La rédemption d’Emily Overholt
Une dernière respiration. Cinq mouvements de bras exténuants. Une nageuse de 17 ans, une olympienne en devenir, Emily Overholt termine sa course. Le stade est en délire.
L’or au 400 m quatre nages individuel. Un record panaméricain. Un record canadien.
L’adolescente est expansive durant une entrevue télévisée quelques minutes plus tard, ignorant le processus atroce qui se déroule à la table des officiels à quelques mètres d’elle.
On parle d’une possibilité de disqualification. Un officiel emmène Overholt loin des caméras et lui montre le tableau d’affichage. Couloir cinq. N’a pas touché le mur en même temps. Emily Overholt.
Le cauchemar.
« C’est malheureux », dit-elle en essayant de minimiser l’incident, beaucoup plus tard, après avoir aidé le relais canadien à gagner le bronze. « Hmmm… je ne peux rien faire pour changer cela ». Elle prend des pauses, essaie d’analyser cette situation inimaginable et réprime ses larmes. Une disqualification parce que les mains n’ont pas touché le mur en même temps durant une course est quelque chose qui survient rarement dans une finale internationale.
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C’est exténuant de nager le 400 m QNI et d’enchaîner tout de suite avec un segment du 200 m relais de nage libre. Pourtant, Overholt n’a pu trouver le sommeil. Submergée par l’émotion, troublée, elle a éprouvé des difficultés vendredi matin dans les éliminatoires du 400 m libre, se qualifiant à la dernière place. « Elle a payé, elle a été chanceuse et a obtenu un couloir », a commenté son entraîneur Tom Johnson.
À la finale, Emily Overholt a été explosive, prenant les devants dans le couloir le plus proche d’une foule affectueuse et remporte la victoire.
Il serait impossible d’acheter ce type de rédemption.
« Je me sens heureuse et soulagée », a-t-elle raconté tout de suite après, « Je savais que je n’avais rien à perdre, alors j’ai tout donné. »
Certains enfants doivent apprendre à la dure. « Vous pouvez plier votre tente et rentrer à la maison ou vous pouvez décider de vous battre », a commenté Johnson, un entraîneur olympique de longue date qui entraîne Overholt depuis septembre dernier.
Sa victoire en 4 min 08 s 42 ne constitue pas un record personnel. Elle a été plus rapide le mois dernier lors d’une compétition qui s’est tenue en Californie. Mais cette dernière compétition fut plus difficile et elle aurait pu l’enfoncer davantage, mais elle a nagé de façon féroce.
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« C’était vraiment important pour moi de prendre l’avance, et j’ai seulement essayé de garder cette avance le plus longtemps que possible », déclara-t-elle.
Elle a toutes les qualités d’une championne. « Elle peut être la meilleure, seul le temps le dira », a déclaré Johnson. Pour le moment, la semaine la plus importante de sa vie prend fin avec une victoire ainsi qu’une médaille de bronze au relais et une médaille d’argent au 200 m nage libre. Prochaine étape pour Overholt, les Championnats du monde, où elle se présentera avec un peu plus d’expérience.