Justine Dufour-Lapointe est une vraie héroïne de bande dessinée

L’été de la bosseuse Justine Dufour-Lapointe est digne d’un récit d’action où l’héroïne, parée de ses lunettes de ski, conquiert les plus hauts sommets glacés sous le soleil torride pour ensuite sauver les citoyens d’une cité sous l’emprise des forces du mal. L’exécution parfaite de ses enchaînements ramènera la paix et la sécurité dans la métropole avant de laisser partir la protagoniste vers d’autres sommets et aventures.

« J’ai beaucoup de tigresse en moi », s’exclame la jeune femme de 21 ans qui a décidé de se donner à la boxe pour renforcer sa concentration de précourse.

« La boxe est un bon exercice complémentaire puisqu’il faut rester calme pour frapper bien et fort », explique-t-elle.

Justine vit le moment présent. Elle a célébré sa médaille d’or à Sotchi en faisant du Air Guitar. Jamais les caméras ne la captent en situation de vulnérabilité, c’est une perfectionniste qui excelle dans son art. Sa nouvelle obsession? Son saut chouchou, le cork 720 (double vrille), qu’elle veut exécuter à la façon Dufour-Lapointe : « Je veux me l’approprier, qu’il soit…élégant. »

La Canadienne Justine Dufour-Lapointe célèbre après avoir gagné la médaille d’or à l’épreuve des bosses aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, le samedi 8 février 2014.

La Canadienne Justine Dufour-Lapointe célèbre après avoir gagné la médaille d’or à l’épreuve des bosses aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, le samedi 8 février 2014.

Dans tout ce qu’elle entreprend, Justine veut rendre un produit parfait. Elle ne se contente pas seulement de gagner, elle veut bien gagner.

« Nous sommes très minutieuses », affirme-t-elle en incluant ses sœurs Chloé et Maxime. Elles ont fait tout ce qui était de leur ressort cet été : camps de ski en Australie, séances sur rampes d’eau à Whistler et entraînements supervisés par la légende montréalaise du conditionnement physique, Paul Gagné, qui travaille avec des athlètes professionnels tels que Jonathan Drouin de la Ligue nationale de hockey.

Justine se rappelle : « Des fois, les athlètes masculins de Paul avaient l’air paresseux, car nous, les trois filles, nous entraînions aussi fort sinon plus qu’eux. »

Elle a lu la biographie Open d’André Agassi. « Nous pouvons être inspirés par les récits des autres », dit-elle. Elle réussit aussi à glisser dans son horaire déjà très chargé des séances de 12 heures par jour avec Jean-Coutu pour le développement d’une gamme de produits de beauté. « Maxime, Chloé et moi voulons que cette gamme soit impeccable, bien faite », se soucie-t-elle.

Les meilleurs récits des bandes dessinées modernes ne suivent pas la traditionnelle ligne directrice du conte de fées. Justine a écrit son histoire dans le désordre, commençant son récit avec une victoire tout juste devant sa sœur Chloé à ses premiers Jeux olympiques. Une finale de conte de fées pour débuter un récit? Pourquoi pas. La suite ne peut être que prometteuse.

La championne olympique Justine Dufour-Lapointe regardant sa sœur et médaillée d’argent Chloé Dufour-Lapointe avant la cérémonie des fleurs.

La championne olympique Justine Dufour-Lapointe regardant sa sœur et médaillée d’argent Chloé Dufour-Lapointe avant la cérémonie des fleurs.

Justine a terminé deuxième au classement du globe de cristal quatre saisons consécutives, même si elle a été couronnée championne du monde la saison dernière. « Je suis plus mature, je prête une plus grande attention à ce qui se passe autour de moi », insiste-t-elle. Catapultée au sommet, elle se retrouve maintenant devant le défi de garder la cadence. 

« Mon but ultime pour la saison à venir est de gagner le globe de cristal », révèle-t-elle.

Soulignons que la plus grande rivale de Justine, l’Américaine Hannah Kearny, est maintenant retraitée. Ses autres menaces – elle les connaît bien – sont ses sœurs Chloé et Maxime.

L’histoire se poursuit.