Éducation olympique

Una Lounder #UneÉquipe

Il existe plusieurs manières d’être un excellent « allié », mais à bien des égards, ce rôle est souvent mal interprété. Un allié est une personne qui croit à la dignité et au respect de tous et pose des gestes afin de défendre et d’appuyer des groupes ciblés par les injustices sociales.

Una Lounder est championne canadienne, médaillée de bronze en coupe du monde et championne panaméricaine. Elle a participé aux Championnats du monde à cinq reprises, et elle est maintenant ambassadrice #UneÉquipe. En s’inspirant de son expérience, Una partage des éléments clés à garder en mémoire lorsqu’on est un allié.

La motivation d’Una de se joindre à #UneÉquipe lui vient de son meilleur ami et coéquipier de longue date, Connor Taras. Connor et Una se sont tous deux qualifiés pour leur première équipe nationale de kayak de vitesse en 2005 et en ont fait partie pendant bon nombre d’années. Connor, lui aussi ambassadeur #UneÉquipe, est courageusement sorti du placard vers la fin de sa carrière, et il a, selon Una, « fait un immense cadeau à notre sport : le début d’une conversation des plus importante ».

La volonté de Connor de partager avec un vaste auditoire quelque chose d’aussi difficile pour lui a inspiré Una et l’a aussi ébranlée. En 2016, c’est elle qui lui a remis la plaque commémorative de la fin de sa carrière que l’on donne aux athlètes pour souligner leur contribution au sport. Elle a pris soin de mentionner le parcours de Connor comme athlète, mais aussi comme modèle et source d’inspiration. En 2017, Una a aidé à mettre en place le contingent #UneÉquipe qui participait au défilé de la Fierté d’Halifax et elle a décidé de concrétiser sa participation au mouvement!

Aujourd’hui, l’ambassadrice #UneÉquipe et ancienne membre de l’équipe nationale travaille pour Rapide et Radieuse, pour qui la mission est de renforcer la confiance en soi des jeunes filles grâce au sport en les jumelant avec des modèles forts d’athlètes féminines et de combattre le taux de décrochage du sport chez les filles. Ses actions auprès de #UneÉquipe sont motivées par son envie de faire briller la culture des alliés et des modèles dans le sport. Plus les gens ont le courage de s’exprimer, plus la conversation touche d’individus. Una espère qu’en étant une alliée engagée, elle incitera plus de gens à se joindre à la conversation, et c’est pourquoi elle partage les conseils suivants pour être un bon allié.

  • Être un allié, c’est être à l’écoute et être accessible

« Même pour quelqu’un qui souhaite plus que tout être un allié, l’écoute et l’accessibilité sont parfois des qualités essentielles qui ne sont pas toujours au rendez-vous. On se dit parfois : “Je suis une bonne personne” ou “Je suis amical. Pourquoi se sentirait-on mal à l’aise en ma présence?” Mais certains détails, comme le vocabulaire utilisé, empêchent parfois les gens de se tourner vers nous ou de nous demander de l’aide. Personnellement, j’ai appris à reconnaître une anomalie propre aux environnements sportifs. Les gens ont parfois de belles relations personnelles avec quelqu’un et estiment être leur allié, mais ils sont incapables de créer un sentiment de sécurité chez eux en raison du vocabulaire qu’ils emploient ou des blagues qu’ils font (ou encouragent). Tout est relié. Être un allié accessible, c’est d’être à l’écoute des autres autant que de soi. »

  • Les alliés ne prennent pas de vacances. Ils sont actifs et ils défendent toujours leurs principes.

« Ce point est parfois difficile à envisager parce qu’on croit à tort que l’allier est passif, alors qu’il est plutôt actif. Vous devez choisir de vous exprimer ou non lorsque quelqu’un crée un environnement qui favorise l’exclusion ou le sentiment d’insécurité. Pour être solidaire, vous ne pouvez pas vous abstenir d’agir. L’allier ne donne pas sa place. Il s’assure d’être entendu lorsque la conversation ou la situation dans laquelle il se trouve le rend inconfortable et lorsqu’il est témoin d’homophobie occasionnelle. Se battre pour nos convictions et pour la justice est important. »

  • Les alliés approfondissent constamment leurs connaissances.

« Personnellement, je suis impatiente d’en apprendre davantage à propos des enjeux actuels, des scénarios, des politiques et des manières d’être une meilleure alliée grâce à #UneÉquipe et You Can Play. Bien sûr que je ne sais pas tout, et je n’ai pas honte de l’avouer. Nous devons nous éduquer à propos des enjeux auxquels font face ceux avec qui nous sommes alliés et comprendre que ce n’est pas leur devoir de le faire. Avouer qu’on ne sait pas tout et chercher à en apprendre davantage est tout à fait louable. Une des formes d’éducation les plus importantes est l’écoute et la recherche de ressources pour approfondir vos connaissances et votre compréhension. »

  • Les alliés n’ont pas toujours besoin d’être dans le feu de l’action.

