En souvenir de Randy

Quand Randy Starkman est décédé en avril dernier, le Canada a perdu son grand journaliste de sports amateurs et la communauté sportive a perdu un ami.

Au cours de sa carrière, Randy Starkman a couvert 12 Jeux olympiques. Il s’est ainsi valu l’importante réputation de voix fiable des athlètes amateurs du Canada auprès des médias.

«  Randy a toujours été capable de faire dire aux athlètes ce qu’ils ressentaient  », a déclaré Charmaine Crooks, quintuple Olympienne. «  Quand les gens lisaient les articles qu’il écrivait, ils lisaient ce qui provenait du cœur des athlètes. Je crois que c’est ce qui nous manquera tous le plus au sujet de Randy.  »

Parce que  Starkman écrivait des articles honnêtes et authentiques, les athlètes se sentaient tenus de se confier à lui.

«  Nous avions confiance en Randy  », a affirmé Ben Rutledge, rameur olympique canadien. «  Nous pouvions voir qu’il se sentait inspiré par nous et à notre tour, nous étions inspirés par ce qu’il faisait. C’était sa façon de faire.  »

Starkman a non seulement cherché à tisser un lien avec les olympiens canadiens, il a également cherché à développer une relation avec leur famille. Les parents, qui sont souvent en coulisse et pas habitués à la pression des médias, se sentaient à l’aise en sa compagnie.

«  Après une des épreuves d’Adam (van Koeverden), je me rappelle avoir été submergée par la vague des médias et je me suis sentie assez effrayée jusqu’à ce que j’aperçoive le visage de Randy dans la foule  », a mentionné Beata Bokrossy, mère d’Adam van Koeverden, kayakiste de sprint de renommée olympique.

«  J’ai dit aux autres journalistes que s’ils voulaient m’écouter parler à Randy, ça me convenait.  »

On trouve un fil conducteur dans les souvenirs des athlètes canadiens et de leur famille au sujet de Starkman  : il était d’abord et avant tout un ami.

Brian Price, barreur de l’équipage du huit masculin en aviron qui a remporté l’argent à Londres et l’or à Beijing, a fait part d’un souvenir cher au sujet de son ami.

«  Un jour, quand Randy est venu à Victoria, sachant que j’ai deux filles, il m’a acheté en cadeau un des livres préférés de sa fille, Chrysanthemum  », a-t-il raconté. «  Le jour de son décès, c’est le livre que j’ai lu à mes enfants. J’ai eu de la difficulté à me rendre jusqu’à la fin. C’est le type d’homme qu’il était. Ami d’abord, journaliste ensuite.  »

Les larmes sont montées aux yeux de Catriona Le May Doan, patineuse de vitesse olympique et animatrice pour la chaîne CTV, lorsqu’elle a parlé de Starkman dans la salle de presse nommée en l’honneur de feu son ami à la Maison olympique du Canada.

«  J’ai vu Randy une semaine avant qu’il ne décède  », a-t-elle relaté. «  Je le connaissais depuis de nombreuses années. Vous parlez de Randy et le visage des gens s’illumine. Sa vie était une célébration parce qu’il rendait hommage aux personnes… à qui elles étaient vraiment. Il rendait hommage à leurs dons tout comme à leurs défauts  », a-t-elle dit.

Mary Spencer, boxeuse olympique, s’est souvenue de sa première impression de Randy Starkman  :

«  Le premier article que Randy a écrit à mon sujet m’a jetée en bas de ma chaise. J’ai tout de suite su qu’il était spécial. Puis, j’ai eu l’occasion d’apprendre à le connaître davantage et j’ai réalisé jusqu’à quel point il était altruiste.  »

Spencer a raconté son souvenir préféré de Starkman tout en essayant de surmonter les émotions qui lui serraient la gorge.

«  Quand Randy a appris au sujet de la fête de Noël que des amis et moi organisons tous les ans pour les enfants de la réserve (autochtone), il voulait y participer  », a-t-elle fait valoir. «  Je n’oublierai jamais le moment où Randy est arrivé dans sa camionnette remplie de cadeaux. Et il ne les a pas seulement déposés, il est resté et a aidé les enfants à construire leurs maisons en pain d’épices et s’est assuré que chacun d’entre eux avaient vécu un Noël mémorable.  »

Clara Hugues, Olympienne d’été et d’hiver, a déploré l’absence de son «  cher ami  » Randy aux Jeux olympiques de 2012 à Londres.

