Se rendre aux Jeux olympiques tout en étant carboneutre : un beau défi pour Marion Thénault
Marion Thénault, médaillée de bronze de l’épreuve de saut acrobatique par équipes mixtes à Beijing 2022, vise une deuxième participation olympique à Milano Cortina 2026.
Ce n’est toutefois pas son unique objectif; elle a aussi en tête de réaliser son rêve sportif tout en étant l’une des premières athlètes olympiques carboneutres au Canada.
Avec une mère détenant une maîtrise en environnement et travaillant dans ce domaine, la skieuse acrobatique a toujours été sensibilisée aux différents enjeux environnementaux. Depuis qu’elle a amorcé sa carrière sur le circuit international, elle ne pouvait chasser de son esprit le coût écologique de son mode de vie.
Comme plusieurs, elle avait entendu parler de la compensation en crédit carbone. Après une recherche rapide avec des outils disponibles sur internet, elle a réalisé la limite de ces outils de mesure, et aussi compris que compenser ses nombreux déplacements représentait quelques milliers de dollars par année.
Consciente de la complexité de sa démarche vers la carboneutralité, la jeune femme ne s’est pas arrêtée là.
« J’ai dit à ma mère que je voulais compenser mes voyages avec des crédits carbone. Elle avait un contact chez WSP. Je les ai approchés pour donner une conférence à leurs employés, puis à la fin, je leur ai proposé l’idée du partenariat. Ils ont adoré et c’est parti de là », explique-t-elle, très heureuse d’avoir initié cette rencontre.
Son partenariat avec la firme WSP l’aidera à concilier sa passion pour le ski acrobatique et les compétitions internationales avec son désir de mener un mode de vie plus en accord avec sa conscience écologique.
« Pour l’instant, on est encore au tout début du projet », explique l’athlète qui pourra compter sur l’appui de WSP pour les quatre prochaines années. « Je crois que je vais beaucoup apprendre par le biais de ce partenariat. »
Un projet en qui compte plusieurs étapes
Pour aider Thénault à compenser ses émissions de carbone, WSP doit d’abord les quantifier le plus précisément possible. « Ils doivent faire les calculs avec les données réelles. Par exemple, tenir compte de mes déplacements en avion de l’origine du vol jusqu’à la destination, de mes déplacements une fois rendus sur place, de l’hôtel où je reste. Il y a plusieurs facteurs à considérer. »
La firme devra ensuite calculer combien de crédits carbones seront nécessaires pour compenser les émissions liées à la participation de la skieuse aux différentes compétitions.
Comment fonctionne l’achat de tels crédits ?
« C’est de compenser les émissions de dioxyde de carbone émises par un individu ou une entreprise en investissant dans des individus ou d’autres entreprises qui réduiront le bilan total de dioxyde de carbone émis, par exemple par le biais d’un reboisement ou d’une amélioration de l’efficacité énergétique », explique celle qui a pris soin de récolter les informations auprès de son partenaire. « Par exemple, investir dans des compagnies qui vont développer des technologies de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ou produire des énergies vertes comme l’énergie éolienne, l’énergie solaire ou la géothermie. »
La firme d’ingénierie WSP offre déjà de tels services à ses clients corporatifs. « Leurs clients sont des entreprises qui désirent être carboneutres. Ils ont déjà tous les contacts et les ressources pour faire ça », explique l’athlète ravie de recevoir ce soutien essentiel à sa démarche.
« Les gens de WSP vont m’aider à identifier les différentes options, puis à voir lesquelles sont réalistes et abordables. Il faut aussi considérer quelles solutions feront réellement une différence. Je n’ai pas le choix de prendre l’avion pour aller aux Championnats du monde, mais une fois là, est-ce qu’il y a des hôtels qui sont plus verts que d’autres ? Est-ce qu’il y a des moyens de transport plus écologiques ? WSP couvrira aussi l’aspect financier du projet. »
Un objectif en tête, être carboneutre
L’athlète de 22 ans veut que les enjeux environnementaux soient davantage discutés et pris en considération dans le milieu sportif.
« Même si je voyage beaucoup dans le cadre de mon sport, il y a quand même des choses que je peux faire pour réduire mon empreinte écologique. Ce projet me permet de sentir que je fais un effort. Je veux continuer à vivre ma passion. Mon sport, c’est ma vie en ce moment. Il y a un équilibre à trouver entre renoncer à mon sport, changer de carrière, ne plus voyager et n’absolument rien faire, parce que je me sens impuissante. Il y a un juste milieu pour moi en tant qu’athlète de haut niveau, mais aussi pour chaque personne qui souhaite apporter des changements à son propre style de vie. »
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Étudiante en génie aérospatial à Concordia, elle dit être exposée à l’importance des enjeux environnementaux à la fois par le biais de ses parents, tous les deux scientifiques, mais aussi à travers son domaine d’études.
« Le génie aérospatial, c’est un domaine où il va y avoir beaucoup de progrès dans les prochaines années grâce aux énergies vertes. Je m’intéresse aux travaux de plusieurs experts climatiques. À l’université, j’ai l’occasion d’être exposée à beaucoup de projets et d’initiatives en environnement. C’est un milieu inspirant ».
Pour l’instant, elle désire inspirer d’autres athlètes à agir à leur tour pour réduire leurs émissions de carbone. « Avec mon projet, j’aimerais offrir des solutions concrètes au milieu sportif. J’ai l’appui d’une grosse d’une compagnie, donc ça rend ma tâche plus facile, mais j’espère que mon initiative tracera un chemin qui permettra à d’autres athlètes d’agir eux aussi pour l’environnement. »
Et ça semble porter fruit, certains athlètes ayant déjà manifesté de l’intérêt envers le projet.
De petits gestes qui font une différence
Le partenariat avec WSP en est à ses premiers pas, mais la skieuse fait déjà de son mieux pour poser des gestes concrets en matière d’environnement. « Les athlètes de haut niveau, particulièrement ceux qui sont commandités par un équipementier peuvent redonner à leur communauté en donnant ou vendant à bas prix les équipements sportifs qu’ils n’utilisent plus. »
Ses coéquipiers et elle essaient aussi de se déplacer le plus possible à pied. « C’est un réflexe qu’on a développé. Si on veut faire quelque chose, on va se rendre à pied. C’est bien parce que tu découvres la ville en même temps. »
Vers Milano Cortina 2026
Le partenariat entre Thénault et WSP permettra de mieux comprendre l’impact environnemental engendré par les compétitions de la skieuse acrobatique et le coût financier nécessaire à la compensation des émissions générées par la poursuite de son rêve olympique.
« Je commence à en apprendre vraiment plus sur la façon de rendre ma carrière plus verte. Mon objectif, c’est de me rendre aux Jeux olympiques de 2026 en étant carboneutre. »
Au cours des quatre prochaines années, Marion partagera les progrès de son parcours vers la carboneutralité sur ses réseaux sociaux. Vous pouvez la suivre sur Instagram et Facebook.