Un parcours sportif varié mène Charron à l’or olympique

D’un tapis de gymnastique au cirque, à une médaille d’or olympique en haltérophilie vers la gloire pour Maude Charron.

L’haltérophile de 28 ans originaire de Rimouski au Québec a décroché la deuxième médaille d’or du Canada aux Jeux de Tokyo 2020 grâce à sa victoire à la quatrième journée de compétition dans la catégorie féminine des 64 kg.

Charron était visiblement émue après avoir réussi à soulever la barre de 131 kg à sa troisième tentative à l’épaulé-jeté, sachant qu’une place sur la plus haute marche du podium l’attendait. Sa joie immense de mettre le pied sur ce podium à ses premiers Jeux olympiques était toutefois tempérée par le fait que sa famille ne pouvait pas être présente pour la voir en sur place.

« Je suis arrivée ici sachant que j’étais déjà gagnante de m’être qualifiée pour les Jeux olympiques, a indiqué Charron. J’aurais seulement aimé que ma famille soit ici en ce moment. Ce serait une façon pour moi de les remercier de m’avoir aidé toute ma vie. »

« Je suis heureuse, mais un peu déçue aussi. »

L’haltérophile canadienne réagit après avoir remporté la médaille d’or de la catégorie féminine des 64 kg aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, le mardi 27 juillet 2021. Photo par Stephen Hosier/COC

Ce soutien familial a porté Charron à travers les différents parcours sportifs qu’elle a entrepris au cours de sa vie. Elle a d’abord fait de la gymnastique, puis elle a fréquenté l’École de cirque de Québec à l’adolescence, puis elle s’est plus tard lancée dans l’entraînement de type CrossFit.

Chacune de ces expériences a contribué à faire d’elle l’athlète qu’elle est devenue.

« La gymnastique est simplement le meilleur sport pour acquérir les bases : l’équilibre, la force et tout le reste, dit-elle. J’ai aussi appris à traiter le stress. »

« Puis au cirque, tout était à propos du spectacle… c’est un peu la même chose [en haltérophilie] puisque je me retrouve seule sur scène et je dois divertir la foule. »

« Ensuite, j’ai appris ma force au CrossFit. Je n’avais jamais entraîné cet aspect de mes capacités physiques, mais c’est là que j’ai appris que j’étais assez forte. »

C’est aussi là qu’elle a été identifiée par l’entraîneur Serge Chrétien, qui lui a suggéré d’essayer l’haltérophilie. Avec toutes les transitions sportives à son compte, Charron s’est adaptée presque immédiatement à sa nouvelle discipline. 

Elle a fait le passage dans son nouveau sport en 2015 et seulement cinq mois après sa première compétition, elle a participé à ses premiers championnats nationaux. Elle a participé à sa première compétition internationale l’année suivante, décrochant la médaille de bronze chez les 63 kg aux Championnats du monde universitaires de la FISU.

Deux ans plus tard, aux Jeux du Commonwealth de 2018, elle a décroché l’or chez les 63 kg et elle s’est positionnée comme aspirante au podium à Tokyo. Maintenant, elle a une médaille d’or olympique à ajouter à sa collection… une médaille qu’elle a bien pris le temps d’observer pour réaliser combien elle était vraie.

« C’est une médaille pour le Canada, affirme Charron. C’est une médaille pour Haltérophilie Canada qui nous était due depuis la situation de Christine Girard. »

L’haltérophile canadienne Maude Charron participe à l’épreuve féminine des 64 kg aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, le mardi 27 juillet 2021. Photo par Stephen Hosier/COC

Girard était la seule femme canadienne à être montée sur un podium olympique en haltérophilie avant Charron, décrochant une médaille de bronze aux Jeux de Beijing 2008 et une médaille d’or à ceux de Londres 2012. Elle est aussi une de celle qui a remis la première médaille d’or à Charron dans le sport, à l’époque où elle a remporté son premier titre national.

« (Je me souviens d’avoir pensé) ‘oh, mon Dieu, c’est Christine Girard!’, raconte Charron. Je me disais, ‘oh, mon Dieu, c’est Christine Girard qui me parle!’. »

Charron confie que Girard l’a contacté quelques semaines avant les Jeux de Tokyo pour lui poser des questions et lui offrir des conseils.

« [Elle] essayais de nous encourager pour nous dire comment vivre cette compétition et l’aborder comme si c’était une compétition ordinaire, raconte Charron. Il y a des anneaux olympiques partout, mais ce sont toujours trois tentatives à l’arraché et trois autres à l’épaulé-jeté. »

En fin de compte, ces six efforts ont réuni une vie de démarches sportives diverses en un mouvement de couronnement et de grande réalisation.