«  Je n’arrive toujours pas à croire que j’ai participé à ses Jeux sans lui. Quoique je ne crois pas qu’il n’y était pas, puisqu’il était dans mon cœur et qu’il y sera pendant le reste de ma vie  », a‑ t‑ elle dit.

Les Jeux olympiques ne seront plus jamais pareils en l’absence de la couverture authentique et passionnée venue droit du cœur de Randy Starkman, mais son esprit olympique survit.

Quand l’équipe d’aviron du huit féminin est venue à la Maison olympique du Canada pour célébrer sa deuxième place, Darcy Marquardt a levé la médaille d’argent qu’elle portait au cou et a dit «  une partie de cette médaille appartient à Randy  ».

Au dernier point de presse de l’Équipe olympique canadienne aux Jeux olympiques de 2012 à Londres, Ella, la fille de Randy Starkman, a posé la dernière question. Et, en hommage à son père, elle a lu, avec Laurie, le frère de son père, un poème à partager avec tous les proches de Starkman  :

Nous sommes ici pour nous souvenir de Randy – mon frère et le père d’Ella
Il n’aurait pas voulu que vous soyez tristes – vous qui connaissez si bien mon papa. 

Notre Randy avait un esprit qui ne disparaîtra jamais
Et vous le savez, c’est comme ça qu’il était.

Randy était un artiste – et son art était l’écriture
Venus droit du cœur, ses mots se transformaient en peinture. 

Raconter l’histoire des athlètes amateurs était sa passion
Et tout comme ceux dont il a parlé, il ne voulait surtout pas baisser pavillon! 

Randy a toujours cru en l’humain derrière l’histoire
Il voulait parler de plus que de gagner et de perdre – de plus que de chercher la gloire. 

Ce qui l’intéressait? Le périple, ce qu’il fallait pour y arriver.
Et comme pourrait vous le dire le père de Brent Hayden – même les parents n’étaient pas épargnés. 

Randy a eu une carrière que beaucoup ont admirée
Il fermait souvent la salle de presse, n’était-il jamais fatigué?

Il a déjà fait une descente en bobsleigh et a tenté sa chance en aviron.
Il a ensuite déclaré  : «  C’est plus difficile que ça en a l’air!  » – son admiration pour vous n’avait pas de plafond.

Mais Randy était un Olympien et de nombreuses façons
Un homme plein de compassion et d’humilité, sans prétention

Si vos enfants vous accompagnaient à une entrevue, ils se retrouvaient avec mon frère.
Il les prenait et leur lisait quelque chose – comme s’il était leur mère.

Comme Dave Stubbs pourrait vous le raconter, Randy aimait beaucoup jouer des tours.
Il a déjà envoyé une note de Stubbs à Juan (WAN) Antonio Samaranch par humour.

van Koeverden, Perdita et bien sûr Clara Hughes….
Il a gagné leur confiance et leur amitié…. qu’il ne perdra jamais après tous les Jeux qu’il a couverts  : douze.

Depuis ses premiers en 1984, Randy a adoré les Jeux olympiques.
Sarajevo lui a donné la piqûre… pour lui, c’était épique.

Mais à Vancouver, ce furent ses derniers… les choses auraient dû finir autrement.
Randy continue de vivre… en chacun de nous, il est toujours présent.

Catriona Le May Doan
Je connaissais Randy depuis de nombreuses années. Il savait qui se cachait véritablement derrière l’athlète. J’ai vu Randy une semaine avant qu’il ne décède. D’être en mesure de lui parler et de lui faire savoir qu’il avait raconté la vraie histoire, c’est ce qui importait le plus. Comme athlète, comme amie de Randy et comme membre des médias, tout ce qu’on espère c’est de raconter la vraie histoire. Randy était ami du sport. Vous parlez de Randy et le visage des gens s’illumine. Sa vie était une célébration parce qu’il rendait hommage aux personnes… à qui elles étaient vraiment. Il rendait hommage à leurs dons tout comme à leurs défauts.

