Photo: AP/Rick Bowmer
Photo: AP/Rick Bowmer

Un trio de bosseurs gagne une nomination anticipée à l’équipe de PyeongChang 2018

À presque chaque semaine la saison passée, Olympique.ca vous rapportait un succès de l’équipe canadienne de bosses.

Un balayage du podium? Oui. Des médailles aux Championnats du monde? Oui. Un sixième balayage des globes de cristal par Mikaël Kingsbury? Oui

Ces succès ont particulièrement souri à trois skieurs de l’escouade — Kingsbury, Justine Dufour-Lapointe et Andi Naude – qui ont du coup satisfait les critères de sélection pour la nomination anticipée à Équipe Canada pour PyeongChang 2018.

« C’est tellement cool. J’ai vraiment de la difficulté à y croire », a déclaré Andi Naude à Olympique.ca du fait qu’elle se rapproche de réaliser son rêve de la tendre enfance de devenir une olympienne.

« Je peux déjà m’imaginer comme ça se passera là-bas parce que je sais avec certitude que j’y serai », a déclaré la championne olympique Justine Dufour-Lapointe qui voit une grande pression quitter ses épaules. « C’est un cadeau pour moi. »

Freestyle Canada a visé quatre compétitions utilisées pour le processus de qualification olympique anticipée. Deux d’entre elles étaient des étapes de la Coupe du monde en sol canadien : celle de Val St. Côme, au Québec et celle de Calgary. Il y avait aussi l’étape de Coupe du monde de PyeongChang, en Corée du Sud, qui servait aussi d’épreuve test des installations olympiques et, finalement, les Championnats du monde de Sierra Nevada, en Espagne.

Justine Dufour-Lapointe célèbre sa victoire à Val St-Côme, le 21 janvier 2017. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

Jusqu’à trois athlètes, avec un maximum de deux par sexe, pouvaient obtenir leurs nominations olympiques provisoires avec des podiums dans au moins deux de ces compétitions, dont l’un devait être à l’épreuve test ou les Mondiaux. Les skieurs doivent toujours assurer leurs nominations avec un résultat valable lors de la saison prochaine.

Pour Kingsbury, alors que l’occasion d’obtenir sa qualification olympique anticipée était importante, ça ne l’a pas dérogé de son plan d’améliorer certains aspects techniques de son ski.

« Je possède chaque élément de la recette gagnante », a expliqué le médaillé d’argent olympique. « Je suis très près de trouver la combinaison gagnante, mais je sais qu’il y a quelques détails dans mes sauts, ma vitesse et mes virages que je veux ajuster. C’est cool d’avoir l’année à venir pour travailler là-dessus sans avoir trop de pression à me qualifier. »

Justine Dufour-Lapointe dit qu’elle a passé la saison à s’adapter à différentes conditions de neige et à essayer de se familiariser avec ce que les juges recherchaient en compétitions.

« Je pense que cela m’a donné plus de connaissances pour l’année prochaine et que je serai beaucoup plus préparée aux Jeux olympiques », a-t-elle déclaré.

Alors que Mikaël et Justine sont très familiers avec les Jeux, pour Andi il s’agirait d’une première expérience. En 2014, alors qu’elle n’avait que 18 ans, elle ne l’a pas eu facile en étant la fille de l’Ouest, nommée première remplaçante dans une équipe québécoise très compétitive.

« Je ne m’y attendais pas vraiment, mais j’étais tellement proche d’être nommée à l’équipe que je pouvais presque y goûter , a-t-elle dit le le fait de n’avoir pas été du voyage pour Sotchi 2014. Mais je me suis promis de ne plus jamais revivre ça. »

Andi Naude, Justine Dufour-Lapointe et Chloé Dufour-Lapointe sur le podium de Val St-Côme, le 21 janvier 2017. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

 

Au début de la saison, ses perspectives pour répondre aux critères de nomination anticipée ne semblaient pas prometteuses. Elle avait manqué deux finales consécutives et a subi l’un des pires accidents de sa vie quand elle a dépassé la verticale dans un périlleux arrière à l’entrainement. Elle se targue de faire quelques-uns des sauts les plus difficiles au monde parmi les femmes, y compris un périlleux arrière en torsion complète. Atterrissant sur sa tête, elle a été diagnostiquée avec une légère commotion cérébrale et un traumatisme du rachis cervical.

« Ce fut définitivement le point le plus bas de ma saison, a déclaré Andi. J’étais tellement bouleversée, je me demandais pourquoi je faisais ce sport s’il me fâchait autant. »

Mais après avoir parlé avec sa famille, les entraîneurs et les psychologues sportifs, elle a retrouvé son entraînement et a fini par remporter la médaille d’argent, derrière Justine et devant sa sœur aînée Chloé Dufour-Lapointe.

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Après que Justine ait raflé l’argent à Calgary, les deux femmes se sont retrouvées sur le podium de PyeongChang, où Justine a décroché une autre médaille d’argent et Andi, le bronze.

« J’avais vraiment l’impression de skier comme on me l’a enseigné», a commenté Justine sur ses descentes sur le parcours olympique.

Justine a terminé sa saison avec la médaille de bronze aux Championnats du monde et c’est là qu’elle a réalisé qu’elle avait fait ce qu’il fallait pour obtenir sa nomination anticipée.

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Mikael Kingsbury lors des qualification à la Coupe du monde de Calgary, le 28 janvier 2017.THE CANADIAN PRESS/Todd Korol

Kingsbury n’a pas raté un seul podium des compétitions ciblées (Val St. Côme — or, PyeongChang – or, Calgary – argent, Mondiaux – bronze).

« J’ai gagné neuf coupes du monde sur 11, dont sept de suite », a mentionné Mikaël au sujet de sa meilleure saison en carrière. « Ça ne s’est pas passé comme je le voulais aux Mondiaux, le parcours n’était pas à mon avantage. C’était super chaud et imprévisible. »

À l’inverse, il était extrêmement heureux avec les conditions de l’épreuve test, qui ont eu lieu presque un an jour pour jour de PyeongChang 2018.

Mikael Kinsgsbury embrasse son trophée à la Coupe du monde de Val St-Côme. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

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« Ce n’est pas le parcours le à pic, mais ce n’est pas super plat. Le parcours est difficile et la façon dont ils l’ont construit cette année a été agréable à descendre ».

La saison morte sera courte pour ces skieurs. Après une pause suite aux Championnats du monde de mars, ce sera un retour à la salle de sport avant d’aller skier à Whistler et en Australie.

Après les planchistes Mark McMorris et Max Parrot, Mikaël, Justine et Andi portent à cinq le nombre de membres à rejoindre provisoirement les rangs d’Équipe Canada pour PyeognChang 2018.