« Assurez-vous de comprendre que votre rôle, lorsque vous devenez un allié, est d’aider la communauté LGBTQ. Vos amis, vos coéquipiers ou les gens qui vous entourent sont les principaux acteurs de leur sortie du placard et les porte-parole de leur expérience. Même si vous avez toute la volonté de changer la culture et d’agir selon vos apprentissages, vous ne pouvez prendre la parole pour eux. Vous devez vous demander comment vous pouvez les aider et leur faire savoir que vous êtes là pour eux, sans supposer que vous connaissez leur réalité. Mettez-vous à leur place, aidez-les, ayez de l’empathie, mais rappelez-vous que ce n’est pas votre histoire. Même si certaines situations lui demandent d’agir, l’allié n’a pas toujours à être le centre d’intérêt. »

  • Lorsqu’on le critique ou le remet en question, l’allié écoute, demande pardon, assume la responsabilité de ses actes, puis modifie sa manière d’agir.

« Il s’agit du point le plus important selon moi. Il n’est jamais trop tard pour devenir un allié. Il n’est jamais trop tard pour demander pardon. Il n’est jamais trop tard pour changer d’attitude ou contribuer à changer la culture autour de nous. Parfois, c’est en étant prêt à apprendre d’une erreur commise que l’on réalise ce genre de chose. Beaucoup des récits des alliés démontrent l’importance d’être attentif au vocabulaire. En tant que jeune, vous ne le réalisez peut-être, mais votre esprit évoluera. Vous apprendrez beaucoup et vous côtoierez beaucoup de gens extraordinaires au courant de votre vie. Pour le moment, vous ne comprenez peut-être pas la douleur causée par vos mots, vos commentaires et vos blagues. Vous serez une meilleure personne et un meilleur allié si vous êtes capable d’accepter de changer et d’agir différemment par la suite. »

  • Soyez patient envers la personne qui questionne et explore sa sexualité. Respectez son processus.

« La patience et l’ouverture d’esprit sont importantes. Mais encore une fois, vous n’êtes pas le centre de l’attention. Vous faites partie du processus, mais vous n’êtes pas le processus – surtout lorsqu’il est question d’une personne qui remet en question ou qui explore sa sexualité. Vous devez être patient et laisser les gens vivre leur expérience. Vous devez appuyer leur processus et la manière qu’ils choisissent de le partager. C’est un grand moment que nous avons vécu, Connor et moi, lorsqu’il m’a fait part de son orientation sexuelle. On pouvait maintenant avoir des conversations différentes et aborder nos vies sportives et personnelles sous un tout nouvel angle. Cependant, c’était à ce même moment que Connor ressentait de la difficulté à sortir du placard. Il était donc important que je respecte ses choix et avec qui il souhaitait en parler. Lorsqu’il a décidé d’en parler ouvertement, j’étais si heureuse qu’il se sente à l’aise de révéler sa vraie nature à tous. Parallèlement, je comprenais aussi que c’était son choix d’en parler. »

  • Dans le sport, les alliés acceptent l’identité de chacun et laissent leur talent s’exprimer pour eux.

« Un des thèmes récurrents de l’homophobie est le sentiment d’inconfort ou d’insécurité des athlètes dans plusieurs environnements sportifs. Il peut alors être difficile de se présenter aux entraînements, de se faire des amis, de réussir ses meilleures performances chaque jour ou même de vouloir continuer à pratiquer son sport. Il est si difficile de concourir au meilleur de sa forme quand on ne se sent pas tout à fait honnête envers soi-même. Donc, à plusieurs égards, un bon coéquipier accepte et encourage les membres de son équipe à être la meilleure version d’eux-mêmes, la plus vraie qui soit. Vos coéquipiers seront capables de concourir à leur meilleur s’ils se sentent bien. Après en avoir appris davantage de Connor, il m’est apparu essentiel de m’assurer que lui et mes coéquipiers se sentent à l’aise de montrer leur vraie nature au sein de l’équipe. » La vision de You Can Play illustre ce point impeccablement puisque « [l’organisme] croit que les équipes sportives devraient s’attarder aux habiletés, à l’éthique de travail et à l’esprit compétitif de l’athlète et non à son orientation sexuelle ou son identité de genre. »

Cette liste n’est que la pointe de l’iceberg, et Una en est tout à fait consciente. Elle s’engage à continuer la conversation que Connor a entamée, et elle est impatiente d’en apprendre davantage pour savoir comment être une alliée de choix.

Merci, Una.

Contactez-nous

Programme Scolaire Olympique Canadien
500 West René-Lévesque Blvd, 2nd floor
Montréal, QC Canada H2Z 1W7

514-861-5416
psoc@olympique.ca