Alex Bilodeau
À B210, nous avons suivi une formation à savoir comment interagir avec les médias. J’ai parlé avec Randy pendant deux heures. Il m’a véritablement bien préparé pour Vancouver. J’aimais beaucoup me faire interviewer par Randy. C’était facile de lui parler. Il fallait parfois même que je me rappelle qu’il faisait partie des médias. Nous avons perdu un personnage important du sport canadien.

Charmaine Crooks
Randy a toujours été en mesure de faire dire aux athlètes ce qu’ils ressentaient vraiment, ce qui fait que quand les gens lisaient les articles qu’il écrivait, ils lisaient ce qui provenait du cœur des athlètes. Je crois que c’est ce qui nous manquera tous le plus au sujet de Randy.

Beata Bokrossy, mère d’Adam van Koeverden
Après une des épreuves d’Adam, je me rappelle avoir été submergée par la vague des médias et je me suis sentie assez effrayée jusqu’à ce que j’aperçoive le visage de Randy dans la foule. J’ai dit aux autres journalistes que s’ils voulaient m’écouter parler à Randy, ça me convenait.

Ben Rutledge
Nous avions confiance en Randy. Il croyait au sport amateur et il croyait en sa promotion. Nous pouvions voir qu’il se sentait inspiré par nous et à notre tour, nous étions inspirés par ce qu’il faisait. C’était sa façon de faire. Quand il était à vos côtés, vous lui donniez tout ce qu’il voulait et à son tour, il vous redonnait tout ce qu’il pouvait.

Adam Creek
Randy était un homme merveilleux. Il comprenait le cœur, la motivation, la famille, la poursuite spirituelle des athlètes.

Darcy Marquardt
Une partie de cette médaille d’argent appartient à Randy.

Brian Price
Un jour, quand Randy est venu à Victoria, sachant que j’ai deux filles, il m’a acheté en cadeau un des livres préférés de sa fille, Chrysanthemum. Le jour de son décès, c’est le livre que j’ai lu à mes enfants. J’ai eu de la difficulté à me rendre jusqu’à la fin. C’est le type d’homme qu’il était. Ami d’abord, journaliste ensuite.

Clara Hughes
Dans un article rédigé peu de temps après avoir appris la surprenante nouvelle du décès de Randy Starkman, Clara Hughes l’a appelé son «  meilleur ami du monde du sport  ». Son souvenir le plus cher des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, un patin de vitesse en papier mâché, lui a été offert par Monsieur Starkman.

«  Il nous a fait comprendre que nos réussites n’étaient pas tout ce qui nous définissait. Que nous devions chercher plus loin que d’être bons dans ce que nous faisons. Il a célébré les victoires et nous a soutenus dans les moments difficiles.  »

«  Randy était plus qu’un journaliste. Pour moi et pour beaucoup d’autres, il était un ami. Une personne qui se souciait vraiment de nous, du sport, de la justice et de l’injustice.  »

Mary Spencer
Le premier article que Randy a écrit à mon sujet m’a jetée en bas de ma chaise. J’ai tout de suite su qu’il était spécial. Puis, j’ai eu l’occasion d’apprendre à le connaître davantage et j’ai réalisé jusqu’à quel point il était altruiste.

Randy voulait aider à faire en sorte que ces enfants vivent un Noël mémorable.

Je n’oublierai jamais le moment où Randy est arrivé dans sa camionnette remplie de cadeaux. Et il ne les a pas seulement déposés, il est resté et a aidé les enfants à construire leurs maisons en pain d’épices et s’est assuré que chacun d’entre eux avaient vécu un Noël merveilleux.

En préparation pour Londres, je me suis toujours imaginé qu’à la fin, Randy serait là et qu’il serait la personne qui raconterait véritablement l’histoire, donc c’est vraiment différent qu’il ne soit pas ici.

Clara Hughes
Je n’arrive toujours pas à croire que j’ai participé à ses Jeux sans lui. Quoique je ne crois pas qu’il n’y était pas, puisqu’il était dans mon cœur et qu’il y sera pendant le reste de ma vie.

— Kristina Velan