Un retour en or pour Tessa Virtue et Scott Moir

Tessa Virtue et Scott Moir ne font pas les choses à moitié.

Ils ont non seulement effectué leur grand retour à la compétition le week-end dernier aux Internationaux Classiques d’automne de Patinage Canada, mais ils l’ont fait en remportant la compétition avec près de 30 points d’avance sur leurs plus proches rivaux.

Le couple qui n’avait participé à aucune compétition depuis les Jeux olympiques de Sotchi commence donc la saison avec une autre médaille à sa collection et beaucoup d’optimisme.

« Nous avons bien anticipé notre retour. Nous nous sommes entraînés tellement fort en vue d’aujourd’hui et nous sommes extrêmement heureux de remettre les pieds sur une glace de compétition », s’est exclamée Tessa Virtue après que le couple a présenté sa danse courte sur des airs de Prince, réalisant même un record personnel (77,72) pour cette portion de l’épreuve. « Je pense que nous avons choisi la bonne approche mentale, émotionnelle et physique pour ce programme. »

« Nous pensons avoir amené la bonne énergie sur la glace aujourd’hui, a ajouté Scott Moir. C’est essentiel de se laisser aller et de danser durant ce programme, c’est un hip-hop après tout. Nous devrons être plus solides sur nos points clés de la danse imposée à l’avenir. Nous sommes perfectionnistes, si vous nous aviez demandé en début de saison ce qu’on aurait souhaité comme résultat aujourd’hui, cette performance aurait été un coup de circuit pour nous! »

Les points clés mentionnés par Scott laissent peut-être place à l’amélioration, mais le couple a tout de même reçu de la part des juges le plus haut niveau de difficulté, soit quatre, sur chacun de ses cinq éléments de la danse courte.

La danse libre de Tessa et Scott était plus émotive et tout aussi couronnée de succès. Les triples médaillés olympiques interprètent lors de cette routine l’histoire de deux personnes qui passent à travers des moments houleux et réalisent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre. Ils ont reçu une note de 111,48 pour ce volet de la compétition, samedi. Bien que ce pointage soit trois points en deçà de leur meilleure marque personnelle, les juges ont évalué un de leurs éléments en tant que niveau trois et décidé de retrancher deux points pour des violations – un porté trop long et l’impossibilité de terminer la prestation dans la durée impartie. Ces petits détails seront corrigés en un rien de temps.

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« Lorsqu’on a commencé à travailler avec Patch et Marie sur nos routines de spectacles, on a trimé fort sur de nouveaux portés », a expliqué Scott en parlant de la relation qui unit le couple à ses nouveaux entraîneurs Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon. « Revenir dans le monde compétitif avec ces nouveaux portés est tout un défi. S’assurer que tous les changements de position respectent les normes de l’ISU et le temps réglementaire de sept secondes est très ardu. »

La liberté créative que procurent les spectacles de patinage n’est pas le seul ajustement auquel Tessa et Scott ont dû faire face lors de leur transition du spectacle à la compétition.

« Nous avions l’habitude de mettre le pied sur la glace en pleine noirceur et de nous animer lorsque les lumières s’allumaient, a mentionné Scott après la danse courte. Maintenant on doit réapprendre à vivre avec l’attente lorsque les juges révisent les niveaux du couple précédent. »

Tessa Virtue and Scott Moir compete in the free dance at the Autumn Classic International, their first competition since Sochi 2014 (October 1, 2016, Photo: Greg Kolz)

Tessa Virtue and Scott Moir compete in the free dance at the Autumn Classic International, their first competition since Sochi 2014 (October 1, 2016, Photo: Greg Kolz)

« Nous essayons cependant de garder certains de nos acquis du patinage de spectacle à nos routines de compétition, comme de patiner pour les partisans et présenter du matériel qui nous colle à la peau, a-t-il poursuivi.  Nous avons réalisé que notre rapport avec notre matériel était plus fort lorsque nous dansions dans un gala de patinage puisqu’on ne s’efforçait pas à satisfaire les règles de la discipline. Quand nous avons rencontré Patch, Marie et Romain (Haguenauer) au tout début et nous avons fondé cette équipe de rêve sur le plan créatif, nous avons réalisé qu’ils étaient les bonnes personnes pour nous aider à amener cet aspect du patinage de spectacle dans le monde de la compétition. »

Tessa Virtue et Scott Moir lors de leur danse libre aux Internationaux Classiques d'automne, le 1er octobre 2016 (Photo/COC Greg Kolz)

(G-D) Marie-France Dubreuil, Scott Moir, Tessa Virtue, Patrice Lauzon et Romain Haguenauer aux Internationaux Classiques d’automne, le 1er octobre 2016 (Photo/COC Greg Kolz)

Avant de partir en sabbatique, Tessa et Scott s’entraînaient avec leurs plus grands rivaux, les Américains Meryl Davis et Charlie White. Déménagés à Montréal depuis le printemps, les Canadiens partagent glace et entraîneurs avec les champions du monde en titre, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron de la France.

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« Je pense que nous devons mériter ce statut de principaux rivaux. Nous sommes à des kilomètres du talent de Gabriella et Guillaume. Ils ont amené la danse sur glace à un tout autre niveau durant notre absence, et c’est très motivant de s’entraîner à leurs côtés », a fait remarquer Tessa.

Tessa Virtue et Scott Moir lors de leur danse libre aux Internationaux Classiques d'automne, le 1er octobre 2016 (Photo/COC Greg Kolz)

Tessa Virtue et Scott Moir lors de leur danse libre aux Internationaux Classiques d’automne, le 1er octobre 2016 (Photo/COC Greg Kolz)

Maintenant que la première compétition et le stress qui les accompagnent sont chose du passé, les Canadiens retournent à la maison pour peaufiner leurs routines en vue de leurs participations à des épreuves du circuit Grand Prix, soit aux Internationaux de Patinage Canada (du 28 au 30 octobre) et le Trophée NHK (du 25 au 27 novembre). La saison culminera en mars avec la tenue des Championnats du monde à Helsinki, en Finlande.

« Ce qui nous rend le plus fébrile est que notre matériel a été pensé pour qu’il atteigne sa pleine maturité en mars, a pointé Tessa. On s’est tellement concentré sur les aspects techniques de notre patinage cet été, maintenant est une occasion idéale de revisiter nos intentions derrière chaque mouvement, le rapport émotif de notre patinage et l’histoire que nous voulons raconter sur la glace. Nous avons une idée précise de ce à quoi ressembleront nos programmes en mars et nous avons beaucoup de pain sur la place afin de satisfaire nos attentes.”