce pays est classé 40e au monde). Par ailleurs, la Colombie (25e) a surpris l’Allemagne (2e) tandis qu’Haïti (53e) a forcé l’Angleterre (4e) à se contenter d’une victoire serrée de 1-0.

Qui plus est, il y a la Jamaïque (43e) qui a tenu la France (5e) à un nul de 0-0 et s’est retrouvée dans une position qui lui a permis d’espérer une qualification en huitièmes de finale. Au minimum, cette Coupe du Monde a clairement signalé au Canada qu’il est temps de s’adapter.

La Canadienne Julia Grosso crie sur le terrain.
La Canadienne Julia Grosso célèbre après le premier but du Canada lors du match de soccer du groupe B de la Coupe du monde féminine entre le Canada et l’Irlande à Perth, en Australie, le mercredi 26 juillet 2023. (AP Photo/Gary Day)


Développer de la profondeur prend du temps

Les blessures ont fait très mal au Canada à l’approche de la Coupe du Monde. Janine Beckie et Desiree Scott ont été tenues à l’écart, tandis que Deanne Rose et Nichelle Prince n’affichaient pas une forme optimale au moment d’entreprendre le tournoi. Ceci a amené des joueuses comme Julia Grosso et Jordyn Huitema, deux athlètes de 22 ans, à se retrouver à la dernière minute avec des responsabilités accrues. Cela a aussi accéléré l’ascension de Quinn au poste de principal milieu récupérateur de ballon du Canada. 

Kailen Sheridan a disputé son premier tournoi majeur à titre de gardienne de but titulaire du Canada, à la suite de la retraite de Stephanie Labbé. Cette Coupe du Monde s’est aussi avérée le premier tournoi majeur dans les carrières d’Olivia Smith, 18 ans, et de Cloé Lacasse.

Les périodes de transition représentent toujours un défi important pour une équipe, mais au moins ces joueuses canadiennes ont appris pas mal de choses en route vers Paris 2024.

Contrôler le rythme en début de match est crucial

Dans deux de leurs trois matchs, les Canadiennes ont accordé un but au cours des 10 premières minutes de jeu. Bien qu’elles aient été en mesure de remonter la pente contre l’Irlande, ce retard au pointage s’est avéré désastreux devant une foule partisane australienne fort tapageuse.

Pour une équipe qui cherche à bâtir un effectif en se fondant sur sa stabilité en défensive, il est essentiel de réussir à garder le contrôle du jeu dans les premières minutes de match. C’est plus facile à dire qu’à faire, évidemment, mais l’expérience emmagasinée à cette Coupe du Monde devrait aider à pointer le Canada dans la bonne direction afin qu’on puisse combler cette lacune.

Travailler sur la défensive en situation de jeu arrêté

Bien que le magnifique but ‘olimpico’ de Katie McCabe au profit de l’Irlande ait été un cas d’exception, c’était là le signe d’un problème plus profond. Trop souvent, le Canada était désorganisé dans sa propre zone de réparation.

Cela se résume en partie à l’approche tactique, mais aussi à la communication au sein de l’unité défensive. Dans les deux cas, la douleur de l’expérience vécue à cette Coupe du Monde servira de matière à réflexion pour l’entraîneure-chef Bev Priestman en vue des compétitions à venir.

Christine Sinclair botte le ballon.
La Canadienne Christine Sinclair effectue un penalty contre le Nigéria lors de la deuxième mi-temps du match de soccer du groupe B à la Coupe du monde Féminine de la FIFA à Melbourne, en Australie, le vendredi 21 juillet 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Scott Barbour

La finition, un élément plus important que jamais

Pendant près de deux décennies, le Canada pouvait compter sur les buts clés que marquait la capitaine Christine Sinclair. Elle est, après tout, la buteuse la plus accomplie dans l’histoire du soccer international.

Bien qu’elle ait eu des répercussions quelque peu positives sur la performance de l’équipe canadienne à cette Coupe du Monde, l’athlète de 40 ans n’a pas réussi à marquer sur penalty contre le Nigéria. Ça s’est avéré un moment déterminant, alors que le Canada n’a marqué qu’un seul but durant le tournoi, sur un jeu bien réussi d’Adriana Leon contre l’Irlande (l’autre filet inscrit contre l’Irlande a été un but de cette équipe dans son camp, le ballon ayant dévié sur une joueuse irlandaise).

Leon a su tirer profit d’un moment où le Canada a fait preuve d’une belle créativité et l’équipe devra parvenir à faire cela plus souvent à l’avenir. Dans toutes les phases du jeu, la marge d’erreur est plus mince que jamais pour les Canadiennes, ainsi que pour toutes les autres équipes nationales féminines.